Top 6 des séances cannoises pour faire sauter les plombs au festival 2023

La CGT énergie promet de foutre le zbeul sur l’édition 2023 du Festival de Cannes en plongeant des salles dans le noir, pour protester contre la réforme des retraites. Casseroles sur tapis rouge, pancartes « Macron démission », on imagine bien que le monde du showbiz va se sentir investi de la mission de faire causer politique sur les marches afin d’éviter lesdites coupures, comme pour dire « eh les frérots, on vous soutient, alors niquez pas nos séances ! »

Mais est-ce que ce sera suffisant ? Est-ce que Marion Cotillard, Maïwenn, Quentin Tarantino, Catherine Corsini et Ben Affleck grimpant les marches le poing levé sauront convaincre les travailleurs de la CGT énergie que leurs voix de stars portent assez ? Et puis est-ce que les CGTistes et leurs gilets rouges et jaunes vont réussir à ne pas se faire remarquer face aux têtes de noeuds-pap’ et compagnie ?

Le suspense est immense, et la flippe pour tous les festivaliers un peu galériens comme votre serviteur d’avoir budgété une venue à Cannes en hypothéquant leur maison pour se retrouver face à des bouts de films ponctués de coupures d’électricité vient se mêler à leur historique fibre militante. La première l’emportant forcément, puisqu’à l’instar de tous les cinéphiles, on est de gauche toute l’année sauf à Cannes (cette déclaration n’engage que DZIBZ, ndlr).

Amis CGTistes, ma voix ne portera certainement pas assez, et je ne saurai sûrement pas vous convaincre de ne pas éteindre les lumières à moi tout seul, mais si vous pouviez éviter de le faire pendant le Scorsese, déjà, ça serait cool.

Laissez-moi donner, comme ça, quelques créneaux pendant lesquels ce serait moins grave si l’électricité sautait.

1. Le retour, de Catherine Corsini

Certes j’avais bien aimé son précédent film, La fracture, un truc social sur le mal-être des soignants, mais je l’avais vu à Cannes, donc faut quand-même se méfier, parce que quand tu vois des trucs sociaux à Cannes, t’as souvent tendance à exagérer ton sentiment naturel de « oh les pauuuvres », entre deux coupes de champagne (en vrai je me fais toujours refoule, mais ça fait stylé de vous faire croire que là-bas je vis ma meilleure vie par-delà les films).

Là, le film, dont je ne sais pas trop de quoi il parle, a eu droit à son papier dans Libé, où il est fait état de plaintes pour agression sexuelle et autres humiliations sur le tournage. Papier évidemment ponctué du célèbre élément de langage en mode « ah mais elle est comme ça, Catherine ». Rideau !

2. Conann, de Bertrand Mandico

Perso, c’est le cinéaste qui m’ennuie le plus du monde. Avec son cinoche expérimental en carton qui ne raconte rien, mais ne veut d’ailleurs rien dire, et ressemble à un long sketch raté des Inconnus, il est pour autant une coqueluche des snobinards, souvent étudiants en cinéma à la Sorbonne mal coiffés (souvent le reste de la rédaction Cinématraque, encore une fois on te soutient DZIBZ pour l’humour mais c’est tendu, ndlr).

Si les plombs sautaient pendant ce film, ces fans-ci porteraient sûrement automatiquement aux nues cette projection « historique », dont la coupure serait intervenue comme un événement inédit par-delà le film, rendant la séance unique. Autour de leur « kebab » (un rituel, à Cannes, pour eux), ce soir-là, ils ne parleraient que de ça, gorge serrée, yeux humides.

Dans 20 ans, ils diront à leurs enfants « j’y étais », en leur remontrant le film, entier désormais, lâchant un « c’était là ! », au moment où les lumières se seront éteintes – quand le héros se transforme en abeille et féconde une tomate ; mais leurs enfants ne pourront jamais ressentir ce qu’eux ont ressenti ce jour-là.

(Oui, ce sont les mêmes qui vous parlent d’Intermezzo avec des étoiles dans les yeux ; j’y étais aussi, je vous promets que ça vaut mieux pour tout le monde si vous ne voyez pas le film)

3. Les Herbes sèches, de Nuri Bilge Ceylan

(Ou comment DZIBZ tente de se fâcher définitivement avec les autres membres de l’équipe qui ne vont à Cannes que pour voir ce film, ndlr encore)

Le film, à l’instar des précédents de son réalisateur, dure environ 14 heures je crois, et si les lumières se coupaient passées les 25 premières minutes, ça rendrait nos siestes à tous plus confortables. Et on applaudirait encore plus fort lorsque la Palme d’or lui serait remise.

4. Perdidos en la noche, d’Amat Escalante

Ceci serait cocasse, au vu du titre, non ? Au-delà de ça, Escalante, c’est un mec qui te fait subir des images que tu n’as pas envie de voir. Que personne n’a envie de voir.

La dernière dont je me souviens, c’est ce zizi en feu, je me rappelle plus du film. Si un CGTiste avait coupé l’électricité ce jour-là, ça m’aurait évité bien des cauchemars.

5. Une nuit, d’Alex Lutz

Je vous mets le synopsis Allociné, bonne lecture à tous :

« Dans une rame de métro bondée, une femme bouscule un homme. Ils se disputent. Leur petite joute « aboie fort », mais ne manque pas de charme… Plus tard, dans les couloirs de la station, les deux inconnus font gauchement l’amour dans la cabine d’un photomaton. A la surface enfin, ils vont se dire au revoir …

« Voilà donc… au revoir.
– Eh bien oui, au revoir.
– Voilà… »

Ils ne vont quand même pas passer la nuit à se dire adieu ! … Et pourquoi pas ?… »

Elle, c’est Karin Viard, lui c’est Alex Lutz. Je pense que je n’ai pas besoin d’écrire de vanne supplémentaire. Bien à vous.

6. Jeanne du Barry, de Maïwenn

Dans le genre réalisatrice prise dans des polémiques qui font qu’a priori, sauf si t’as envie de foutre la merde, tu sélectionnes pas ses films, Maïwenn, elle se pose là. Et son film, ben figurez-vous qu’il va faire l’ouverture du Festival (Frémeaux qui se vante d’avoir mis plus de réalisatrices que jamais dans son festival, tout en sachant que parmi elles on a Maïwenn et ses casseroles, Corsini et ses casseroles, et Breillat qui va traiter d’un sujet sulfureux qui fera débat, c’est une certaine idée de l’enfer franchement, NDLR).

Un film d’époque, sans Edwy Plenel mais avec Johnny Depp. Pas réussi à aller au bout de la bande-annonce, perso.

(On compte sur vous pour l’extinction des feux du feu festival gaucho de Cannes, en tout cas, NDLR finale)

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