[Annecy 2023] Fixed : Genndy Tartakovsky a de grosses balloches

On sait que Genndy Tartakovsky est un homme très occupé : outre les séries Primal (coucou le studio français La Cachette, on vous aime) et Unicorn : Warriors Eternal, l’un des pontes de l’animation américaine a aussi deux longs métrages sous la main, Fixed et Black Knight. C’est le premier d’entre eux que le papa du Laboratoire de Dexter est venu présenter au Festival d’Annecy, dans le cadre d’un work-in-progress pas comme les autres… puisqu’il se tenait à 21h30. En annonçant la programmation lors de la conférence de presse du festival, son délégué artistique Marcel Jean a défendu cet horaire tardif pour une raison pure et simple : il fallait bien coucher les enfants.

Car oui, Fixed est un projet classé « Rated-R » aux Etats-Unis, et il suffit d’en découvrir le pitch pour le comprendre. C’est l’histoire d’une bande de clebs. Bull, l’un d’entre eux, apprend que ses maîtres adorés vont l’emmener chez le vétérinaire pour le castrer. Bref, Bull a les boules de ne bientôt plus avoir de boules. Du coup, il décide de sortir avec ses potos doggos pour profiter le plus possible de ces instants de tranquillité. Parmi eux, il y a Rocco, la terreur du quartier (Idris Elba qui parle de couilles, c’est savoureux), le petit Lucky (Bobby Moynihan), qui a tout sauf de la chance, Fetch (Fred Armisen), qui vit en mode bipède et toujours habillé par sa maîtresse influenceuse. On a aussi vu Honey (Kathryn Hahn), la belle chienne « de race » pour laquelle Bull a la queue qui frétille.

Accompagné de sa productrice Michelle Murdocca, Genndy Tartakovsky est longuement revenu sur la genèse du projet, tout en illustrant ses propos de nombreux croquis évolutifs des différents protagonistes canins du film, mais aussi de plusieurs séquences clés. Du storyboard aux différentes étapes de layout et d’animation, il a rappelé à quel point il s’agissait d’un travail d’équipe, s’entourant de certains de ses collègues animateurs de longue date.

C’était le seul moment où on a pu faire une photo, alors enjoy les cocos.

« J’ai cinquante-trois ans, mais au fond j’en ai toujours quatorze ». C’est comme ça que Tartakovsky vend son amour pour les gags complètement absurdes, dont Fixed a l’air de déborder. Pitché dans les années 2000 (où une simple blague de pet suffisait à faire d’un film un rated-R) comme une simple comédie entre chiens nommée Buds, le réalisateur raconte n’avoir eu besoin que de quelques secondes lors d’une réunion pour inventer le concept qui lui manquait, et qui ferait de son projet quelque chose de bien particulier. Parmi ces chiens, l’un d’entre eux apprend qu’il se fait castrer, et c’est la fin du monde. En réunion, tout le monde s’est marré. À Bonlieu, nous aussi.

Depuis 2008, Fixed a eu le temps de bien changer. Si Sony a toujours été à bord, Tartakovsky a d’abord eu le temps de créer la franchise qui a fait le studio : Hôtel Transylvanie. Et Kristine Belson, sa présidente, ne s’en est pas cachée pour le rappeler en introduisant la séance, en rappelant à quel point elle voyait que Genndy produisait toujours « the coolest shit » à chaque fois qu’il était au festival. Le film a changé pour plusieurs raisons : le temps de trouver des partenaires solides (Sony a fini par s’associer avec New Line Cinema, unité de Warner Bros.), mais aussi l’identité visuelle du film. Pendant un temps, il a fallu envisager Fixed animé en 3D. Mais avec le petit budget impliqué, et surtout parce que le rendu des testicules d’un chien en trois dimensions ne plaisait pas trop à Tartakovsky, le retour à la 2D s’est imposé (grâce à New Line !).

Du contenu des extraits, on préférera ne pas rentrer dans les détails : on vous dira simplement qu’il était question de Bull qui se frotte longuement sur la jambe d’une grand-mère, d’une balade au parc où tout le monde se renifle, d’une chasse à l’écureuil qui tourne mal et d’une soirée de folie entre doggos… dans une sorte de maison close. On ne se concentrera que sur les rires qui n’ont pas arrêté d’envahir Bonlieu, et qui semblent donc être un bon présage pour le film. On ne sait pas trop encore quand il sortira, ni comment il sortira, mais quoiqu’il en soit : Fixed vous mettra un coup bien placé. Autre random facts : on a aussi reparlé de l’annulation de Popeye (et on est tous tristes), Genndy a fait une vanne à Kristine Belson sur The Emoji Movie, on lui a demandé comment il faisait pour assurer autant de projets en même temps excepté être un super héros. Bref : il fallait être là pour écouter Genndy Tartakovsky parler, et on aurait aimé que ça dure beaucoup plus longtemps. Car il était bien plus sincère et intéressant que les intervenants d’un studio au N rouge qui ont accumulé les poncifs.

Fixed, un film de Genndy Tartakovsky. Avec les voix d’Adam Devine, Idris Elba, Kathryn Hahn, Bobby Moynihan et Fred Armisen. Date de sortie encore inconnue. Présenté en work in progress au Festival international du film d’animation d’Annecy.

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