Vous saviez que Chiara Mastroianni était la fille de Catherine Deneuve et de Marcello Mastroianni ? Et vous saviez que son amour de jeunesse était Melvil Poupaud ? Et qu’elle a été marié à Benjamin Biolay ? Si vous avez répondu oui à toutes ces questions, bravo Marcello Mio est fait pour vous ! Si vous avez répondu « c’est qui Benjamin Biolay ? », aïe aïe aïe il va falloir réviser votre who’s who germano-pratin avant de prendre votre billet.
Marcello Mio part d’une belle idée : en se regardant dans la glace un matin, Chiara Mastroianni y voit le visage de son père, le plus grand acteur de l’histoire du cinéma italien. S’en suit une crise existentielle durant laquelle elle va se grimer en son père suscitant l’inquiétude de ses proches.
Et il y a quelque chose de vraiment touchant dans cette autofiction psychanalytique. D’abord parce que Chiara Mastroianni ressemble en effet beaucoup à son père, et qu’elle joue très bien la fragilité de cette actrice écrasée par son colossal héritage. Ensuite, parce que quelques moments assez sincères, notamment avec Catherine Deneuve qui va jusqu’à pousser la chansonnette, arrivent à percer l’artificialité prononcée du dispositif.
Le film aurait gagné à ne figurer que ces deux actrices
Hélas, ces petits moments touchants sont noyés dans un océan d’entre-soi bourgeois qui frôle la parodie. En se focalisant sur ce petit groupe de célébrités jouant toutes et tous leurs propres rôles, le film semble se regarder le nombril en permanence sans jamais offrir au spectateur d’ouverture sur le monde réel. L’intégration du toujours insupportable Fabrice Luchini à cette joyeuse bande est la cerise sur le gâteau du snobisme. Il devient même fascinant pour le spectateur d’admirer ce long-métrage où il ne semble jamais être invité, comme si on était tombé par hasard sur un projet familial jamais pensé pour être diffusé au public.
On n’apprendra évidemment rien de Marcello Mastroianni dans ce film qui, à l’image de son personnage, se contente de singer son apparence sans jamais éclairer ce qu’il représentait. On en apprend beaucoup plus sur la merveilleuse naïveté de tout ce petit monde persuadé de nous intéresser avec si peu.
Marcello Mio, un film de Christophe Honoré avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Fabriche Luchini et tous les autres là
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