Steven Soderbergh, Martin Scorsese, Rian Johnson, JJ Abrams, Noah Baumbach, Clint Eastwood, Steven Spielberg, Jim Jarmusch, les frères Coen, Jeff Nichols, Spike Lee, Terry Gilliam. Bientôt Ridley Scott et Leos Carax. Il aura suffi d’une décennie d’activité à Adam Driver pour passer entre les mains des plus grands et imposer sa carrure, sa voix et son allure dans ce que le cinéma propose de plus puissant.
Cinématraque vous propose ici un top définitif de la décennie 2010, un classement des dix meilleurs films d’Adam Driver. Mais comment arriver à juger de manière assez objective et juste toutes les apparitions de l’acteur sur un grand écran ? Nous avons fait ici appel à Odile Motte, traductrice-adaptatrice de doublage (Rilakumma, Cannon Busters), grande spécialiste d’Adam Driver. Voici son classement très objectif, très cinéma, très Cinématraque.
10. The Report
Un film tout récent d’un scénariste habitué de Soderbergh , sorti sur Amazon Prime. Adam Driver y joue le rôle d’un agent du FBI qui s’attaque à l’utilisation de la torture par la CIA. Que nous dit Odile sur sa performance ?
« Sa coupe de cheveux est un peu trop classique, mais ressort bien sur certains plans à la lumière bleutée. On ne retient pas trop cette coupe, mais il faut le comprendre : le gonze a écrit un rapport de 7000 pages alors on va pas trop se plaindre, il a fait le taf et en plus il a acheté une boule de Noël qu’il a oubliée sur un fauteuil et Jon Hamm ne lui a jamais rendue. Franchement, moi non plus je ferais plus trop d’efforts. 2/5 brossabilité, 1/5 flatteur. »
9. Midnight Special
Magnifique film de SF petit budget de Jeff Nichols. Adam Driver y joue un analyste de la NSA. Alors, Odile ?
« La coupe est classique, il ne prend pas trop de risques mais ne fait pas de vagues non plus, on remarque la qualité des cheveux mais avec les lunettes et la chemise de fonctionnaire, l’ensemble nous laisse un peu sur notre faim. Mais il sauve un gosse alors on l’aime bien. 2/5 brossabilité, 2/5 flatteur ».
8. Marriage Story
Encore une petite merveille de cette fin d’année, Noah Baumbach raconte une histoire d’amour à travers celle d’un divorce. Face à une Scarlett Johansson dont on avait presque oublié le talent à force de ne la voir que dans des Marvel, Adam Driver joue un metteur en scène talentueux, imbu de lui-même, et perdu.
« Coupe de daddy : beau volume et belle brillance mais un peu trop négligée. En même temps, se faire couper les cheveux par un arbre c’est pas forcément la meilleure idée du monde et il peut pas aller chez le coiffeur avec tout le temps qu’il passe dans l’avion et chez les avocats. On le pardonne. 2/5 brossabilité, 3/5 flatteur. »
7. What If
Comédie romantique sympathico-oubliable, que l’on retiendra surtout parce qu’Adam Driver est le colocataire de Daniel Radcliffe, et que les champs-contrechamps entre le premier (gigantesque) et le second (minuscule) sont à mourir de rire. On imagine le calvaire pour installer la caméra correctement et obtenir une conversation filmée regardable.
« Belle coupe courte mais qui manque néanmoins de volume et de brillance, ce qui lui vaut une belle chute dans le classement. On veut bien les
brosser quand même. 2/5 brossabilité, 4/5 flatteur ».
6. Paterson
Exceptionnel film de Jim Jarmusch, sans aucun doute son meilleur de la décennie. Adam Driver y joue un poète ou un chauffeur de bus, c’est selon votre vision du monde.
« Magnifique, grandiose. Des beaux cheveux courts. Coupe classique certes, à laquelle il manque un côté sauvage, mais elle correspond parfaitement à ce film, à ce chef d’oeuvre, meilleur film de toute l’histoire du cinéma. Une coupe trop parfaite aurait fait de l’ombre au reste et le film, trop immaculé trop divin aurait été irregardable. Nous n’aurions plus été capables de regarder des films après ça puisque nous serions devenus blasés face à la médiocrité de tout ce qui peut se produire d’autre au cinéma. 3/5 brossabilité, 4/5 flatteur »
5. Logan Lucky
Très beau film de Soderbergh sur un coup. Adam Driver y joue un benêt avec une prothèse, un rôle qu’il embrasse particulièrement bien.
« Volume, brillance, noirceur, on part sur du cheveu de qualité. Mais la longueur n’est pas très avantageuse et allonge le visage de l’acteur. 7/5 sur l’échelle de brossabilité, 2/5 flatteur »
4. BlackKklansman
Long-métrage surprenant de Spike Lee qui a pas mal divisé la rédaction, notamment dans son rapport aux images du réel sur la fin. Adam Driver y joue le rôle d’un flic juif qui aide le héros à infiltrer le KKK.
« Ses cheveux noir corbeau font rêver mais leur aspect un peu gras donne moyennement envie de s’y aventurer, on aime le côté négligé mais leur aspect varie durant le film et la coupe ne fonctionne pas avec une casquette. La longueur est pourtant parfaite et la coupe s’adapte aux besoins du personnage : elle fait tout aussi bien enquêteur stylé (chemise et bretelles), que homme blanc raciste. C’est seulement quand il est gentil qu’on kiffe ses cheveux. 3/5 brossabilité, 4/5 flatteur. »
3. L’homme qui tua Don Quichotte
Le fameux film maudit de Terry Gilliam. Adam Driver joue le rôle d’un réalisateur mégalo qui perd la boule.
« Bon aérodynamisme avec le vent quand il est sur son cheval, la coupe fonctionne bien avec un chapeau, les cheveux sont attachés mais ne manquent pas de volume, la longueur est parfaite et le cheveu est soyeux même lorsqu’il est sale. 4/5 brossabilité, 5/5 flatteur.
2. The Meyerowitz Stories
Film sympa de Baumbach mais oubliable. Adam Driver aussi y est particulièrement oubliable puisqu’il y joue un minuscule rôle sans conséquence. D’ailleurs je n’ai même pas trouver de photo décente pour l’illustrer. Mais apparemment Odile nous le met en numéro 2 alors qui suis-je pour juger ?
« Volume, brillance, on a envie d’y passer un weekend pour se ressourcer, Bonne longueur, peut-être légèrement trop long mais ça fait aussi plus de matière à brosser. 5/5 partout ».
1. This is where I leave you
J’ai aucune idée de ce qu’est ce film, sûrement un truc pas trop ouf mais on va aller au bout du délire au moins allez :
« La coupe est plutôt courte mais efficace, le cheveu est souple et soyeux avec du volume. On a un style coiffé décoiffé, on voit que les cheveux sont entretenus mais sans en faire trop. Une coupe qui convient au personnage désinvolte et imprévisible. Son regard de petit malin vient couronner le tout. 5/5 sur l’échelle de « on veut y glisser les doigts » et 5/5 « on veut lui brosser les cheveux » et 5/5 flatteur. »
Pour conclure, on voit donc qu’Adam Driver est un acteur fascinant, au point qu’il peut inspirer des articles aussi tirés par les cheveux que celui-ci. Mais au moins il permet de rappeler que la coiffure est essentielle à la construction d’un rôle, ce qui explique sans doute pourquoi Vin Diesel et Dwayne Johnson se sont enfermés à jouer toujours la même chose.
J’adore Adam driver, on va ajouter tous ses films dans notre catalogue prochainement
Meilleur film de la classe d’intrigue de l’année