[Deauville 2023] I.S.S. : allô Houston, c’est la (grosse) merde

Un thriller spatial apocalyptique, ce n’est pas forcément le genre de film que l’on pense trouver en compétition au Festival de Deauville. Mais quand la Terre est dévastée par une guerre nucléaire, la Station Spatiale Internationale devient le théâtre d’une nouvelle lutte de pouvoirs entre les États-Unis et la Russie. L’une des deux nations doit prendre le contrôle de la station, et ce par tous les moyens nécessaires… Entre les différents astronautes, les stratagèmes commencent. Et pour le spectateur, c’est le début des emmerdes.

Si on avait su avant la projection que le script de I.S.S. était présent sur la Blacklist depuis 2020, ou encore que son scénariste Nick Shafir n’a littéralement rien écrit depuis, on se serait peut-être un peu plus méfié. Pourtant, on était amadoué à la fois par un casting de rising stars et de confirmés (Ariana DeBose, Chris Messina et Pilou-Pilou Asbaek), mais aussi par la vidéo envoyée par la réalisatrice Gabriela Cowperthwaite, intriguée de sortir de sa zone de confort en passant du documentaire à la fiction. Penser que l’avenir d’une Terre ravagée par le feu nucléaire pourrait déjà se jouer dans les étoiles, ça a quand même quelque chose de catchy les gars, non ?

« Chérie, j’ai laissé le gaz allumé ? »

Mais bon, vous l’aurez deviné vu le titre : I.S.S. c’est la hess. Il n’y a définitivement pas grand chose à y sauver. La rivalité historique entre les États-Unis et la Russie, et le fait que le film adopte davantage le point de vue du personnage d’Ariana DeBose, nous pousse donc davantage à croire que la belle Amérique fait forcément face au démon russe… alors que chacun cherche en fait juste à sauver sa peau. Le souci, c’est que ça manque de nuance. Et les personnages sont si maigres qu’on en a pas vraiment grand chose à faire de savoir s’ils vont réussir ou pas à s’en sortir.

Et s’en sortir pour aller où, d’abord ? Car non seulement la Terre est en feu, mais elle est aussi toute pixelisée. L’un des autres problèmes majeurs de I.S.S., c’est son esthétique. Dès que l’on aperçoit l’espace, on a envie de crever. À ce stade, même une production The Asylum ferait mieux. Même les scènes à l’intérieur de la station prêtent à rire, à cause du décalage entre le sérieux du film, la musique qui en fait des tonnes, les plans et les effets spéciaux tout bonnement ratés (dont une scène à base de perceuse qui fait un gros trou dans le bidon, qui disparait au plan suivant, et qui finit en câlin).

Ça aurait été drôle si ça s’arrêtait là, mais quand la troisième séance d’un festival dit « majeur » se voit marquée par un fichier vidéo tellement dégueulasse que l’image saccade toutes les dix secondes, et par des sous-titres pas finis, on a sérieusement envie de canner (encore). D’autant plus quand on sait qu’on paie trente balles son accred pour aller voir des films (ou bien plus si on achète un pass). Bref, passez votre tour devant I.S.S., mais encore faudra-t-il bien que le film sorte quelque part. Mais même en VOD, on y toucherait pas avec un bâton.

I.S.S., un film de Gabriela Cowperthwaite. Avec Chris Messina, Ariana DeBose, Pilou Asbaek, John Gallagher Jr, Masha Mashkova, Costa Ronin. Présenté en Compétition au 49e Festival du film américain de Deauville. Date de sortie inconnue.

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