Cannes 2024 : Le bilan de l’équipe Cinématraque

Julien

Nombre de films vus

39 si mon Letterboxd ne me ment pas (et pour une fois la compétition officielle au complet)

Podium (toutes catégories confondues)

-Anora

-La graine du figuier sauvage

-Emilia Perez

Plan le plus marquant

Plus qu’un plan, c’est une séquence que je préfère retenir, celle qui fait complètement dérailler Anora de Sean Baker vers le génial. Une scène de plus de 20 minutes (estimation à la louche) ou Mikey Madison tient tête à des gros bras d’Europe de l’Est dans une hystérie générale absolument démentielle. Tout le monde est parfait dans cette scène, réalisateur compris. S’il gagne la Palme, c’est très certainement à ce moment-là.

(sinon dans un autre genre y a évidemment le fameux plan WTF de Megalopolis que tout le monde a royalement spoilé à peine cinq minutes après la projection)

Meilleur acteur

Franz Rogowski dans Bird d’Andrea Arnold & Jesse Plemons pour Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos (bravo champion!)

Meilleure actrice

Mikey Madison dans Anora de Sean Baker (et Celesta dalla Porta dans Parthenope pour d’autres raisons)

Film que tu regrettes le plus avoir raté

Armand d’Halfdan Ullmann Tøndel (Un Certain regard), petit-fils d’Ingmar Bergman et Liv Ullmann, récompensé par la Caméra d’Or. Encore toutes mes excuses Renate Reinsve.

Ton avis sur le palmarès et sur cette édition dans son ensemble

Etrange édition à n’en pas douter. Une première moitié de festival extrêmement poussive, qui a mis beaucoup de temps à trouver son rythme entre petits nouveaux un peu timides et grands noms en mode peuvent mieux faire. La deuxième moitié de compétition a considérablement relevé le niveau mais toutes compétitions confondues (Quinzaine et Semaine comprises), difficile de ressortir beaucoup de grands films de ce Cannes 2024 malgré quelques jolies découvertes (Eephus, Christmas Eve in Miller’s Point, Une langue universelle…).

Même impression concernant le palmarès. Le jury de Greta Gerwig a indéniablement su identifier les films marquants de cette édition (j’aurais fait une petite place à Bird d’Andrea Arnold et Trois kilomètres avant la fin du monde d’Emanuel Parvu) mais le timing et le choix des récompenses a de quoi parfois surprendre. Hyper heureux que le génial Jesse Plemons, même absent, ait enfin son moment de gloire, ainsi que pour le choix inspiré d’offrir le Grand Prix au superbe et délicat All we imagine as light de Payal Kapadia, petite merveille inattendue de fin de festival. En revanche, donner le prix du scénario pour le script bancal de The Substance, qui ne devient jamais meilleur que quand il envoie son scénar par la fenêtre… Et quand bien même je ne cesserai de crier mon amour pour le cinéma de Sean Baker et pour Anora, mon film préféré de cette édition, j’ai encore l’impression que ce prix bricolé au dernier moment pour le film de Mohammad Rasoulof, un film d’un courage et d’une actualité terrible, est passé un peu à côté de quelque chose. Ne pas lui donner la Palme pour le simple fait de lui donner le Palme par geste politique, c’est tout à fait compréhensible. Mais y a pas à tortiller, j’ai toujours une sainte horreur des prix honorifiques bouche-trou donnés pour le simple plaisir de ne pas laisser quelqu’un sur le pas de la porte.

Une anecdote à garder de ce Festival ?

Certainement pas mon trajet du retour déjà. Je repense forcément à la séance presse surréaliste de The Substance dimanche soir 21h30, dans une Debussy chauffée à blanc et enfin réveillée par un peu de chaos après une première moitié de festival très poussive. Une séance si folle qu’elle a déteint sur les jours suivants de la compétition, dont l’électrisante première d’Anora au Grand Théâtre Lumière mardi à 15h, qui a dû énormément compter dans les votes des jurés pour la Palme. Le moment qui a sauvé Cannes 2024 du naufrage, même si franchement le festival de Cannes c’est toujours trop bien d’y être (revenez dans trois semaines quand le blues post-festival sera dissipé).

Mehdi

Nombre de films vus

28 dont pour la première fois pour moi, l’intégralité de la compétition

Podium (toutes catégories confondues)

– All we imagine as light

– Caught by the tides

– Les Graines du figuier sauvage

Plan le plus marquant

Un « dialogue » dans Caught by the tides entre le personnage joué par Zhao Tao et un robot qui sera le seul à parler. Zhao Tao est masquée car nous sommes en pleine pandémie et pourtant elle fait passer tant de choses en un seul regard… Magnifique.

Meilleur acteur

Bogdan Dumitrache dans Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, un rôle en retrait mais tout en délicatesse pour exprimer l’honneur et le courage d’un jeune homme broyé par l’homophobie des institutions.

Meilleure actrice

Mikey Madison dans Anora de Sean Baker car elle porte toute l’énergie de ce film pour un rôle difficile toujours à la limite entre l’humour et l’émotion

Film que tu regrettes le plus avoir raté

Miséricorde de Guiraudie

Ton avis sur le palmarès et sur cette édition dans son ensemble

Les films les plus intéressants de cette édition assez faible du Festival sont bien présents au Palmarès, à l’exception de Caught by the tides qui a pâti, je pense de son aspect un peu expérimental.

Mais je reste sceptique sur le choix de la palme d’or pour un film que je trouve très sympathique mais pas au niveau d’une telle récompense (surtout avec des films comme Les graines du figuier sauvage ou All we imagine as light qui auraient fait de très belles palmes).

Une anecdote à garder de ce Festival?

J’ai la fierté et l’honneur d’avoir été le premier et unique avis mondial pendant 20 minutes sur Megalopolis car j’avais complétement oublié l’embargo imposé (les avis ne pouvaient pas être publiés avant une certaine heure).

Si je ne reviens pas à Cannes l’année prochaine, vous saurez pourquoi…

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