Avec 12 heures, Nic Cage continue de creuser

Que l’on ne se méprenne pas avec le titre de ce papier, je reste un fan inconditionnel de cet immense acteur qu’est Nicolas Cage. J’ai d’ailleurs professé à quelques reprises, sur Cinématraque, mon amour pour le personnage – car oui, c’est un personnage. Cela étant, l’amour en question ne doit pas empêcher de rester un tant soit peu objectif, et il est clair que 12 heures, mis en scène par Simon West (également réalisateur de l’excellent Expendables 2), est une belle daube. Je ne le qualifierai même pas de nanar, dont je suis pourtant friand. Non, ce film est juste d’une nullité confondante.

Pour vous la faire courte – et parce que, franchement, il n’y a pas grand-chose d’autre à en dire – 12 heures suit Will Montgomery (Nicolas Cage), après que celui-ci a passé huit années à l’ombre, suite à un casse qui a mal tourné et pour lequel il est le seul membre de la bande à s’être fait choper. D’entrée de jeu, c’est pas de bol. Heureusement que Nic – pardon, Will – a réussi à se débarrasser du magot avant d’être arrêté ; et ce par un procédé du Feu de Dieu. Seulement, l’un de ses anciens coéquipiers entend bien récupérer ce qui lui est dû, voire beaucoup plus. Il kidnappe donc la fille de notre héros pendant que celui-ci, surveillé de près par le FBI, ne dispose que de 12 heures pour trouver 10 millions de dollars et sauver la tendre enfant citée plus haut.

On pouvait pourtant espérer beaucoup de ces retrouvailles entre le réalisateur des Ailes de l’enfer, chef-d’œuvre en matière d’actioner à la déconne facile sorti en 1997, et le Grand Nic. Enfin, on… Je me comprends. Les fans hardcore de M. Cage, en somme. Las, 12 heures prouve une fois encore que si Cage peut encore avoir quelques rôles à la hauteur de son talent – voir Kick-Ass et The Bad Lieutenant: Port of Call, New Orleans – le bougre s’entête à tenir la tête d’affiche de projets ayant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes : un script improbable ; une mise en scène douteuse ; des seconds rôles qui, d’habitude, envoient du lourd, mais dont on se demande ce qu’ils peuvent bien foutre ici ; un réalisateur has-been ou inconnu, etc.

Pour prouver mes dires, faisons ensemble la liste depuis Kick-Ass, sorti en 2010 : L’Apprenti sorcier, Le Dernier des Templiers, Hell Driver, Effraction, Le Pacte, Ghost Rider 2 : L’esprit de vengeance et, enfin, 12 heures. Seul Hell Driver sort du lot, car c’est un nanar improbable, assumé d’un bout à l’autre, et devant lequel même ma mère a pleuré de rire en pleine salle obscure. (Oui, j’emmène parfois ma mère au cinéma, mais là n’est pas le sujet. J’ajouterai cependant qu’elle préfère de loin un bon Bruce Willis à n’importe quelle comédie romantique.) Quant à Ghost Rider 2, il nous permet de nous rendre compte à quel point Nic Cage joue bien la schizophrénie, et peut en faire des caisses pour notre plus grand plaisir. Tout le reste oscille entre le passable et le franchement mauvais.

Mais qu’importe ! Je garde la foi, et j’attendrai encore et toujours le grand retour de Nicolas Cage dans un rôle qui prouvera une bonne fois pour toutes aux mauvaises langues qu’elles feraient mieux de se retourner quarante-deux fois dans leurs bouches respectives avant de cracher leur venin putride sur celui qui est, sans l’ombre d’un doute, l’acteur le plus doué de sa génération.

Par contre, Nic, j’ai beau avoir une foi inébranlable en toi, si tu continues comme ça, ça va devenir de plus en plus dur de te défendre sans passer pour un gland.

12 Heures, Simon West, avec Nicolas Cage, Josh Lucas, Danny Huston, Etats-Unis, 1h36.

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