Cannes 2017 : Nos pronostics (Séquence 4)

La Semaine de la Critique

Si Un Certain Regard est l’arrière court de la sélection officielle, La Semaine de la Critique a toujours eu l’ambition de découvrir de nouveaux talents et c’est là où l’on trouve pas mal de premiers films, la Caméra d’Or y trouvant son terrain de chasse. C’est ici que s’exprime la nouvelle scène française. Bien qu’il est un peu l’image à lui seul du renouveau du cinéma d’auteur, populaire, français on se pose la question: le premier film de Vincent Macaigne est-il trop bordélique pour se retrouver à Cannes? Ça s’appelle Pour le Réconfort, c’est une adaptation très libre de Tchekhov (merveilleux dramaturge, et évidemment le maitre à penser de Macaigne) et le cinéaste ne promet pas grand-chose, sinon un film chaotique. Est-ce suffisant? Autre grand taré qu’on pourrait retrouver tout au bout de la Croisette (derrière les boutiques Louis Vuitton et les vieux beaux bras dessus bras dessous avec de jeunes filles au pair biélorusses) : Bertrand Mandico avec son premier long métrage : Les Garçons Sauvages. Le mec à du talent, voire du génie, mais il paraît un peu trop poseur pour qu’il puisse obtenir la Caméra d’Or.

On va plutôt porter nos espoirs sur le retour de Fabrice Gobert qui avec Simon Werner A Disparu a réussi l’un des rares films grand public français, non-comique réussi de ces 20 dernières années. Entre temps, il a pris une dimension internationale avec la première saison des Revenants, un pari artistique ultra-risqué qui s’est avéré suicidaire au vu du système de production des séries en France avant l’arrivée du Bureau des Légendes. On a très envie de le voir débarquer à Cannes, avec son nouveau film : K.O.

Cornelius, le Meunier Hurlant.

Il n’y a aucune raison non plus pour que Yann Le Quellec ne se voit pas sélectionné à la Semaine de la Critique avec son premier vrai long-métrage. Son univers burlesque et naïf qu’il drape d’une précision du cadre et d’une érudition poussée devrait plaire au jury de sélection du Syndicat de la critique. Ayant vu ses courts-métrages et moyens métrages nous votons pour la sélection de Cornelius, le Meunier Hurlant. Surtout qu’on donnerait le Bon Dieu sans confession à Anaïs Demoustier (pas taper, pas taper Jérémie Elkaïm !) et qu’on ne serait pas contre recroiser Gustave Kervern pour parler musique et rap en particulier. Ensuite, on parle beaucoup de Diana a les épaules de Fabien Gorgeart avec Fabrizio Rongione, mais surtout Clotilde Hesme. Le pitch très soc’ dem’ (« Une femme porte l’enfant de ses deux potes, mais s’entiche de l’artisan, qui rénove sa maison, est de plus en plus possessif et pense prendre la place du père. ») fait quand même pas mal penser à La Bataille de Solferino, film qu’on avait trouvé sympathique, mais à la hype pas mal gonflée artificiellement. Le deuxième film de Justine Triet (a la semaine de la critique l’année dernière) était, tout de même, plus aboutit.

Pour éviter de faire passer la Semaine de la Critique pour une version tunée de l’ACID, on a aussi nos idées sur les films étrangers qui pourrait se retrouver dans cette sélection. Parmi eux, citons surtout l’ultra attendu, Tehran Taboo d’Ali Soonzandeh. Tourné en Allemagne (forcément), le film du cinéaste iranien promet de s’inscrire (juste pour faire chier le pouvoir iranien) dans la lignée de Valse avec Bashir de l’israélien Ari Folman. On est persuadé qu’il sera à la Semaine de la Critique, mais les autres sélectionneurs se l’arrachent si l’on en croit le site Vask. Et pour terminer avec la Semaine de la Critique, on ne serait pas étonnés d’y voir le très attendu nouveau film de la cinéaste roumaine Adina Pintillie, Touch Me Not.

Tehran Taboo

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