Dark Skies, les extraterrestres sont de gros bâtards

Je n’aime pas les extraterrestres. Sauf ET, à la rigueur, même si vous ne m’ôterez pas de l’esprit que cette histoire de « pas de téléphone » est on-ne-peut-plus chelou. Le mec n’a même pas d’iPhone, mais franchit les galaxies sans faire exprès… Gros LOL. AVOUE-LE QUE T’AS PAS ENVIE DE NIQUER TON FORFAIT POUR APPELER CHEZ TOI A L’AUTRE BOUT DE L’UNIVERS ENCULÉ.

« Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa vie basculer suite à des évènements étranges qui, chaque nuit, viennent troubler la tranquillité de sa maison », raconte le synopsis de l’inquiétant Dark Skies. Pourtant, la famille Barrett mettra du temps avant de se rendre compte que c’est vraiment la merdouille sous son toit :

– des gamins qui parlent d’un monstre qui passe les voir  <- Phénomène expliqué par l’imagination enfantine

– un frigo qui se vide toutes les nuits malgré les portes fermées  <– Le somnambulisme d’une personne de la maison

– une jolie tour équilibrée de boites de conserves donnant pour reflet au plafond des signes extraterrestres <- Le somnambulisme ultra créatif et habile d’un adulte de la maison

– une nuée d’oiseaux qui viennent se cogner contre la maison, des centaines de piafs qui cassent les vitres et meurent <- Pas de bol

– toutes les photos qui disparaissent de la maison <- La cleptomanie d’un gamin de la maison

– la mère qui aperçoit une silhouette cheloue dans la chambre des gamins <- La folie de la mère

– les caméras de surveillance qui se brouillent une par une toutes les nuits <- Les saloperies de nouvelles technologies qui déconnent

J’arrête. Le niveau du réalisme scénaristique est équivalent à celui de la qualité des dialogues des Anges de la Téléréalité, mais ça n’est pas gênant tant qu’on flippe, ce qui n’est absolument pas le cas durant la première moitié du film, où l’on regarde, hagard et assez gêné, les non-événements se dérouler devant nos yeux habitués. La mécanique de production commence à avoir fait son temps, se dit-on, et la loi qui eut ces dernières années du succès, celle du « moins on en montre plus tu flippes », est devenue habitude, et donc inévitablement pétard mouillé : on n’est plus choqués de ne rien voir d’effrayant.

L’intérêt du film réside dans son climax que je tairai ici, assez inédit, entre rêve et réalité, lorgnant – en bien moins bien, calme-toi le puriste, j’aime bien Vertigo – vers la terreur kubricienne de Shining. Le cinéma prend alors le pas sur le croyable et l’incroyable, légitimant son invraisemblance par des cadres très soignés, exagérément colorés, peu causants mais détonnant complètement avec le reste de l’œuvre, faisant de Dark Skies un objet hybride, à classer quelque part entre le cinéma « train fantôme » flemmard se confortant dans la recette qui marche et œuvre culottée qui a le cran de s’affirmer dans son dénouement extra-ordinaire et inédit, donc assez cinématographique.

Dark Skies, Charles Scott Stewart, avec Keri Russell, Josh Hamilton, Dakota Govo, Etats-unies, 1h36.

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