CFC – Cinématraque Football Club

La Coupe du Monde 2018 en Russie vient de démarrer. Pas de raison pour l’équipe de Cinématraque de ne pas vous livrer sa composition afin de prolonger cet événement international ! Des fictions, des documentaires, des courts-métrages, des films d’animation, des films asiatiques, européens ou américains et même des thrillers, il y en a pour tous les goûts, tous les styles, tous les cinémas ! Avec Cinématraque en 2018 : c’est joga bonito en 343 cruyffien !

Gardien : L’angoisse du gardien de but au moment du pénalty (Wim Wenders, 1972) : adapté d’un roman de l’écrivain autrichien Peter Handke, il s’agit d’un des premiers films de Wim Wenders. Un film qui fait déjà écho aux futures thématiques de l’Allemand : dysfonctionnement familial, quête existentielle, hommage au cinéma (notamment hollywoodien) et comme tout bon gardien qui se respecte : errance et solitude !

Défenseurs : Une équipe de rêve (Mike Brett et Steve Jamison, 2014) : documentaire émouvant et pourtant plein de joie sur les Samoa américains aka la « pire équipe du monde ». Pourtant, malgré ses lacunes techniques évidentes, cette équipe demeure soudée et prête au combat à l’instar de ce personnage fascinant qu’est Jaiyah Saelua, premier transgenre à jouer pour une équipe nationale ! La défaite n’est pas une fin en soi… un credo pour le Brésil 2018 ? Shaolin Soccer (Stephen Chow, 2001) : film culte s’il en est, une comédie footballistique folle où le scénario a autant d’importance que la lettre d’Adrien Rabiot. Pourtant, de ce melting pot se dégage un plaisir coupable. Deux mi-temps en enfer (Zoltan Fabri, 1961) : un des rares films dont le remake est plus connu que l’original puisque c’est ce film hongrois qui a inspiré À nous la victoire (John Huston, 1981) avec Pelé, Sylvester Stallone (en gardien de but oui oui !), Michael Caine et autre Max von Sydow. Malgré tout, l’œuvre de Fabri est bien supérieure à celle de Huston. Le football y est sublimement mis en scène, la tension palpable et l’équipe des prisonniers harmonieuse. Un film qui respire la cohésion, l’abnégation et le collectif !

Milieux : Coup de tête (Jean-Jacques Annaud, 1979) : critique acerbe de la starisation davantage qu’un film sur le football, Coup de tête se visionne comme une sociologie d’un sport qui n’a cesse d’évoluer au grès d’un capitalisme de plus en plus sauvage et d’un individualisme exacerbé ! Et cela, alors même que l’action se déroule dans un petit club de « province ». Zidane, un portrait du XXIe siècle (Philippe Parreno et Douglas Gordon, 2006) : un pari audacieux que celui de filmer un des plus grands joueurs de l’Histoire durant un match complet (90 minutes). Armé de dizaines de caméras Parreno et Gordon déconstruisent le mythe ZZ, un mythe qui au travers d’un plan hors-terrain rappelle que les footballeurs sont les nouvelles rockstars. Hors-jeu (Georges Schwizgebel, 1977) : surréaliste et usant de rotoscopie, Hors-jeu est un film belge où le match entre Brésil et Pays-Bas se mue en confrontation de basketball puis de hockey sur glace avant de s’interrompre au moment où la violence fait son entrée (un joueur est tabassé par des personnes en noir rappelant les SS) et que le ballon n’atterrisse dans un trou (golf) : où quand le ballet footballistique rend fou autant qu’il enivre. Joue-la comme Beckham (Gurinder Chadha, 2002) : par-delà le teenage movie drôle où le personnage principal s’affranchit de ses parents et de leurs coutumes, Joue-la comme Beckham est surtout un film qui rappelle le pouvoir émancipateur du football. Ici, il n’est pas question de cités ou de favelas, mais bien d’exil et surtout de femmes qui à l’instar de la patte droite du Spice Boy réussissent à percer les défenses les plus resserrées et les plus compactes des rétrogrades !

Attaquants : Pre Evolution Soccer’s One-Minute Dance After a Golden Goal in the Master League (Miguel Gomes, 2004) : quand un des cinéastes les plus talentueux de notre époque décide de détourner un jeu vidéo de sa fonction matricielle, ça donne un OVNI d’une minute avec les joueurs de la selecção qui célèbrent un but ! Diamantino (Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, 2018) : on vous en a parlé durant la Semaine de la Critique, on avait adoré ce film portugais mettant en scène un simili Cristiano Ronaldo sur fond de crise économique et identitaire lusitanienne et européenne : une œuvre autant loufoque que diablement engagée ! Une famille brésilienne (Walter Salles et Daniela Thomas, 2009) : à travers ce portrait d’une femme élevant seule ses quatre enfants, Walter Salles, cinéaste brésilien aisé, réussit à dépeindre un Sao Paulo multiple aussi vivant que morbide, aussi joyeux que déprimé où la foi a évidemment une place prépondérante. C’est au travers de Dario, aspirant footballeur professionnel, que cette foi s’exprime sans doute le mieux : le foot’ ou la mort !

Entraîneurs : The Damned United (Tom Hooper, 2009) : parti pris radical pour Tom Hooper qui décide de montrer l’impact du football sur les individus davantage que le football lui-même autant de parallèle que l’on peut tisser avec Brian Clough (dont le film s’inspire), mythique entraîneur de Leeds, Derby ou encore Nottingham Forrest. De la gloire à l’autodestruction, parcours d’un coach. Loro di Napoli (Pierfrancesco Li Donni, 2015) : Afro Napoli United, ce club ne vous dit sans doute rien, pourtant, son histoire est incroyable. Si la formation évolue dans des divisions obscures italiennes, le documentaire qui y est consacré rappelle surtout la force d’un collectif composé essentiellement de bannis, de sans-papiers et d’apatrides tentant de gagner autant sur le terrain sportif que juridique grâce à l’aide de leur père, leur frère, leur tuteur, leur avocat, leur entraîneur : Antonio.

Remplaçants : Substitute (Vikash Dhorasoo et Fred Poulet, 2007) : Fred Poulet donne l’occasion au footballeur Vikash Dhorasoo de filmer grâce à des caméras Super 8. Lui qui doit jouer la Coupe du Monde 2006 en Allemagne devient un cinéaste infiltré au cœur d’un groupe qui tente de se racheter suite aux échecs de 2002 et 2004. Dans ce documentaire intimiste, le sport passe inévitablement au second plan tout comme Dhorasoo qui demeure cantonné au banc. Pourtant, la personnalité emplie de mélancolie et de regrets du remplaçant fascine. Didier (Alain Chabat, 1997) : parce qu’on ne pouvait avoir deux gardiens (quoique, tout est possible), on était cependant obligé de parler de la comédie d’Alain Chabat où un chien se transforme en être humain puis en gardien complètement barré et farfelu dont l’agent n’est nul autre que Jean-Pierre Bacri…

Supporters : Istanbul United (Farid Eslam et Oliver Waldhauer, 2014) : plongé violente au cœur des ultras stambouliotes de Galatasaray, du Besiktas et de Fenerbahçe unis en pleine révolte turque ! Énième chapitre des liens étroits entre football et politique !

Bonus : Les yeux dans les Bleus (Stéphane Meunier, 1998) inévitable en cette période de Coupe du Monde. Un vrai sport de gonzesse (Farid Haroud, 2013) et Offside (Jafar Panahi, 2006) parce que le football se conjugue aussi au féminin même sans Keira Knightley ! Enfin, on n’oublie pas Les collègues (Philippe Dajoux, 1999) puisqu’il fallait bien un nanar footballistique made in France !

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