SOS Fantômes – La Menace de Glace : vous reprendrez bien du surgelé ?

Dans la catégorie « legacyquel », S.O.S. Fantômes : L’Héritage avait coché toutes les cases du cahier des charges. Faire du neuf avec du vieux – littéralement – en faisant passer la torche de l’ancienne à la nouvelle génération, comme l’ont fait bon nombre de franchises hollywoodiennes ces dernières années, avec plus ou moins d’auto-réflexion sur la question (coucou Matrix Resurrections et The Last Jedi, votre sacrifice ne restera pas impuni).

Dans ce volet, Bill Murray, Dan Aykroyd et Ernie Hudson venaient aider Phoebe, la petite-fille d’Egon Spengler incarnée par Mckenna Grace, à mener l’assaut final contre le méchant fantôme Gozer, au beau milieu de l’Oklahoma. Une fin tire-larmiches à travers laquelle Jason Reitman et sa clique rendaient hommage à Harold Ramis, avant de teaser – évidemment – une suite avec le retour de la caserne poussiéreuse de l’équipe S.O.S. Fantômes en scène post-générique.

Trois ans plus tard, voici La Menace de Glace. Reitman fils a laissé son siège de réalisateur à Gil Kenan tout en restant co-scénariste. On est bel et bien de retour à New York, où les différentes générations de S.O.S. Fantômes se mettent (littéralement encore) à cohabiter. Paul Rudd, Carrie Coon et les kids (Mckenna Grace toujours, mais aussi le Finn Wolfhard de Stranger Kids, parce qu’il fallait bien un kid d’une œuvre qui pompait déjà littéralement toute l’œuvre SF des années 80 dans le revival d’une franchise de SF des années 80) héritent de la caserne et cherchent à faire fonctionner leur famille recomposée entre deux attaques de monstres. What could go wrong? Bah absolutely everything les gars, c’est fou.

Là où L’Héritage avait au moins le mérite de donner un nouveau setting à la franchise, La Menace de Glace se prend totalement les pieds dans le tapis en revenant à New York, « là où tout a commencé ». On passe du simple hommage à l’hagiographie tout en ayant l’impression de déambuler en permanence dans un musée qui aurait du mal à se défaire de ses anciennes collections.

Car si les anciens membres de S.O.S. Fantômes se contentaient juste de faire coucou dans le précédent volet, ils s’accrochent désormais à nos basques – et plus nombreux que jamais. Faire revenir le trio Murray/Aykroyd/Hudson ne suffisait plus, on fait également revenir Annie Potts et William Atherton parce que why not. Bon, c’est cool car Annie prend une place de membre à part entière, mais Atherton se contente juste d’être – de nouveau – le chieur de service devenu maire de New York.

Le souci, à force de vouloir faire cohabiter tout le monde dans un espace très étroit, c’est que ça finit par exploser. La Menace de Glace tente de donner un temps d’écran équitable à trois générations de personnages (oui, je distingue l’ancienne génération, les persos de Paul Rudd et Carrie Coon, et les gosses – car si vous vous attendiez à voir l’ère Paul Feig, vous pouvez toujours vous mettre le doigt dans l’œil) sans jamais y parvenir, tout en essayant de faire de la place pour de nouveaux personnages dont on n’a littéralement rien à faire (coucou Kumail Nanjiani).

Pendant environ une heure et demie, Gil Kenan brasse le vent avant d’enfin laisser place à la dite « menace de glace ». C’était plutôt celle du surgelé, puisqu’entre tous les clins d’œil à la franchise, le scénario se limite à un copié/collé de la résolution du précédent, encore plus grossièrement écrit. Son seul avantage, c’est de toujours mettre en avant le seul personnage intéressant de ce « legacyboot » (allez, moi aussi j’invente des concepts) : celui de Mckenna Grace, sans qui je serais retourné tranquilos à ma sieste. Mais si on pouvait passer à autre chose maintenant… Ce serait bien.

S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace, un film de Gil Kenan. Avec Paul Rudd, Carrie Coon, McKenna Grace, Finn Wolfhard, Kumail Nanjiani, Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Annie Potts… Sortie française le 10 avril 2024.

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