Nos trucs et astuces pour ne pas flipper devant un film d’horreur

Nous sommes en octobre. Et si le déréglement climatique nous donne de véritables raisons de faire des crises d’angoisse, avec des 30 degrés en automne et zéro décision politique intelligente pour éviter la fin du monde (les inondations à New York et les punaises de lit à Paris sont déjà des signes de la colère de Dieu, j’ai vu Le Prince d’Égypte on me la fait pas à moi), en octobre on a pour habitude de frissonner de peur autrement.

La période de Halloween est toujours une bonne excuse pour tester nos limites et jouer à avoir peur en regardant des films d’horreurs… Ou pour les plus atteints d’entre nous : en mater encore davantage qu’à l’accoutumée.

Mais pour certains, pour certaines… L’horreur, c’est non. Parce que ça fait trop peur.

Une excuse compréhensible, on ne juge pas à Cinématraque (enfin si, on passe notre temps à vous juger, mais pas sur ça), et surtout on comprend. C’est vrai, le cinéma d’horreur, ça fait parfois super peur.

Et aussi, c’est souvent génial.

Voici donc quelques techniques, toutes inspirées de faits réels, c’est-à-dire de nos vies ou celles de nos proches, pour réussir à lutter contre notre nature de flippettes. N’hésitez pas à les employer à votre tour, et dîtes-nous si ça fonctionne.

Partie 0 : La triche

Tonight Show gif. Daniel Kaluuya smiles widely before deadpanning his expression to announce, "Nope!"

Cette partie est uniquement dédiée à la technique de notre co-rédacteur en chef Mehdi, qui lui a décidé d’ignorer totalement tout ce qui pourrait faire peur. La technique est simple, il s’agit de ne pas en regarder. Cela n’est évidemment pas fair-play du tout, et je pense que si vous le croisez dans la rue vous avez le droit de le traiter de poule mouillée, il comprendra tout de suite pourquoi. Parce qu’il sait.

Partie 1 : Les films à la maison

La première chose à savoir, c’est que plus l’écran est petit, moins ça fait peur. Cela a été prouvé par une étude américaine (cherchez pas, c’est mon oncle qui m’a ramené un article), donc si vous êtes vraiment trop paniqué à l’idée de voir l’Exorciste en salles et de vous faire pipi dessus à côté de votre date, vous pouvez commencer par éviter la salle de cinéma et lancer un film chez vous.

La lumière reste allumée

season 1 s1 GIF by Dream Corp LLC

On enfonce des portes ouvertes avec un pied de biche mais il faut quand même le dire : regarder un film d’horreur en laissant la lumière du salon allumée, voire en préférant si possible un visionnage de jour, c’est déjà une bonne manière d’éviter d’être tétanisé. Si jamais vous vous mettez à paniquer parce que ça fait trop peur, vous pourrez alors vous concentrer discrètement sur tout ce qui entoure l’écran. Je partage ici l’anecdote personnelle d’un autre rédacteur qui une fois en école primaire a vu Fortress, avec Christophe Lambert (qui était dans le film, pas dans le salon avec lui) :

« Je me souviens bien de la petite statuette en bronze au-dessus de l’écran de télévision. Un chien de chasse regardant vers sa gauche en marchant. Je l’avais judicieusement placé au centre de mon champ de vision. Ainsi voyais-je le haut de l’écran, mais focalisais-je mon attention sur le canidé, formidablement inoffensif.

Ainsi aussi, tour de force, mes amis ne pouvaient distinguer le fait que je ne regardais pas vraiment Fortress, effrayé que j’étais pourtant par mon premier film orné d’un petit triangle orange en bas à droite de la télévision. D’aucuns se cachaient les yeux, ou bien s’échappaient à la moindre occasion dans une pièce mitoyenne : moins malins, ils ont logiquement fini en école de commerce.

Je n’ai finalement pas regardé grand chose de Fortress mais je l’ai vu (surtout le haut de l’écran). »

À noter que le même rédacteur a aussi une technique d’immense psychopathe qu’il nous a partagé en image mais que je vais me contenter de décrire ici pour des raisons de droits : pour regarder un film d’horreur qu’il a très envie de voir mais qu’il a peur de ne pas réussir à supporter, il le met en tout petit sur son écran d’ordinateur avec des images d’animaux mignons et de peluches tout autour.

Le problème de cette technique étant que, si elle peut vous aider à avoir moins les chocottes devant le film, elle produit l’effet inverse chez tous les gens qui vous connaissent. Si vos amis vous voient en train d’expérimenter cette technique, ce ne sont plus vos amis ; ils ont trop peur de vous désormais car cela vous donne l’air d’un être totalement démoniaque. Ils font déjà exorciser leur porte d’entrée pour que ne puissiez plus jamais leur rendre visite. Profitez de votre vie en solitaire…

La technique du hoodie

Tired Sleep GIF by Big Brother Australia

J’emprunte sans honte cette technique à une ex, qui à mon sens avait développé la technique la plus incroyable que j’ai jamais vu pour regarder de l’horreur. C’était, en l’occurence, la série The Haunting of Hill House de Mike Flanagan. Voici donc la technique, sortez vos carnets et prenez en bonne note :

  1. Mettez un sweat à capuche. Il faut que ça soit une vraie capuche, si possible d’un sweat trop grand pour vous.
  2. Mettez le son sur des écouteurs. Cela peut paraître contre intuitif mais je vous promets qu’il y a une raison valable.
  3. Mettez le film d’horreur sur un ordinateur portable

Et voilà, vous êtes prêts. La capuche va vous servir à vous couvrir les yeux si vous avez un peu peur. Les écouteurs ? Si votre culotte commence à être sérieusement menacée par votre urine, il vous suffira de les enlever d’un coup sec et ainsi ne plus avoir que l’image sans le son. Et enfin si tout est trop pour vous, l’ordinateur portable peut être facilement fermé en deux temps trois mouvements, et hop ! Plus de film d’horreur, vous êtes à l’abri chez vous.

Bon, le problème de cette technique est qu’elle est difficilement faisable à plusieurs. Et malheureusement le cinéma d’horreur, c’est encore et toujours quelque chose qu’on pratique de manière sociale.

Partie 2 : les films au cinéma

Et oui, c’est bien beau de regarder de l’épouvante dans le safe space de son salon bien au chaud (à cause du réchauffement climatique, car je rappelle qu’on ne met de toute façon pas son chauffage en octobre à cause des connards d’industriels qui profitent d’excuses comme la guerre en Ukraine pour augmenter leurs prix et nous voler), mais au bout d’un moment ça ne suffit plus : l’horreur, ça se vit dans les salles obscures.

Et là, il n’y a plus aucun échappatoire. Le son est super fort, l’écran et immense, l’obscurité est totale, bref vous comprenez le principe si vous lisez Cinématraque vous êtes probablement déjà allé au moins une fois dans une salle de ciné : c’est l’immersion. Autrement dit, vous êtes baisés.

Sauf si vous utilisez nos supers techniques ! Heureusement qu’on est là, quand même. 

Le détail du coin de l’écran et des sous-titres

TBS Network gross hiding embarrassed tbs GIF

C’est le mode difficile de « la lumière reste allumée », puisqu’il s’agit cette fois de se concentrer sur des détails sur l’écran qui ne font pas vraiment partie de l’intrigue, comme si c’était les choses les plus ESSENTIELLES. Cela peut être les sous-titres par exemple. Vous allez vous attarder sur ce qui est écrit en français, peut-être essayer de deviner le nom de la police choisie (c’est pas Times New Roman, je vous aide), de compter le nombre de mot par ligne de sous-titres…

Une technique qui a ses qualités, mais qui est, hélas, trop imparfaite. Notamment parce que les scènes qui font peur sont très rarement remplies de dialogues, donc vous allez vous retrouver comme un con à espérer qu’un personnage parle alors que la seule chose qu’il risque de dire c’est « AAARRGHHHHHLLLZZZZ » en se faisant zigouiller.

Donc il vaut mieux se concentrer sur autre chose. Un coin de l’écran par exemple. Mais là aussi la technique a ses limites, parce que les gens qui font des films d’horreur adorent cacher des trucs qui font peur là où on ne s’y attend pas. Dans l’idée, il s’agit souvent de mettre des images subliminales dans la tête du spectateur, mais si vous êtes le spectateur ultra flippé qui regarde fixement les fenêtres dans chaque scène par peur de regarder autre chose à l’écran, vous risquez de voir un monstre et d’avoir encore plus peur…

Le dialogue avec le film

Cinema Popcorn GIF by Cineworld Cinemas

Alors il faut passer à quelque chose de plus radical. Comme on le disait plus haut, si on va au cinéma voir un film d’horreur, c’est rarement seul. Par exemple : personne n’irait dans un UGC à la Défense à 22h10 voir la dernière séance du soir du film Hérédité de Ari Aster. Il faudrait être totalement con et inconscient pour ne pas se dire que ça ferait bien trop peur comme ça. Personne ! Surtout pas moi, un mardi soir en rentrant d’une répétition de théâtre à Sartrouville.

Bref, le cinéma d’horreur se vit en groupe, et encore aujourd’hui des troupeaux de lycéens se rendent dans les salles obscures en choisissant d’aller voir la dernière sortie frousse en date. Je me base sur un échantillon relativement réduit de lycéens, puisque je sais que mes élèves d’option cinéma de seconde ont l’habitude de cette pratique, mais peu importe je suis sûr que les autres sont pareils. #sociologiequalipasquanti

Dès lors il y a une technique imparable pour ne pas avoir peur, c’est de discuter en bande afin de désamorcer l’action. Se foutre de la gueule des personnages qui prennent des décisions stupides, en oubliant toujours qu’à leur place avec l’effroi on serait tout aussi débile.

Cette technique a cependant un défaut majeur : tout le monde va vous détester.

Si autrefois la salle de cinéma était un lieu festif et bruyant, en France aujourd’hui elle est un palace sacré où l’on ne doit entendre que deux choses : le film, et les spectateurs qui remuent dans leurs sièges à cause des punaises de lit. Donc, si vous et vos amis décidez de ne pas avoir peur en faisant des blagues et en parlant à haute voix, vous n’aurez certes pas peur mais vous risquez de vous faire casser la gueule à la sortie. Et si j’en crois les énergumènes au sang chaud qu’on croise sur le Twitter Cinéma, vous risquez bien de finir la tronche en sang. À vous de voir, donc.

La pause pipi

I Have To Pee Maren Morris GIF by Academy of Country Music Awards

Il y’a donc une technique encore plus efficace : celle du petit coin. Comme vous arrivez à savoir à peu près quand une scène qui fait peur arrive dans un film (il fait noir, le personnage est tout seul, il se brosse les dents devant son miroir et n’arrête pas de se baisser puis se relever…), vous pouvez en profiter pour vous excuser et passer aux toilettes.

Pour que la technique soit pleinement réussie, je vous conseille de boire cinq tisanes avant la séance, comme ça on ne pourra pas vous accuser de vous lever pour rien.

La Grande Évasion

Cat Manages To Escape Police Custody After Being Detained For Smuggling  Contraband Into "High Security" Prison | Barstool Sports

Quand ma cousine était petite, elle a vu avec ses parents le film Jurassic Park au cinéma. Ma cousine est née en 1989, et le film est sorti en 1994. Je vous laisse faire le calcul vous-même, et vous laisse maître d’appeler les services sociaux pour gronder ses parents, même si le mal est fait depuis longtemps désormais.

Bref, si Jurassic Park n’est pas le film le plus terrifiant qui soit, quand on a 5 ans c’est probablement le cas. Ma cousine a donc trouvé une super technique pour échapper aux dinosaures qui voulaient la tuer dans la salle de cinéma : elle s’est prise pour une prisonnière et a creusé un trou dans un mur pour s’enfuir de la salle.

Si jamais vous utilisez vraiment cette technique, ne dites pas que l’idée vient de nous. Accusez un autre site plus respecté dans le milieu que nous, comme Chaos Reigns ou Cloneweb.

La dissociation corporelle

Contemplating Annette Bening GIF by A24

Enfin, la technique ultime pour survivre à l’horreur au cinéma, la voilà : il suffit de faire une dissociation totale de votre corps et votre esprit. Tandis que vous regardez l’héroïne courir, tentant d’échapper au mec fou avec sa tronçonneuse, commencez par penser au fait que votre vie serait finalement plus simple si vos plus gros problèmes c’était des Leatherface ou des Alien, et pas le gouvernement Macron. Très vite vous allez penser à votre loyer qui augmente, votre salaire qui stagne, vos rêves qui s’évaporent plus vite que les glaces de l’arctique ne fondent, et soudain les films d’horreurs ne vous paraîtront plus que comme des choses futiles, et fugaces. Et alors que votre esprit flottera au dessus de votre corps dans la salle de cinéma, toute votre détresse existentielle vous servira alors à vous dire que finalement, le cinéma d’horreur c’est plutôt une bonne manière d’avoir peur. Comme quoi les grecs et leur fameuse catharsis avaient peut-être eu une idée pas mal, et au fond… Avoir peur devant un bon film d’horreur, bah ça fait du bien. Dingue.

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1 thought on “Nos trucs et astuces pour ne pas flipper devant un film d’horreur

  1. Un article qui m’a bien fait marrer ! Si je peux me permettre, il manque une dernière astuce ; le visionnage en groupe. Perso, j’ai même une liste de films à ne pas regarder seul déjà prête pour la prochaine soirée ciné avec mes amis. Lorsqu’on est à plusieurs, l’atmosphère et bien moins tendue, et ça peut parfois être fun !

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