Sexy Dance 5, le meilleur épisode sans Jon Chu

Ma passion pour Sexy Dance 2 et surtout 3 n’est pas des plus faciles à assumer, notamment auprès des collègues à la cantine. Il faut dire que la com faite autour des films de la série les ferait presque passer pour autant d’épisodes des Ch’tis à Miami. Légitimer la grosse attente du nouveau né de la saga n’est pas chose aisée… Pourtant…

Pourtant, Jon Chu a fait des deux épisodes cultes de superbes réflexions sur la 3D, ce que je m’abstiens bien de tenter comme argument lorsque je suis face à de réticents garnements, bien conscient qu’ils sont voués à atterrir dans la case sarcasme : c’est qu’en façade, tout semble vraiment déconnant de mièvrerie. Mais si l’on est obligé de me lire (exemple : vous, là, maintenant), l’on peut entendre cette fascination pour les corps plus impressionnants que les effets spéciaux, engendrant la 3D et non plus créés par la technique, et qui replacent l’innovation 3D à son véritable rang de grande révolution.

L’histoire, c’est toujours la même. Des meufs et des mecs bien gaulé(e)s dansent ensemble, puis s’affrontent, et re-dansent ensemble. Des couples se forment, et on s’en fout. Les épisodes de Sexy Dance sont construits comme des pornos où les scènes de danse remplaceraient les scènes de cul. Ça non plus, je ne pourrais pas le dire à la cantine…

Si la débutante Trish Sie (chorégraphe de premier métier, et ça se sent) aux manette du dernier épisode en date s’en tire mieux que ses prédécesseurs (auteurs donc du 1 et du 4, puisque vous avez suivi), c’est grâce à une bonne compréhension de ce que j’ai écrit ci-dessus. Non, elle ne m’a pas consulté, mais elle aurait pu.

Comme dans toute la saga, les acteurs jouent mal et dansent bien, mais n’usent d’aucun subterfuge (doublures, cours d’acting etc.), parce que c’est le jeu. Il y a une sorte de jouissance à sentir le vide dans les regards de ces beaux personnages aux plastiques irréprochables lorsqu’ils enchaînent les répliques débiles. Le robot est particulièrement mauvais acteur et bon danseur, c’en est hilarant lorsqu’on se focalise sur lui, toujours bien planqué en arrière plan de chaque scène importante pour l’histoire.

L’objet du film n’est pas la battle, ni les muscles, ni la danse, ni même les corps : c’est la 3D. Ce qu’elle veut, c’est engendrer le mouvement, contaminer le spectateur jusqu’à épuisement, façon Kéchiche. A l’issue de Sexy Dance 5, dans la salle, un groupe de jeunes s’est levé et a dansé sur le générique en enchaînant les selfies. La réalisatrice avait réussi sa mission. Sauf que nous sommes en 2014, et qu’un videur à la con s’est empressé de faire décamper tous ces barbares de la salle du cinéma.

La jolie 3D, cette saloperie qui pourrait laisser aux spectateurs penser qu’ils peuvent s’approprier la salle toute propre de l’UGC moyennant 10 euros…

Sexy Dance 5, all in Vegas, de Trish Sie, avec Ryan Guzman et Briana Evigan. En salles.

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