The Revenant, Leonardo vs Wild

Je vous le dis tout net, je n’ai aucune inspiration pour démarrer ce papier de manière assez futée pour vous convaincre de le lire jusqu’au bout. Heureusement, comme on est chez Cinématraque, je peux vous le confesser et enchaîner directement sur la barbe de mon ami Florent — mon « movie date » ce soir-là  – qui présente une forte ressemblance à celle de Leo dans The Revenant, le film qui est le sujet même de cet article.

Cachez cette barbe que je ne saurais voir
Suivez les flèches

Inspirés, donc, par cet imposant accessoire capillaire et par le fait qu’on avait envie de voir le film pour crâner auprès de tous ceux restés au pays qui ne pourront le voir qu’à partir du 24 février, nous nous rendîmes (passé simple de « rendre », eh oui) tout guillerets au cinéma. Je me faisais également un plaisir de faire découvrir à Florent l’expérience cinématographique à la nord-américaine : des escalators partout et l’équivalent d’un Pizza Hut, d’un Starbucks et d’un truc non traduisible qui vend des nachos et des popcorns au beurre au milieu des salles de projection.

La salle est comble et nous nous retrouvons au 3e rang, ce qui n’est pas un bon présage : la dernière fois que ça m’est arrivé, c’était pour Avengers : l’ère d’Ultron, vous voyez le genre. Loin de moi l’idée de comparer les deux, mais force me fut de constater que je suis sortie de là quelque peu désappointée.

C’est une énième variation du film-à-Oscars qui repose sur une prouesse technique – en l’occurrence, tourner en lumière naturelle, principalement dans les grandes étendues de l’ouest du Canada – dont Iñárritu est familier, puisqu’il a déjà remporté l’Oscar du meilleur film l’année dernière avec Birdman qui se présentait sous la forme (illusoire) d’un seul et unique plan-séquence.

Comme le notait à l’époque mon collègue Sidy, il s’agissait et il s’agit encore surtout d’esbroufe.  Difficile dans ce cas-là de ressortir de la salle complètement bouleversé, épaté, révolté, bref n’importe quel sentiment qui vaille un peu la peine de payer 10 dollars. Une semaine après visionnage, je ne suis même pas sûre d’avoir vu une œuvre qui résistera à l’épreuve du temps.

Entendons-nous bien : c’est une bonne énième variation et j’ai aimé le film, tout comme j’avais aimé Birdman. Les images sont époustouflantes (merci, Emmanuel Lubezki, deux Oscars, directeur de la photographie chez Terrence Malick, entre autres), le casting est irréprochable (en même temps quand tu as Leonardo Di Caprio et Tom Hardy devant ta caméra, il faut s’appeler Olivier Megaton – le réal du Transporteur 3Taken 2 et 3, pour les incultes – pour rater ton film. M’embêtez pas les haters, j’ai vu les trois) et c’est un bon film, tout simplement.

J’aurais juste préféré que mon petit frère et moi hurlions de joie en voyant Léo remporter enfin un Oscar pour un autre film (au hasard, Le Loup de Wall Street, chef d’œuvre), pour un rôle où il montre toute l’étendue de son infini talent, et pas juste parce qu’il se l’est joué Bear Grylls à bouffer du poisson cru et à dormir dans un cheval éviscéré « pour de vrai. »

Sans rancune, Léo, je serais quand même trop contente pour toi quand tu brandiras ta statuette dorée et que tu feras exploser les Internets.

The Revenant, d’Alejandro Gonzalez Iñárritu avec Leonardo DiCaprio

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