On vous a laissé digérer notre top 100 de la décennie. Mais on n’allait pas vous laisser entamer 2020 sans vous dire ce qu’on pensait de cette année 2019.
Eh bien nos rédacteurs ont pour la première fois été assez unanimes dans leur goût ! C’est l’occasion de sabrer le champagne, 2020 année d’un Cinématraque uni ! Et ça nous change des discussions sur le top de la décennie… Le film en tête de classement (je laisse un peu durer le suspense) arrive donc très largement en tête et écrabouille son dauphin à tel point qu’il ne joue même plus dans la même catégorie. En même temps, ce n’est pas étonnant puisque ce film est également arrivé troisième de notre top 100 de la décennie… (hop petit indice pour les lecteurs assidus, on nous apprend dans nos stages de rédaction web qu’il faut fidéliser l’internaute apparemment) (ça se dit encore « internaute » ?).
D’un point de vue analyse géopolitique, on ne peut que remarquer la belle année chinoise : deux films dans le classement et c’est sans compter Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan, sorti peut-être un peut trop tôt dans l’année, ou Le Lac aux oies sauvages sorti peut-être un peu trop tard dans l’année.
On ne cesse de se plaindre du déclin du cinéma américain, mais il place quand même quatre films dans le top (dont encore une exclu Netflix après Roma l’année dernière, c’est à se demander si le cinéma peut se passer de salles de cinéma ?). On peut aussi noter que la Palme d’or n’atteint pas notre top 10 et échoue à la 11ème place – on espère sincèrement que Bong Joon-ho saura se consoler avec sa Palme, ses millions d’entrées et son futur Oscar. En parlant de Cannes, la moitié du top y était présente en sélection. L’occasion de rappeler à quel point cette année a été fantastique pour le festival.
Enfin, finissons sur un cocorico comme disent les coqs, c’est un film français qui décroche la timbale! comme disent les vieux. Et ce n’était pas arrivé depuis 2013, figurez-vous ! On va envoyer notre top au CNC dans l’espoir d’une subvention…
Bon allez, je parle trop, vous n’êtes pas venus pour ça, alors voici le top :
Malick fait du Malick mais retrouve les éléments de narration qu’il semblait avoir abandonné (ou transformé) dans ses dernières œuvres. Cela suffit pour combler notre rédaction.
Un film Netflix s’infiltre dans notre classement. Les rédacteurs ont donc renouvelé leur abonnement avec leurs salaires mirobolants de critiques ciné. On vous renvoie à notre podcast pour notre analyse du film. Le regard vieilli de Scorsese sur son cinéma lui donne une force et une profondeur nouvelle. Terminé la fascination pour les mafieux, ceux-ci meurent même de vieillesse, c’est vous dire s’ils sont tristes…
La rédaction aime pleurer. C’est pour ça qu’elle va souvent en manif. Mais c’est quand même mieux de pleurer devant un grand film. So Long, my son en jouant avec le temps, rend à merveille la détresse d’une famille amputée, qui essaye de faire revivre le membre manquant.
Alors je vous jure qu’on n’a pas fait exprès de mettre les deux films chinois du classement ex-aequo. C’est la magie des mathématiques ! Et si An Elephant sitting still est moins mélo que son compagnon de classement, on ne peut pas dire qu’il soit bien plus joyeux. Oppressant tout au long de ses 3h50, le film nous récompense dans son dernier plan saisissant.
Toujours pas de Palme pour Pedro mais une belle sixième place dans notre top. Douleur et Gloire – porté par un formidable Banderas – est le regard du cinéaste sur sa vie et sur son corps, alors que la vieillesse commence à lui jouer des tours.
2019, c’est aussi l’année Brad Pitt, à l’affiche de deux des films du classement. Il est extraordinaire, devant la caméra de James Gray, dans le rôle de cet astronaute héroïque qui va voir toutes ses névroses ressortir lors d’un périple à la Apocalypse Now. Blockbuster intimiste, Ad Astra confirme que James Gray reste un des chouchous de la rédaction.
Coup de poing du festival de Cannes (avec peut-être Les Misérables, seulement 19ème du classement), Bacurau est un film de science-fiction et de western, mais surtout un grand film politique qui fourmille d’idées de mise en scène. Tourné avant l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir, le retentissement du film est d’autant plus fort dans le climat actuel. Et vous savez qu’on aime les films politiques chez Cinématraque.
Brad Pitt bis, mais cette fois-ci accompagné de ce brave Leo et tout ça dirigé par Quentin Tarantino: dès l’annonce du projet, Once upon a time… in Hollywood faisait rêver. Et le rêve a continué pendant la séance, plongés dans cet Hollywood fantasmé par Quentin et menacé par l’arrivée des hippies et du nouveau monde. On a rarement vu un Tarantino aussi tendre et mélancolique et c’est sûrement ce qui lui vaut cette belle deuxième place qu’il doit néanmoins partager avec…
Pas facile de trouver un lien entre nos deux deuxièmes, mais c’est aussi la richesse de Cinématraque. On aime les films courts de 2h40 comme le petit projet de Quentin mais aussi les films aux durées plus ambitieuses et raisonnables, comme les 13h34 de La Flor. Autour de quatre comédiennes formidables, le réalisateur joue avec le cinéma à travers six épisodes très différents les un des autres. Chacun a son épisode préféré (en vrai c’est le deuxième le meilleur mais ça reste entre nous) et son épisode qu’il trouve un peu longuet. Mais tous et toutes ressortent soufflé.e.s de cette aventure qui touche la perfection tant de fois que ça tient du miracle. Il fallait vraiment un grand film pour se placer si haut devant ces deux beaux 2ème ex-aequo…
On en a déjà parlé pendant le festival et pour notre top 100 de la décennie (duquel il a fini troisième donc, si vous suivez). Je ne vais donc pas épiloguer maintenant sur ce grand, très grand film de Céline Sciamma. Il a conquis l’ensemble des rédacteurs, puisqu’il est présent dans les tops de tous les rédacteurs et sur le podium presque à chaque fois (5ème une fois, à cause de la rebelle de Cinématraque). C’est dire si c’est un consensus pour notre Palme d’Or. Si on n’oublie pas la prestation haut de gamme de Noémie Merlant, on est obligés de revenir un peu sur Adèle Haenel. L’actrice a illuminé cette année par son talent – que l’on connaissait déjà – mais aussi par son courage, malheureusement, en essayant de secouer un peu le cinéma français qui a décidément du mal à faire son introspection #MeToo. Chapeau bas à elle donc. Et que 2020 soit l’année où les dominants, même dans le monde du cinéma, soient tenus responsables de leurs actes !
Les tops individuels :
Julie
La Vie invisible d’Eurídice Gusmão
Ad Astra
Bacurau
The Climb
Portrait de la jeune fille en feu
Douleur et Gloire
Parasite
An Elephant Sitting Still
La Flor
Perdrix
Gaël
Portrait de la jeune fille en feu
La Flor
An Elephant Sitting Still
La Halte
The Irishman
Martin Eden
The Forest Of Love
Sorry To Bother You
Le Traître
Promare
Renaud
La Flor
Portrait de la jeune fille en feu
Once upon a time… in Hollywood
Asako I et II
Douleur et Gloire
An Elephant Sitting Still
So long my son
One Cut of the Dead
L’extraordinaire voyage de Manora
Promare
Julien
Portrait de la jeune fille en feu
Parasite
Douleur et Gloire
La Favorite
Once upon a time… in Hollywood
Une vie cachée
The Irishman
Bacurau
Marriage Story
It must be heaven
Jean-Baptiste
Bacurau
Portrait de la jeune fille en feu
Hors normes
Grâce à Dieu
Once upon a time… in Hollywood
Roubaix, une lumière
Midsommar
Le Traître
Chambre 212
Tu mérites un amour/ It must be heaven
Mehdi
So long my son
Portrait de la jeune fille en feu
Avengers: Endgame
Les Misérables
Asako I et II
The Irishman
La Flor
Marriage Story
La Halte
Ad Astra
Lucas
Ad Astra
Une vie cachée
Portrait de la jeune fille en feu
Le Traître
La Favorite
Once upon a time… in Hollywood
Monrovia, Indiana
Bienvenue à Marwen
So long my son
Les oiseaux de passage
Il n’est pas étonnant que les enfants passent autant de temps à l’extérieur : ils ont peur de rester seuls à la maison. et certains films https://frenchstream.video/ l’enseignent.