Le cinéma français n’a pas son pareil pour masquer la nullité d’un film grâce à la beauté d’un titre.
Voilà ce qu’un jour je dirai à cette fange du cinéma français, sponsorisé par la Maif, le Xanax, Queshua et le commerce équitable :
« Tu vas rire mais je te quitte.
Pourtant je vais bien ne t’en fais pas, mais si tu meurs je te tue ; nous sommes tant portés par des vents contraires, tu crois que c’est à cause du Love, etc?
Tout ce que je sais, c’est que pour toi : de battre mon coeur s’est arrêté, je sais que tu l’as lu sur mes lèvres.
Pourtant, je veux encore t’offrir quelques heures de printemps.
Alors…Pourquoi tu pleures? »
J’enrage de m’être encore laissée berner.
J’enrage de son absence est le premier film de Sandrine Bonnaire.
Aussi, tel Florian Zeller semblant sans cesse nous offrir un premier roman, a t-elle soigné son titre.
Mais pourquoi diable avoir souillé tout le reste?
Jacques (William Hurt), un vieux ricain tout pas bien, ressurgit dans la vie de son ancienne femme Mado (Alexandra Lamy sponsorisée par Jennyfer) : pauvre-châtain-un gamin.
Jacques est titilé de découvrir le nouvel enfant de Mado alors qu’il y a quatre ans, celui qu’il a eu avec elle a clamsé.
Jacques, tout bouleversifié, va confondre son fils mort et l’enfant vivant de Mado et va devenir tout pas beau…
Ce scénario semble tout droit sorti d’un livre de Guillaume Musso ou de l’essai qu’aurait pu laisser un ado puceau avant de se suicider.
Hélas, c’est la délicieuse Sandrine Bonnaire d’ A nos Amours qui lui a donné le jour.
Tout aurait pu être beau dans ce film : le trouble d’un amour perdu réssucité par le chagrin d’un deuil, le chantage que fait malgré lui Jacques à l’enfant de Mado pour qu’il devienne le fils qu’il aurait pu voir grandir, l’amour fou que cet enfant ressent si bien pour cet Américain.
Il y a de belles idées, notamment celle de l’étranger-Jacques ne se sent habiter nulle part, ni en Amérique, ni dans sa grande maison vide de banlieue alors il se mure dans le sous-sol de l’appartement de banlieue de cet enfant pour le voir en cachette, lui acheter son amour, l’habiter.
Hélas, le thème de l’étranger, de Palmas en parle dans sa dernière chanson et le film semble en être l’illustration.
« Je suis un étranger/ Tranger, mal à l’aise avec ce qui fut ma maison. »
Pas Brian de Palma, non : Gérald de Palmas.
De la musique tire-larmes pleine de cordes (j’enrage qu’elle ne m’aient pas tuée pendant le film) vient ponctuer quasiment chaque scène, telle un dé-chauffeur de salle :
«Maintenant, tu vas chialer ta mère, attention, Jacques va mal, attention, le mari de Mado va découvrir son existence, attention, l’enfant mort est vraiment mort, attention Mado fume à la fenêtre, elle est filmée de dos, ça veut dire qu’elle a bobo, attention, c’est triste la pauvreté mais à côté de la mort, c’est la panacée.»
Je vous laisse, Clair de Lune de Debussy passe sur Radio Classique : je dois aller faire ma gymnastique.
Pauvre Mélanie, elle devait pas être dans son assiette quand elle a vu le film. Ça ne s’appelle pas une critique de film, ça s’appelle du lynchage gratuit.
Heureusement que les vrais cinéphiles sauront faire la différence avec ce film sensible et troublant que je ne peux que vous conseiller.
Moi, ce qui m’a plutôt frappé dans ce film, c’est la manière dont l’histoire reste complètement statique. Son avancée est soumise à quelques (grosses) cordes dont on attend que S. Bonnaire les tire au petit bonheur la chance.
Comme si, fascinée par la situation dramatique et les face-à-face que celle-ci peut donner (il y a quand même quelques scènes à sauver, notamment grâce à l’interprétation de William Hurt), elle en oubliait complètement de faire avancer une quelconque intrigue.
Ceci dit, cela semble logique, car Bonnaire est avant tout comédienne… elle se concentre plus sur le jeu que sur le scénario, ou la mise en scène (ici très normalisée).
Moi, ce qui m’a plutôt frappé dans ce film, c’est la manière dont l’histoire reste complètement statique. Son avancée est soumise à quelques (grosses) cordes dont on attend que S. Bonnaire les tire au petit bonheur la chance.
Comme si, fascinée par la situation dramatique et les face-à-face que celle-ci peut donner (il y a quand même quelques scènes à sauver, notamment grâce à l’interprétation de William Hurt), elle en oubliait complètement de faire avancer une quelconque intrigue.
Ceci dit, cela semble logique, car Bonnaire est avant tout comédienne… elle se concentre plus sur le jeu que sur le scénario, ou la mise en scène, (ici très normalisée).
Détruire un film ne se fait pas si facilement, en tout cas pas de la part de quelqu’un qui prétend savoir partager son point de vue sur le cinéma, dans le cas présent, par le biais de Cinématraque.
Quelques phrases assassines, des détournements de titre, des imitations grotesques d’un scénario qui l’est peut-être tout autant (je n’ai pas vu J’enrage de son absence, il ne s’agit donc même pas de le défendre)… ça n’a aucune portée.
Détester la réalisation de Bonnaire, ça ne dérange pas, ça m’intéresse même, en tout cas si c’est communicable. C’est à dire si c’est plus que le récit d’expressions désagréables ressentis par une critique pendant la séance. Il s’agit d’aller un peu plus loin non ? Ou alors de faire preuve d’un peu plus d’humilité dans le propos.
Ou de se marrer.
Bien vu l’aveugle.
en plus je peux pas voir Alexandra Lamy en peinture.
Dans mes bras!