[Annecy 2019] Les Enfants de la Mer – 2019 Odyssée de l’océan

Vous n’avez peut-être pas entendu parler du film, mais vous avez sans doute entendu la chanson de Kenshi Yonezu « Ghost of the Sea » qui fait un petit carton sur Youtube : présenté au Festival d’Annecy avant sa sortie française prévue le 10 juillet, Les Enfants de la Mer est, avec le nouveau Yuasa et le nouveau Shinkai, un des trois longs métrages d’animation japonaise du moment à se focaliser sur l’eau. Chacun à sa manière…

Dans cette adaptation du célèbre manga d’Igarashi par le réalisateur Ayumu Watanabe, que l’on connaît surtout pour son travail sur les films de Doraemon, et sous la direction artistique du génial Kenichi Konishi, l’eau est avant un symbole de vie. L’eau comme l’élément où tout commence, comme la réponse cosmique à la phrase biblique sur la poussière, l’eau comme le souffle de tout ce qui a été, est et sera, encore et encore. Ce n’est que le deuxième paragraphe, et vous avez déjà du mal à vous accrocher aux énormités que je raconte ? Je n’y peux rien, c’est que le film est comme ça.

Les Enfants de la Mer raconte l’été fantastique de la jeune lycéenne Ruka Azumi, qui rencontre à l’aquarium où son père travaille deux enfants élevés par des dugongs. Pour les deux au fond qui ne sont pas familiers avec la faune aquatique, ce sont des mammifères marins. Umi et Sora sont donc ces enfants de la mer. De ce point de départ déjà relativement perché, le film ne fait que monter la température : d’abord on se contente de parler avec les poissons, puis on se retrouve avec une météorite mystérieuse, un corps qui se couvre de crustacés et s’illumine avant de disparaître dans les profondeurs, une baleine/divinité sous-marine… On part loin. Très loin. Très très loin jusqu’à une apothéose qui est à la fois une prouesse remarquable d’animation, et un trip psychédélique kubricko-malickien. Et si vous trouvez que j’y vais fort avec mes adjectifs inventés… Voyez donc le film, et on en reparle.

Je paierais cher pour voir la tête des enfants dans la salle durant cette scène…

Et si toute cette partie est immensément appréciable, elle l’aurait été davantage si les personnages avaient bénéficié du même soin apporté à l’animation ; il est difficile d’adapter cinq tomes d’un manga en 1H50… C’est pourquoi il est difficile de s’attacher complètement à Ruki et Umi, et encore moins à tous les autres personnages et histoires secondaires qui gravitent autour d’eux. Dommage, car la puissance ahurissante de la dernière demi-heure du fil, sublimée par un Joe Hisaishi qui prend enfin la main après plus d’une heure de film en mode automatique, aurait mérité un plus grand attachement émotionnel pour que l’impact soit à la hauteur de ce que l’on mérite. Car même avec les faiblesses du scénario en l’état, je n’ai pu m’empêcher de retenir ma respiration devant certaines séquences, notamment toutes celles qui impliquent la baleine.

Il sera intéressant de débattre plus en détail sur ce film une fois qu’il sera sorti au cinéma. On vous attend et puis on en parle ?

Les Enfants de la Mer, réalisé par Ayumu Watanabe et Kenichi Konishi, sur une musique de Joe Hisaishi, sortie le 10 juillet 2019 en France via Eurozoom/DarkStar.

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