La saison 2 de Platane, rappelez-vous, mettait en scène Eric Judor dans une situation délicate. Il s’agissait pour lui de reprendre à contrecoeur son rôle de « gogol » lui ayant ouvert les portes du cinéma et de la gloire, en reformant avec Ramzy le duo de La Tour Montparnasse Infernale. C’était son moyen de se renflouer, et d’ainsi pouvoir mettre sur pied d’autres projets, familiaux et artistiques.
La série le voyait peiner à retrouver le ton de son personnage, avant de cesser d’avoir honte de jouer le gogol pour finalement enfin recouvrir son humour débile et retrouver sa complicité avec Ramzy ainsi que le plaisir du jeu. « L’humour de gogols », comme ils l’appellent, ils lui rendirent un putain d’hommage, et nous donnèrent par conséquent pas mal l’eau à la bouche lorsqu’en aval de la saison le duo annonça la mise en production de ce deuxième opus. Les scènes dans Platane les montrant tous deux reprenant leurs quartiers dans cet humour si couillon donnaient en effet un goût de reviens-y-vite au duo.
C’est dans cette dynamique que nous arrive ce deuxième épisode, vendu comme un préquel, puisque donnant à voir évoluer les parents de chaque héros du premier opus.
Le duo annihile toute possibilité de concurrence, y va très fort et survole la compétition
Premier constat, le duo Eric et Ramzy fonctionne toujours autant. Eric, le petit, trapu, tendu, extrêmement con et Ramzy, grand, maladroit et un tantinet moins con sont toujours les mêmes, et leurs dialogues ensemble de franches parties de rigolade. Le film démarre notamment par une scène chez l’ophtalmo à mourir de rire et vraiment touchante puisque démontrant en images à ceux qui auraient pu en douter que le duo n’est pas mort. A la manière du procédé qu’ils mettaient en place dans Les Mots, les vannes fusent, l’un renchérissant en permanence ce que l’autre trouve de drôle, et l’on joue avec les mots, les syllabes, les lettres, les symboles, les accents. Comme souvent chez Eric & Ramzy acteurs de cinéma, la scène contient un troisième personnage, celui du docteur, affligé, incapable d’en placer une. Le duo annihile toute possibilité de concurrence, y va très fort et survole la compétition. C’est d’ailleurs là que la machine s’enraye.
Au casting notamment, Philippe Katerine et les anciens Marina Foïs et Serge Riaboukine. Pas mal de seconds rôles en rab, là où le premier opus se focalisait essentiellement sur quatre personnages.
Le procédé comique de La Tour Montparnasse Infernale était très simple. Il s’agissait pour Foïs, Riaboukine et les autres de tenter d’exister face au duo en roue libre. Marina Foïs s’en sortait avec les honneurs, campant un personnage manipulateur, persuadé de pouvoir contrôler les deux nigauds. Riaboukine jouait pour sa part un type dépassé par les événements, certain que les deux abrutis étaient plus malins qu’ils n’en avaient l’air.
Chaque scène avait pour seul objectif de filmer cette osmose, ce truc inédit qu’ont Eric et Ramzy ensemble dans le cadre. Le tiers personnage était filmé pour rebondir, les relancer, les mettre encore plus en valeur et être réduit au muet par les deux grands vanneurs.
Parce que la rythmique qu’apportent Eric et Ramzy à un film ne peut s’adapter à un scénario de cinéma
Ici, la stratégie est différente. Le contexte l’est également. L’acteur-auteur Eric a fait sa carrière, l’acteur Ramzy aussi : chacun va donc vivre son aventure, puis se retrouver de temps en temps. Ramzy s’amourache du père de Peter McCallaway (l’on devrait mesurer la qualité d’une suite au nombre de citations qu’elle fait à son prédécesseur, comme autant d’aveux de faiblesse : ici, beaucoup beaucoup beaucoup), tandis qu’Eric dresse des éperviers pour se sortir du pétrin. Part belle est faite aux nombreux seconds rôles, des personnages très caractérisés, aux manies étonnantes. Un ministre de la Défense qui voudrait vraiment être ministre de la Culture, sa dircom enceinte jusqu’aux dents mais trop pro pour accoucher, un ultra-méchant à la grammaire approximative et j’en passe. Chacun se dépatouille comme il peut, tentant de combler le vide immense du manque d’Eric & Ramzy dans le cadre.
Le principal problème du film, c’est donc l’absence de son duo de vedettes. Parce que même si en effet Riaboukine est amusant et Katerine pas mauvais, rien n’arrive à la cheville de cette scène de l’ophtalmo. Le film souffre donc d’immenses temps morts, ponctués de petits relents lorsque Eric retrouve Ramzy le temps de scènes qui font patiner l’intrigue. Parce que la rythmique, puisqu’il est finalement question de rythme, qu’apportent Eric et Ramzy à un film, ne peut s’adapter à un scénario de cinéma. C’est d’ailleurs certainement la cause de la nullité des Daltons, ou encore de Double Zéros. Le déroulement d’un film avec Eric et Ramzy doit se mettre au service des gags quitte à faire du surplace. Dans Halal Police d’Etat, Eric parlait arabe avec un accent efféminé bon français. C’était hilarant mais impossible à légitimer. Alors on t’expliquait que c’était parce qu’il avait été enlevé par des extraterrestres. Et c’était drôle, parce que l’accent l’était.
C’est donc au scénario de s’adapter. Eric et Ramzy doivent être les batteurs de l’orchestre, et le reste des équipes doit se démerder avec eux. Jouer le moins mal possible. Que l’on retienne d’ailleurs la performance de Philippe Katerine est assez symptomatique : je pense que d’un bon film avec Eric et Ramzy on ne peut retenir autre chose qu’eux deux.
L’atout premier de La Tour 1, c’était certainement d’arriver au moment où le duo Eric et Ramzy était au top de sa notoriété. Stars des plateaux TV au sortir de H, sitcom au succès immense révélant également Jamel, ils avaient les mains libres pour, selon le schéma de base des humoristes labellisés Canal Plus se planter en beauté sur grand écran. Ils ont, selon ce même schéma, bêtement reproduit la formule qui les avait aidés à devenir célèbres, celle des Mots sur 1h30, et là où tous les comiques se sont plantés, eux ont miraculeusement réussi.
Le compromis, mot inconnu de la carrière de Judor, semble donc avoir été le moteur de la création de La Tour 2
Aucune idée de cinéma, pourtant, dans La Tour premier du nom. Aucun plan intéressant, juste deux corps incroyables, deux génies comiques. Elmaleh sort Coco, Kad & O Qui a tué Pamela Rose ?, les Robins des Bois Rrrrrrrr : personne n’est vraiment parvenu à surpasser son humour télévisuel sur grand écran en l’y transposant bêtement et simplement, sauf eux.
Aujourd’hui, ils sortent ce film en jouant gros. Avec l’équation impossible de devoir prouver aux Cahiers, dont Eric a fait la couv, et aux fans de la première heure, plus rigolards que cinéphiles exigeants que leur humour pourrait plaire à tout le monde en même temps. Ce film laisse à penser, et c’est la première fois que c’est le cas dans la carrière du duo, qu’est tenté ce grand écart, cette équation sans solution. Le compromis, mot inconnu de la carrière de Judor, semble donc avoir été le moteur de la création de La Tour 2.
Aux manettes, ça n’est d’ailleurs plus Charles Nemes mais Eric Judor qui, le sent-on bien, tente des choses en terme de mise en scène, fort de son expérience dans Platane. Il aime filmer et se démerde pas mal, frères Zucker-Abraham-Zucker pour modèles à peine planqués. Mais cette tentative d’apporter un peu de cinéma à la franchise se fait au détriment de son essence même, celle du rythme.
La Tour de Contrôle Infernale est donc une immense déception. Parce que n’y sont finalement pas comme espérées mises en scène les retrouvailles tant attendues du duo comique. Une reprise de contact, tout au plus. La suite ! Vite !
La Tour 2 Contrôle Infernale, d’Eric Judor avec Eric & Ramzy – Sortie le 10 février 2016
Le NAVET de l’année ! Aucune cohérence avec le premier , les rôles sont totalement différents on ne retrouve pas le rôle de Ramzy qui etait un peut le « plus intéligent » qui engendrais de nombreux conflits entre les deux personnages et qui donnais du sens à leurs actes ,la ils sont abrutis tout les deux a un degrés limite lourd et agaçant les « blagues » et jeux de mots s’enchaîne sans aucun sens , ils n’ont aucun impact sur le déroulement du braquages , ils n’empêche pas que celui ci ce déroule , il ne perturbes pas les braqueurs pour un clous on ce demande ce qu’il leur veulent a les suivre tout le long. Le casting est aussi décevant , les braqueurs sont aussi débile que les personnage d’eric et ramzy , pas sérieux , braquage limite pour un dessins animé d’enfant , ils essay d’être drôle mais sans succes puisqu’on attend d’eux qu’il soit les personnages cruel du film (comme dans le premier) Du côté de la police je vous laisse devinez…. débile , même les flics ! c’est pour cela que la lourdeur est au rendez vous au bout de 50min on à envie d’arreter le massacre. FILM pour faire du chiffre d’entrée le temp que le bouche a oreille fonctionne. Ce qui explique l’absence de moyen , de communication media , et le fait qu’ils fasse bcp d’avant première et de séance de dédicasse.