Terreur de cinéma : celui qui avait peur de Natalie Portman

Pour Halloween, on a cette année demandé aux chroniqueurs.euses de Cinématraque de nous raconter leur plus grosse flippe de cinéma. Ce peut être dedans l’écran, dedans la salle, etc. L’exercice d’écriture est libre, la question ouverte. Ici, c’est Julien qui y répond. Pour lire tous les articles de ce cycle Halloween, cliquez ici.

Je ne sais pas s’il y a une personne moins contre-indiquée que moi pour évoquer ce sujet des plus grandes peurs au cinéma, tant le cinéma d’horreur est un genre sur lequel j’ai des lacunes absolument gigantesques.

Mes affinités avec le genre sont extrêmement faibles : la frousse n’est pas un sentiment que je vais forcément avoir envie d’aller chercher au cinéma. Hormis par pur souci de culture cinéphilique qui peut me pousser à rattraper certains classiques de temps à autres (ou pour accompagner mon frère, qui lui est une encyclopédie du film d’horreur et du cinéma bis), je ne me rue jamais dans les salles obscures pour les films d’horreur. Peut-être est-ce aussi par mon manque d’identification au genre, ma réfraction absolue au jumpscare, le procédé cinématographique le plus fainéant du septième art, le signe absolu de la démission créative quand il s’agit de faire confiance à son public.

D’ailleurs j’aime rarement autant le cinéma d’horreur quand je passe plus mon temps à me marrer devant qu’autre chose (merci Evil Dead). Mais s’il y a une chose qui me retourne le bide au cinéma, c’est le body horror quand celui-ci s’avère un tant soit peu réaliste. Et à ce titre je crois que je n’ai jamais autant eu à me cacher les yeux devant une séance que devant Black Swan de Darren Aronofsky. C’est assez pathétique comme réponse au milieu de celles de mes congénères qui vont vous évoquer le souvenir d’un classique de la cannibalsploitation des eighties, du giallo érotique péruvien ou du proto-Tetsuo japonais découvert un jour au fond d’un rayon de Metaluna.

Mais voyez-vous, Natalie Portman qui s’arrache les cuticules à s’en détacher la chair du doigt, ça ça me fout des frissons du démon. L’identification, là, elle fonctionne plein de pot chez le grand anxieux de nature que je suis. Depuis tant d’années à se ronger les ongles sous l’oeil inquiet des parents qui te mettent en garde parce que “tu vas choper des envies et des engelures si ça continue”, voir cet exemple si extrême sur un écran de 50 mètres sur 27, ça remue. Ca me terrifie plus que toutes les expérimentations frankensteiniennes de la filmo de David Cronenberg (qui a tout de même signé un paquet de films bien meilleurs que Black Swan). Que voulez-vous…

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