Plaisir coupable ? Jumanji, LE film de mon enfance

BOUM BOUM. BOUM BOUM.

Je méditais tranquillement sur le sens de la vie, une bière dans la main gauche, un match de foot devant moi, quand tout à coup mon beeper retentit. Cinématraque me demandait d’écrire sur mon plaisir coupable. Super idée, pensais-je, avant qu’un doute affreux ne m’envahisse : et si je n’avais pas de plaisir coupable ? Un film que tout le monde trouve mauvais mais que j’apprécie pour des raisons autres que le cinéma ? En bon snob, je suis plutôt habitué à l’inverse… Après des heures de brainstorming interne (et la fin des matchs de la journée), j’allais opter, sans grand enthousiasme, pour Rrrrrrrr, film qui m’avait plu mais que je n’ai vu qu’une seule fois il y a très longtemps quand j’entendis un bruit lointain et familier.

BOUM BOUM.

Des tambours ? Un cœur qui bat ? Mon voisin du dessus qui joue à la marelle ?

BOUM BOUM.

Non ! Comment ai-je pu n’y penser plus tôt ?

BOUM BOUM. BOUM BOUM.

BON SANG MAIS C’EST BIEN SUR, JUMANJI !

J’ai eu une enfance banale avec comme Sainte Trinité cinématographique : « Le Roi Lion- Jumanji- Space Jam » (qui se transforme en « Le Roi et l’Oiseau/ Le Tombeau des Lucioles/ Porco Rosso » lors d’un rencard). Mais je pense que Jumanji remporte la coupe du plus grand nombre de visionnages, et l’évoquer maintenant me plonge dans un doux monde de souvenirs enfantins.

D’abord je tiens à préciser que je vais faire ici la critique de la version 3D de Jumanji, puisque c’est celle que je possédais.

Jumanji est donc un chef d’œuvre. Ça tout le monde le sait. C’est aussi un film effrayant qui possède le gag le plus drôle de l’Histoire du Cinéma et de l’Humour et je vais vous le prouver…

Le film réalisé par Joe Johnston (Chérie j’ai rétréci les gosses, Jurassic Park 3, Captain America…) est adapté d’un livre pour enfants de Chris Van Allsburg. L’histoire vous la connaissez, des enfants trouvent un jeu de société assez particulier. A chaque tour, le jeu fait apparaître un indice et des événements se produisent dans la vie réelle. Le concept est formidable et permet au réalisateur de faire ce qu’il veut !

Je le répète, ce film est terrifiant pour les enfants facilement impressionnables comme je l’étais (je ne pouvais pas voir Tintin et les 7 boules de Cristal sans cauchemarder des semaines entières). Rien que la première scène quand Allan en flashback se fait aspirer par le jeu sous les cris de son amie me donne encore des frissons.

En effet la très bonne idée du film est de commencer dans le passé, lorsqu’un jeune garçon se faire aspirer dans le jeu. Plus tard dans le présent, deux jeunes enfants (Peter et Judith) finissent par le libérer mais il est désormais adulte après avoir passé des années dans la jungle. Cela permet d’avoir quelqu’un pour expliquer les bases du jeu et faire avancer facilement l’intrigue. Et c’est objectivement le meilleur rôle de la carrière de Robin Williams.

Le film est donc une succession d’énigmes à caractère le plus souvent animalier (à noter que tous les animaux ont été faits par effets spéciaux ce qui était un petit exploit technique à l’époque, même si les singes sont bien moches). Tout commence par un lion qui débarque dans la maison en jouant du piano (brrrr…) et on aura le droit à des singes, des moustiques tueurs, des pélicans, des éléphants des rhinocéros, des plantes carnivores et des araignées géantes entre autres.

Les héros vont devoir affronter les épreuves une par une jusqu’à atteindre la fin du jeu qui effacera tout. Et c’est objectivement le meilleur rôle de la carrière de Kirsten Dunst.

En plus d’être un film d’horreur, Jumanji est aussi une excellente comédie. Les répliques font mouche. Robin Williams excelle dans le rôle du sauvageon bougon et sarcastique. La tante et le policier servent à montrer la réaction des gens qui ne comprennent rien à ce qui se passe. D’ailleurs c’est une très bonne idée d’utiliser un acteur noir pour joueur le rôle d’un personnage secondaire un peu ridicule mais très marrant, dommage que les années 90 n’aient pas plus exploité ce filon.

Mais s’il n’en devait rester qu’un, ce serait celui-là. Le gag qui m’a fait revenir devant Jumanji malgré ma peur primaire des araignées géantes (encore à cause de Tintin). LE GAG DE LA HACHE. Je vous explique, les araignées géantes ont envahi la maison, Allan est coincé dans le plancher qui s’est solidifié sur lui après avoir été l’espace d’un instant des sables mouvants. Il demande donc à Peter (transformé en singe pour avoir triché) d’aller chercher une hache dans l’abri de jardin. Bon pour l’instant ce n’est pas très drôle. Peter va vers l’abri de jardin mais la porte est cadenassée ! Heureusement, il voit une hache par terre, il la prend et l’utilise donc pour ouvrir la porte… MAIS IL ETAIT VENU CHERCHER UNE HACHE JUSTEMENT. Pas besoin d’ouvrir la porte ! HAHAHA ! Non mais je vous jure… Ralalala. On en fait plus des gags comme ça.

Le film est aussi très touchant par instants, le personnage d’Allan est très bien écrit. En sortant du jeu il revoit quelques personnes de son passé et notamment Sarah, prise pour folle pendant toutes ces années pour avoir essayé d’expliquer que Peter avait été avalé par un jeu. (non mais quand j’y repense, le coup de la hache quand même fallait y penser, ahahah…) Leurs retrouvailles sont très belles et les dialogues pertinents. Et qui n’a pas eu la larme à l’œil quand Allan va voir la tombe de ses parents ?

Jumanji a tous les ingrédients pour être le film qui marque une enfance. Drôle, émouvant, terrifiant et diablement excitant. Un chef d’œuvre, je vous dis !

Un seul regret cependant, le concept est tellement bien qu’on se prend à imaginer tout l’univers que recèle le jeu. On aurait aimé en voir plus. Je ne sais pas par exemple on aurait pu voir ce qu’il se passait de l’autre côté du jeu, il y aurait pu y avoir plus d’énigmes à résoudre, ou bien des petits hommes masqués qui parleraient en faisant des bruits avec la bouche. Dommage…

Jumanji, de Joe Johnston avec Robin Williams et Kirsten Dunst  

 

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3 thoughts on “Plaisir coupable ? Jumanji, LE film de mon enfance

  1. Merci !

    Ces affirmations un peu péremptoires sont teintés de la nostalgie partiale de l’article.

    Si je devais vraiment choisir dans les films que j’ai vus d’eux, ce serait Le Cercle des poètes disparus pour Williams et Melancholia pour Dunst.

  2. « Et c’est objectivement le meilleur rôle de la carrière de Robin Williams » : j’ai personnellement un coup de coeur pour Peter Pan, Jack ou encore Madame Doubtfire qui passent avant Jumanji. Pareil avec Eternal sunshine of the spotless mind pour Kirsten Dunst. Bravo pour la qualité de l’article !

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