Vermines de Sébastien Vaniček : Entretien avec l’équipe VFX de chez MacGuff

2023 est une bien belle année pour le cinéma de genre dans l’hexagone. On a eu la chance de voir des jolies créatures bien dégueus (ou sexy, selon vos kinks) dans Gueules Noires, Le Règne Animal ou encore le tout récent Vermines et ses araignées terribles. Ce sont justement les artistes de chez Mac Guff, qui en plus d’officier sur des productions internationales, ont réalisé les bestioles des deux derniers films cités… Et ce sont celles à huit pattes qui nous intéressent aujourd’hui.

Vermines, premier long-métrage de Sébastien Vaniček, est l’histoire du jeune Kaleb, qui ramène une araignée mystérieuse dans sa chambre remplie de bébêtes plus ou moins exotiques. Mais quand celle-ci s’enfuit et se multiplie, c’est tout l’immeuble qui est en danger…

Le film est une proposition surprenante et très spectaculaire, qui se permet d’aller vraiment loin dans le genre tout en n’oubliant jamais d’être politique (le double sens du mot « vermines » est évident dès les premières minutes, et c’est très bien : pas besoin d’être subtil), le tout servi par un jeu d’acteur très naturaliste et séduisant de la part de l’excellent Théo Christine (Suprèmes) et de ses co-stars Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Finnegan Oldfield et Lisa Nyarko.

Mais les vraies stars de Vermines, ce sont les araignées. Pour la sortie du film, Cinématraque est allé à la rencontre d’une partie de l’équipe VFX de chez MacGuff qui a travaillé avec Sébastien Vaniček sur la conception et l’animation des créatures. Attention, cet entretien parle du film dans son intégralité et va spoiler certaines scènes !

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Cinématraque : Merci à vous tous et toutes d’avoir accepté cet entretien. L’idée, c’est de commencer par familiariser le lectorat avec votre travail. Est-ce que vous pourriez vous présenter, et expliquer vos rôles respectifs au sein de MacGuff ?

Eve de Montbrial : je suis chargée de production chez MacGuff depuis deux ans. C’est un métier où… En gros c’est… Le métier où tu es en charge de faire en sorte que la production et que la fabrication se déroulent le mieux possible en interne. C’est-à-dire que tout le monde sache ce qu’il a à faire, t’assurer que personne n’ait trop de taf et que voilà quoi, ça roule pour tout le monde. Et en même temps t’assurer que ce qu’on fait est conforme aux attentes du client, tout en respectant le budget.

J’ai commencé à travailler sur Vermines à partir de décembre de l’année dernière. J’avais fait quelques réunions de prépa avec eux avant, genre courant 2022. Et puis à partir du moment où ils ont vraiment commencé à préciser le planning et, avec Léo on a commencé à participer un peu plus à la préparation du projet, à la mise en place chez nous. J’ai été sur le projet jusqu’à la fin de la fabrication, je suis juste partie brièvement en vacances au moment des dernières livraisons, mais j’ai été là presque sur toute la durée de la production.

Solen Collignon : Moi j’étais lead compo sur le projet. Je suis compositrice sur Nuke (logiciel de montage et de VFX, ndlr), et je fais ce métier depuis une vingtaine d’années. On m’a proposé d’être lead avec Mehdi sur le projet. Donc on s’est occupé de la fabrication. En tout cas essentiellement de l’intégration de la 3D sur le live, pour que ça soit le plus réaliste possible.

Mehdi Tessier : Je travaille aussi sur Nuke, j’étais lead compo avec Solen. Je suis chez Mac Guff depuis un peu plus d’un an… Depuis septembre 2022. Mais ça fait dix ans que je fais de la compo !

Léo Ewald : Moi j’étais superviseur VFX, c’était ma première supervision ! A la base je suis modeleur et look dev artist, c’est-à-dire que j’aide à faire la transition du dessin jusqu’à la création 3D de l’élément. C’est de l’interprétation, il s’agit de trouver des solutions pour intégrer un design, trouver un look. J’ai fait ça dans le jeu vidéo, toujours dans la 3D, et maintenant ça fait sept ans que je suis chez Mac Guff. Et j’ai bossé dans les trois studios en plus, donc j’ai vu plein de choses.

On m’a proposé la supervision de Vermines parce que… En fait le hasard fait que je me retrouve souvent à bosser sur des créatures de type insectes. Des trucs du genre. Mon rôle c’était donc de bosser avec Eve pour tout organiser, définir à quoi va ressembler l’image après l’intégration des VFX, l’apparence des araignées, tout ça. Et comme je ne suis pas un grand spécialiste en compo, pour Vermines elle a largement été supervisée par Solène et Mehdi, nos deux leads. Je donnais mon avis bien sûr mais je n’étais pas l’oeil le plus affuté pour ça. Moi c’est plus sûr ce à quoi vont ressembler les araignées que je vais être important, et puis bien sûr manager toute l’équipe.

Cinématraque : La bestiole géante très insecte qu’on voit passer dans une rue de nuit dans Le Règne Animal, c’est toi t’en ai occupé ?

Léo Ewald : Oui ! J’ai fait le lookdev, c’est-à-dire que j’ai interprété le design pour le passage au film.

Cinématraque : Elle est mortelle.

Léo Ewald : Cool ! (rires). Merci.

Cinématraque : Vous avez en partie répondu, mais à quel moment est-ce que vous commencez à être impliqués sur le projet ?

Léo Ewald : Le premier contact, c’est d’abord notre chef Thierry Onillon, qui est chef des VFX chez MacGuff. C’est lui, et ensuite Eve qui arrive très vite.

Eve de Montbrial : Ouais en vrai ça vient assez tôt, quand on parle du développement d’un film où il y a beaucoup d’effets spéciaux comme ça. On est interrogé assez tôt pour avoir une idée juste de comment le film peut être fabriqué. Et de ce qui est faisable ou non, selon les budgets. Il y a aussi pas mal d’aides qui sont apportées au développement, donc avant même la fabrication, ce qui veut dire qu’on est aussi sollicité pour faire des dossiers de développement des films, afin que les boîtes de production puissent aller chercher ces subventions. C’est le cas pour Le règne animal et pour Vermines. On a donc été contacté vraiment tôt et on a eu plusieurs versions de scénarios. C’est-à-dire qu’on a donné notre avis au fur et à mesure de l’écriture de ce qui était faisable ou non en VFX. Selon les nouvelles versions de scénario, on discutait ensuite de ce qui nous semblait réalisable ou non.

Cinématraque : Pour un projet aussi ambitieux, la collaboration ne peut pas être optimale si vous arrivez vraiment au dernier moment quoi, je suppose. Enfin, peut-être que si mais c’est sûrement plus compliqué ?

Léo Ewald :  C’est pas les mêmes conditions budgétaires(rires) !

Cinématraque : Oui, parce que là le budget total du film est seulement de 4 millions il me semble ? Comment on fait ce que vous avez fait avec seulement QUATRE MILLIONS ? Haha

Léo Ewald : Eh on a pas les 4 millions en entier non hein ! Je ne pense pas qu’on ait le droit de donner notre part du budget…

Cinématraque  : ça ne change pas mon propos, qui était un compliment déguisé !

Léo Ewald : Comment est-ce qu’on fait Vermines avec si peu ? Euh… C’est euh… Je pense c’est d’abord être malin sur des trucs. Et après il y a aussi une part d’investissement de BEAUCOUP de gens. C’est des films qui donnent très très envie de travailler dessus. Et on ferait pas ça pour n’importe quoi !

Eve de Montbrial : Il y a aussi là le fait d’avoir été là dès la préparation en amont ça aide aussi beaucoup à justement débusquer les problèmes. Ce qui va devoir prendre beaucoup de temps de fabrication, ou simplement être très compliqué. Cela nous permet d’anticiper au tournage, adapter la mise en scène aux problèmes… Ou parfois de couper des idées qui ne sont pas faisables. Et là pour le coup ils étaient vraiment très à l’écoute. Et vraiment aussi très demandeur de solutions. Et donc ils ont vraiment travaillé dans ce sens là euh… Avec nous dès la préparation.

Cinématraque  : Qu’est-ce qui a été très vite identifié par vous comme étant le plus compliqué ? (les spoilers commencent, ndlr)

Léo Ewald : Le problème principal c’est la quantité d’araignées. Parce qu’en fait on est sur une quantité… Pour faire simple, on a des outils qui existent pour faire de la foule. Ce qu’on appelle de la crowd en 3D. Mais si on veut avoir un contrôle artistique c’est difficile d’utiliser ces outils là. Prends par exemple la scène du couloir avec la caméra qui tourne sur elle-même : c’est la plus grosse quantité d’araignées dans le film, c’est sans doute lui le plan le plus délicat. Ne serait-ce qu’à cause de la quantité d’araignées. Et il faut quand même un contrôle artistique sur où elles sont. Où elles vont. Et au timing où elles passent devant la caméra etc. Le vrai défi était là. Et puis dis-toi que les araignées ont 8 pattes. Et il faut que chaque patte ait un contact avec les surfaces 3D. Sinon on a l’impression qu’elles volent. Et ça demande beaucoup beaucoup d’attention aux animateurs pour faire ça en fait. Donc on est finalement sur un truc beaucoup plus artisanal que procédural quoi, sur l’animation. Ce qui veut dire y passer du temps.

L'angoisse maxi.

Cinématraque  : Et ce plan en question, il était storyboardé je suppose. Il savait qu’il voulait un plan tournant comme ça.

Eve de Montbrial : Je ne sais pas si cette séquence là a été storyboardée, mais en tout cas on en a parlé très tôt dans la préparation.

Solen Collignon : Oui, dès le tout début.

Léo Ewald : On a employé un graphiste, qui est aussi un motion designer, qui a fait une postvis (prévisualisation de post-production, littéralement un brouillon du rendu recherché fait de manière rudimentaire, ndlr) dans After Effects avec une première quantité d’araignées. Avec leurs positions et tout. Et on a fait des postvis sur beaucoup de plans du film.

Cinématraque  : Et au compo, qu’est-ce qui est difficile pour vous ici ?

Solen Collignon : Plus il y a d’araignées, plus on a de couches d’informations à gérer. Pour l’intégration des éléments dans le plan. Pas faire à l’unité mais presque pour que ça s’intègre bien. Que l’étalonnage, que le grain soit bien intégré, et qu’au niveau de la colorimétrie que ça n’agrippe pas l’œil. C‘est du détail, mais qui petit à petit rend vraiment crédible les araignées. Sachant qu’un rendu ça prend du temps de calcul aux ordinateurs, et qu’il y a des plans qu’on update jusqu’à la fin parce que des détails ont changé, dans l’animation des araignées par exemple. Si le réalisateur voulait d’un point de vue narratif qu’une araignée se déplace et passe à un endroit précis à un moment donné, on retravaille et on affine jusqu’à ce que tout soit fluide. On recherche une harmonie sur toute la séquence, une homogénéité.

Léo Ewald : C‘est l’œil de Solène qui était la garantie cohérence sur toute la séquence du couloir. Et y avait un gros défi ici, c’est que les toiles ne sont pas toutes en 3D dans cette séquence. On a posé les araignée sur les toiles, et le travail des compeurs ici c’était de les replacer dessus, à l’avant et l’arrière sur un plan avec beaucoup de profondeur. Et ça c’est très long, et ça nécessite de la précision.

Cinématraque : Tu veux dire que sur la technique ici, on a un mélange de 2D et de 3D dans le cadre ?

Léo Ewald : En fait on a tourné avec des toiles à la déco, qui sont présentes sur le plateau. Qui devait être ensuite arrachée. Déjà c’est difficile d’être raccord ici. On a fait comme on peut pour que ça ne se voit pas trop, mais le réal a assumé tout ça. On a aussi des toiles en 3D, mais les compeurs ont dû trouver une manière d’intégrer les araignées dans la masses des vraies toiles de la déco.

Mehdi Tessier : le plus compliqué dans ce couloir, c’était de gérer les strates d’araignées. Si on avait des araignées au premier plan, deuxième plan, troisième plan…  Et de gérer effectivement quand elles passaient derrière ou devant les toiles d’araignées qui étaient déjà sur le plateau, ou qui étaient en 3D. Et c’était complexe mais on s’en est bien tiré je trouve.

Cinématraque : donc on a quand même un mélange d’effets pratiques et numériques. Y’a des araignées qui sont des marionnettes dans le décor ?

Solen Collignon : La plupart… La plupart c’est de la 3D. Mais y a effectivement des plans avec une araignée matérialisée sur le tournage, qu’on a enlevé ensuite mais qui nous a aidé à avoir une référence. Notamment pour la lumière, la colorimétrie, les ombres portées. Donc on les a enlevées pour rajouter, parce que c’était aussi une demande du réal, de remettre des araignées qui faisaient plus réalistes que celle du tournage.

Léo Ewald : Et on les utilisait tout le temps par exemple pour l’intégration de la 3D. Pour travailler correctement on doit capter les valeurs lumineuses et les couleurs grâce à une caméra qui est sphérique. Je sais pas si ça te parle. On a beaucoup d’information dans les photos prises par la caméra, qu’on compile en une seule. Et cette photo finale nous donne, on va dire, une base pour l’ambiance lumineuse d’un endroit précis. On faisait donc une passe à vide sur le plateau, c’est-à-dire une prise sans le comédien et on mettait des références de couleur. Donc on utilisait beaucoup de fausses araignées matérielles, mais en référence.

Cinématraque : c’est vous qui avait designé les araignées, non ?

Léo Ewald : Oui, mais les premières qu’on voit dans le film ce sont des vraies, donc il fallait se calquer sur ça déjà. C’est le plus important pour la cohérence. Et puis, plus elles grandissent, plus ça évolue. C‘est de la variation de taille d’abdomen, des yeux… Et de taille de pattes. C’est des rapports d’échelle entre ces éléments-là : je peux pas simplement agrandir une araignée bêtement à partir de la première qu’on voit. On veut voir une araignée qui a muté en grandissant, pas une araignée agrandie.

"NON Y'A PLUS DE PLACES DANS LE CAMION ON A DIT"

Cinématraque : donc même avec ces contraintes, vous avez une vraie part de créativité. Le film fonctionne parce que les créatures sont réussies. Dès qu’on les voit en tant que spectateur, on espère les voir proliférer, grandir… Ce sont les stars du film.

Léo Ewald : Y a toujours une part de créativité dans notre travail, et ça varie après en fonction des films. Ici, elle repose dans l’interprétation qu’on va faire de la taille des araignées. Notre référence, c’est l’araignée de la scène dans la salle de bain. Que Finnegan Oldfield essaie d’attraper avec le verre. Elle est déjà vraiment grande, on s’est calé donc sur ce modèle et après on a décliné les motifs. Y’a des légères variations de couleurs notamment.

Solen Collignon : Et les poils avaient leur importance aussi ! Qu’il soit assez dense, pas trop épais, enfin c’est une interprétation visuelle qui permet que quand on regarde, ça paraisse vrai. Le poil par exemple ça accroche à la lumière et quand ça fonctionne c’est un vrai plus..

Cinématraque : en plus du design, les mouvements des araignées sont essentiels. Je réfléchissais pendant le film aux personnes qui sont arachnophobes et je me disais qu’une part de ce qui fait peur dans cet animal, c’est forcément sa manière de se mouvoir avec ses huit pattes. Et c’est très présent dans le film, ces déplacements et même leur manière d’apparaître pattes en avant depuis leurs toiles… D’ailleurs, y a des arachnophobes dans l’équipe ?

Solen Collignon : Oui, moi ! Quand ça me faisait peur, ça veut dire que ça marchait ! (rires)

Léo Ewald : C’est tout un vocabulaire qu’il faut développer avec les animateurs et le réel. Sébastien, c’est quelqu’un qui dessine bien. Il a des idées précises et il sait où il veut aller. On a fait tout un développement de recherche à un moment donné pour trouver le look de l’araignée et avoir un peu des animations étalons qui permettaient aux animateurs de se caler un peu à ça. Et notamment, surtout sur le tapotage des pattes, etc. Et aussi de choisir des looks, des poses qu’il n’aimait pas. Esthétiquement parlant, je veux dire. Il a quelque chose en tête et il avait trouvé ce qu’il voulait, précisément pour pouvoir nous dire « voilà, vous devez vous caler à ça ». Et si on dévie un peu et tout, il savait. « Non, non, attention, n’oubliez pas. Il faut suivre ce truc-là ». Et comme ça, lui aussi, il est garant de sa cohérence. C’est quelqu’un qui observe beaucoup et il savait nous diriger sur tout ça.

Cinématraque : et l’autre séquence qui a dû être hyper compliquée je suppose, c’est celle de la montée des escaliers. Avec une caméra en mouvement comme ça, pour intégrer les araignées tout du long…

Léo Ewald : Alors ça, c’est un dossier. Ouais c’est un gros dossier. C’est toi Solenn qui a fait la compo dessus non ?

Eve de Montbrial : C’était sept plans en un, non ?

Solen Collignon : C’est ça, remonté ensuite en un seul. Et donc avec sept passes différentes pour plusieurs araignées, pour tout assembler… La caméra tourne tout le long ! Ce passage là était assez lourd ! (rires)

Léo Ewald : Tu saignais un peu du nez à la fin ouais ! Pour expliquer un peu comment ça fonctionne dans un moment pareil, on doit nous récupérer le mouvement de la caméra en numérique pour recréer un espace 3D où on pourra intégrer les araignées. Et quand comme ici on assemble plein de séquences pour en faire qu’une, il faut qu’on arrive à faire les sept caméras des sept plans à la suite. Et donc ça, c’est grâce à Tim Mendler, qui est le spécialiste de la caméra track. Lui il vient sur le plateau avec nous aussi, pour être garant, pour sortir des trajectoires de caméra parfaites. Sans lui c’est impossible. Moi j’en ai fait beaucoup aussi de la camera track, mais là on est dans une situation ultra complexe : en basse lumière, donc difficile de récupérer de l’information dans l’image parce qu’on a besoin de points de comparaisons pour saisir les volumes. Mais quand t’as du grain c’est compliqué, et il faut de l’expérience. Tim Mendler, avec sa boîte MoveMatcher, est extraordinaire : il a réussi à tout récupérer. Et il a bossé sur plein de trucs. Et c’est un cinéphile de dingue. Du coup, c’est quelqu’un de génial aussi qui a bossé sur le film.

Solen Collignon : Sans lui, c’est dur. C’est impossible. Et vu la luminosité, quand ils sont dans le couloir ou dans la cage d’escalier, si le track, il marche pas… Y’a des moments où on voit vraiment rien ! Si le track est pas bon, nous on peut pas faire notre travail donc c’est un gros boulot.

Eve de Montbrial : C’est une des premières séquences qu’il a reçu pour faire le tracking, et c’est une des dernières à sortir au final, donc oui ça prend du temps.

Léo Ewald : On faisait un point régulier ensemble, « alors ça va ? » « Ouais ouais… C’est dur ! » (rires).

Cinématraque : est-ce que vous êtes fier d’avoir bossé sur un projet comme ça ? Je vous dis ça parce que j’ai vraiment aimé le film. Et pendant son déroulé je me suis pris à tempérer mon excitation, je me suis dit OK c’est cool, les araignées sont mortelles, mais je veux pas m’emballer : ça n’ira probablement pas aussi loin que je l’espère dans le spectaculaire. Et en fait non, j’avais tort. Le film va vraiment jusqu’au bout de ce que l’on peut espérer.

Tout le monde : Oui, complètement. Carrément.

Solen Collignon : Ce type d’exercice n’est pas forcément courant sur des productions ou des réalisations françaises. Donc, avoir des films où il y a des créatures comme ça… Pareil pour Le Règne Animal. C’est super appréciable de travailler avec des réals français et d’avoir des créatures comme ça. Parce que jusqu’à maintenant, c’est pas ce sur quoi on bosse le plus.

Léo Ewald : Et surtout, c’est que c’est jamais gratuit. Sebastien, il fait son film sincèrement. Et ça se voit avec ses acteurs, quand il les amène dans la comédie, où vers le désespoir et qu’ils hurlent et tout, ça triche pas avec l’émotion qu’il essaie de donner. J’ai l’impression que Sébastien est allé à fond, et je trouve ça sincère. Nous on a travaillé un peu dans la même démarche. Tout le monde était chaud, tout le monde avait envie.

Cinématraque : vous avez eu un peu des retours à l’international d’autres boîtes qui y vont vu le film, comme il est passé à Venise ?  

Solen Collignon : Des retours extérieurs pas forcément tant que ça pour le moment, mais ne serait-ce qu’au sein de MacGuff, on pouvait voir un peu de jalousie, parce qu’une équipe allait bosser sur des bestioles. Enfin, en tout cas il y avait de l’envie !

Léo Ewald : La 3D maintenant est plus accessible pour faire des choses réalistes. Y a vingt ans, il fallait des moyens monumentaux pour faire ce qu’on fait aujourd’hui. On n’est pas une grosse boîte non plus ! On est une boîte tout à fait honorable, mais on n’est pas un monstre. Et c’est ça qui est bien, c’est qu’on travaille avec des équipes réduites. On se connaît tous. Ça demande des ressources techniques aussi, mais on peut se le permettre. Et on espère qu’on va faire de plus en plus de choses comme ça pour le cinéma français, qu’il se permettra plus de films comme ça.

Eve de Montbrial : Je crois que la prod a eu des assez bons échos des VFX, ça fait partie des retours qu’ils ont beaucoup eu. En festival, il y avait déjà un bon engouement autour du film. Mais c’est vrai que c’est cool d’avoir le retour de quelqu’un d’extérieur parce qu’après avoir passé vraiment des mois à regarder les mêmes plans en boucle… Entendre de quelqu’un d’extérieur que ça marche, qu’on sent la progression – des araignées qui mutent et se multiplient – et tout, ça fait grand plaisir.

Vermines, un film de Sébastien Vaniček, au cinéma le 27 décembre. Un grand merci au camarade Lucas de chez Macguff qui nous a permis d’obtenir cet entretien !

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