Drop Game : drop it like it’s hot

Alors que le monde entier (ou juste moi, peut-être) attend avec impatience Happy Birthdead 3, le réalisateur Christopher Landon est back dans les bacs avec une histoire de téléphone et de date qui tourne mal, évidemment produite par Blumhouse.

Dit comme ça, ça aurait très bien pu être un appel de Ghostface pendant le septième volet de Scream, que Landon devait mettre en scène avant de quitter le projet pour toutes les raisons que l’on connait. Mais non : Drop Game, c’est le premier date d’une jeune veuve, Violet (Meghann Fahy), depuis un bail. Dans un resto fancy en haut d’un building, elle retrouve le moustachu Henry (Brandon Sklenar).

La soirée tourne au drame quand Violet reste le nez planté dans son téléphone : pas pour jouer à Candy Crush pour tromper l’ennui, non. Mais parce qu’elle ne cesse de recevoir des « drops », des messages instantanés d’abord intriguants, puis menaçants. Si Violet ne fait pas ce qu’on lui dit, un drop après l’autre, son fils et sa sœur seront en danger…

Mais Violet, qui t’a envoyé un snap de ses pieds ?

Faites étoile sur le clavier

Ce pourquoi j’apprécie Christopher Landon, c’est sa façon de partir de concepts un peu usés ou décalés, et souvent réussir à en faire quelque chose de fun, que ce soit avec la boucle temporelle de Happy Birthdead ou l’échange d’identité dans Freaky. En France, Drop a récupéré la notion de « jeu » en s’appelant Drop Game. De quoi l’aider à devenir inconsciemment la version 2025 de Phone Game, la cabine téléphonique troquée pour un smartphone, un restaurant comme unité de lieu, et une soirée pour unité de temps. Ces trois choses enferment Violet alors que chez elle, le danger rôde également sur des caméras de surveillance, et en hors champ quand on a pas la possibilité de les voir.

Il faudra bien sûr faire abstraction du fait qu’Apple n’a probablement pas autorisé l’utilisation de son iPhone chéri et de sa fonctionnalité « AirDrop » : n’oublions pas les mots de Rian Johnson en 2022, selon qui la marque à la Pomme n’accepterait pas que les antagonistes n’utilisent leur téléphone ou autre outil électronique à l’écran. Si cela n’a jamais été confirmé, il n’y a qu’à voir la série Hijack avec Idris Elba, produite par la compote, pour voir que les terroristes n’avaient… pas d’iPhone. Les fairphones, voilà bien les outils des criminels pardi. On se retrouve donc avec des interfaces un peu « fakes », comme souvent au cinéma. Un micro-point en moins pour ma suspicion d’incrédulité, mais on fera avec.

Violet s’aperçoit qu’elle met les pieds dans quelque chose de plus grand qu’elle. Il n’y a pas que ces « drops », des messages qui s’affichent en énorme sur l’écran avec une musique ultra-tendue et ultra-appuyée (bref, un peu trop), mais aussi des micros dissimulés, des caméras de surveillance… Le ravisseur de Violet est partout, sait tout, et pourtant il ne se trouve qu’à quelques pas d’elle. C’est ce qui rend grisant les allées et venues de la jeune femme, contrainte d’obéir aux ordres : aller aux toilettes, commander un verre, verser tel truc à tel endroit pour être sûr qu’on la voie…

Ce que le ravisseur de Violet veut vraiment, on s’en fout un peu. C’est pas le plus important. C’est même complètement random. On ne fait qu’adhérer au point de vue de Violet. La petite réussite de Drop Game, c’est sa façon de mêler les différents niveaux d’angoisse : celle du premier date, avec laquelle le film joue le plus puisque c’est ce qui n’échappe pas aux apparences, celle du deuil et des relations toxiques, qui entachent le passé de Violet, celle qu’il arrive du mal à ceux qu’on aime. Celle d’une mère prête à tout pour son fils qui culmine dans un final totalement maboulito, dont la violence et la bêtise rappellent justement les oeuvres passées de Landon. Pas révolutionnaire donc, mais a fun ride qui devrait vous faire lever le nez de votre smartphone.

Drop Game, un film de Christopher Landon. Avec Meghann Fahy, Brandon Sklenar et Violett Beane… Sortie française le 23 avril 2025.

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