Birds of Prey VS Sonic : le cinéma que l’on mérite en 2020

Si vous êtes un tant soit peu présent sur la toile (qui dit « la toile » en 2020 ? Cinématraque site de vieux, ça y est, préparez nous les déambulateurs pour aller en projo presse), vous aurez remarqué un curieux phénomène autour de deux films en ce mois de février.

En effet, les fans de Sonic – en majorité des gamers – ont décidé que le film sur le hérisson le plus célèbre des hérissons (il a pas trop de concurrence non plus) devait prouver sa qualité et surtout sa supériorité en éclatant la tronche de Birds of Prey au box office. Car c’est bien connu, la valeur d’une oeuvre se juge uniquement en comparant l’argent qu’elle a rapportée aux autres œuvres commercialisées. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’André Bazin a déclaré dans son ouvrage Qu’est-ce que le cinéma : « Le cinéma, c’est avant tout Avengers Endgame, bande de gros bouffons. ».

Pourquoi comparer Sonic le film, et Birds of Prey ? Dressons le portrait de chaque film rapidement, afin d’y voir plus clair.

Sonic pour les bleu.e.s

Le premier est une adaptation de jeu vidéo. Un film tout public destiné avant tout aux enfants dans lequel Sonic est un extraterrestre caché sur Terre, qui vit dans une petite bourgade de Californie en secret et rêve d’avoir tout plein d’amis. Son quotidien se retrouve bouleversé quand le terrible Docteur Robotnik (Jim Carrey) débarque en ville pour le capturer et s’emparer de son énergie, ou un truc du genre. Parce que Sonic est super rapide, et son pouvoir est contenu dans ses épines apparemment, c’est pas forcément très intelligent et on s’en branle un peu. Sonic va devoir alors faire équipe avec James Marsden, petit flic sympa – et accro au restaurant Olive’s Gardens, pour le pire placement de produit de l’année – de la bourgade qui rêvait de vivre de grandes aventures.

Ni oubli, ni pardon.

Avant de sortir, le film Sonic a fait beaucoup parler de lui sur les réseaux sociaux : les premières images sont sorties, et notre cher hérisson était HIDEUX. Énième preuve que les studios cinéma n’ont aucune idée s’y prendre quand il s’agit d’adapter des éléments de pop culture, ils avaient pondu un Sonic humanoïde qui, selon la légende, serait la manière dont les macronistes voient les grèvistes. On comprend mieux leur antipathie d’un coup. Bref, le studio a curieusement décidé d’écouter le public et a refait le design de Sonic. Enfin pour être plus précis, la boîte d’effets visuels a fait du crunch time (des heures sup, rien à voir avec les céréales) pour tout changer pour que le film soit regardable. Et ensuite la boîte a fermé ! Wouhou ! C’est ça le cinéma !

Le résultat final est, somme toute, relativement banal. C’est un film pour enfant où tout a déjà été vu avant, et où les blagues font plus penser au « how do you do, fellow kids? » de Buscemi qu’à des vraies blagues pour la jeunesse. Cependant, il n’en reste pas moins plaisant, surtout grâce à Jim Carrey qui n’a pas perdu son charme. Plus il en fait des caisses, plus ça fonctionne.

Birds of Prey : Margot Robbie Star Power

Birds of Prey est la dernière sortie en date de la Warner pour son univers DC Comics. Un univers qui, rappelons-le, a explosé en plein vol dans une tentative désespérée de conjuguer l’atmosphère pseudo-sombre d’un Zack Snyder avec l’interactivité d’un univers partagé à la Marvel. Nombre de films qui devaient peupler cet univers se sont retrouvés annulés (Cyborg, Justice League II), coincés dans les enfers de la production (The Flash, petit ange toujours pas parti), ou sont juste comme des chats de Schrödinger : on ne sait pas si le projet existe vraiment ou non (Nightwing, Batgirl, Gotham City Sirens, Man of Steel 2, Green Lantern Corps…). Mais peu importe, même comme ça c’est moins le bordel que les films de X-Men, les fans de DC peuvent toujours se raccrocher à ça.

Les fans de Sonic face au film Birds of Prey

Birds of Prey est le deuxième film de l’univers DC à avoir été réalisé par une femme, en l’occurrence Cathy Yan. Mais surtout il est le premier à avoir été écrit par une femme (Christina Hodson), et produit par une femme, la fameuse Margot Robbie. C’est elle qui reprend son rôle de Harley Quinn suite à son passage dans le terrible Suicide Squad, pour mieux s’emparer du rôle et dépasser son rapport au Joker. Le résultat ? Un film qui parle avant toute chose d’émancipation. De femmes qui cherchent à exister dans un monde ultra-violent où leur place leur est imposée par les hommes. C’est d’ailleurs sur ce point que le film est franchement osé : c’est la première fois qu’un film adapté de comics sort avec littéralement zéro personnage masculin ayant la moindre qualité. Pas de #notallmen, juste du #menaretrash en boucle et en boucle. Et c’est un film qui, malgré son titre, parle moins des Birds of Prey que de Harley Quinn. Margot Robbie oblige, elle tire la couverture à elle.

L’actrice-productrice s’inspire en grande partie du personnage tel qu’il existe dans les comics depuis 2011, où sous la plume d’Amanda Conner et Jimmy Palmiotti (le couple le plus chou du monde des comics), elle s’est éloigné du Joker et a fondé sa propre famille. Son personnage prend vit dans un film R-Rated, donc pas du tout prévu pour le grand public. C’est violent, crade, on voit des os se briser et surtout de la coke être sniffée. C’est pas du gros R-Rated comme le Deadpool qui lui ressemble (à cause du mode de narration, on est dans la tête du personnage), mais si j’avais un gosse de sept ans, je l’emmènerai pas voir ça. Je l’emmènerai probablement pas voir Sonic non plus d’ailleurs, je crois que Marona passe encore à l’Archipel.

Sonic VS Birds of Prey, qui gagne ?

Maintenant que vous savez de quoi ça s’agit dans les deux cas, vous voyez bien qu’il est tout à fait logique d’opposer les deux films pour savoir lequel est le meilleur. D’un côté on a un film pensé pour un public de jeune garçon, plutôt gamer, et qui joue sur des tropes vues et revues mais reste sympathique. De l’autre on a un film pensé majoritairement pour des jeunes femmes, qui montre la difficulté pour le genre d’exister dans un monde cruel façonné par l’homme.

Margot Robbie en tenue « pas sexy », apparemment.

Quoi de plus logique que de comparer ces deux films ? Quoi de plus sensé que de donner la victoire à Sonic puisqu’il a rapporté plus d’argent, lui un film tout public sur un personnage connu de tous, face à un film adapté de personnages de comics relativement obscurs et réservé à un public plus adulte ? Cinématraque reconnaît la logique quand elle y est. Bravo, Sonic !

Et puis surtout, ne tirons aucune conclusion intelligente ici. Un film pensé pour la communauté gamer, soit la seule capable de rivaliser avec celle de Star Wars sur l’échelle de la toxicité, que l’on oppose à un film écrit, réalisé et produit par des femmes, pour des femmes… Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Qu’est-ce que cela pourrait révélerrrrrr hmmmmm hmmmmmm hmmmmm hmmmm hmmmmmmmmmmmmmmmmmmm je ne sais vraiment pas.

Toi aussi, joue à opposer des films qui n’ont rien à voir !

Après tout, pourquoi se limiter à Sonic et Birds of Prey ? Pourquoi ne pas comparer tous les films pour déterminer lesquels sont les grands vainqueurs de la cinéphilie ?

Commençons avec Amour et Mad Max Fury Road. Le premier est un film pour les vieux… Donc déjà ça dégage ! Pas le temps de niaiser, même Cinématraque n’est pas assez âgé pour apprécier un truc pareil. Le fou furieux de Max remporte le round.

Autre proposition, quel est le meilleur film entre Les Parapluies de Cherbourg et Fight Club ? Bon, le premier est mignon comme tout mais ça chante sans cesse, alors que dans le deuxième y a les règles du Fight Club, wooouuh ! Et ça, c’est cool. C’est ça le cinéma, c’est les Pixies et les immeubles qui explosent. Nettement plus cool qu’un simple putain de train qui part d’une gare avec une meuf qui court à côté. Qu’est-ce qu’on s’en branle de ça. Et puis le film de Jacques Demy n’a pas rapporté 100 millions de dollars au box office donc, qu’il ne fasse pas le malin hein !

Vous voyez, c’est très simple. Vous pouvez jouer chez vous, cela ne nécessite pas de matériel. Pour comparer des films et dire qu’un tel est mieux qu’un autre, il vous suffit d’être bien con et surtout d’en choisir qui sortira gagnant. Ce qui est sûr, c’est que le cinéma en sortira toujours perdant.

Birds of Prey et Sonic sont actuellement au cinéma.

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