Les Inséparables : DJ Doggy Dog, qu’est-ce qu’on attend ?!

Nouvelle production du studio belge NWave et du réalisateur français Jérémie Degruson (Bigfoot Junior et Bigfoot Family), Les Inséparables se propose d’être une nouvelle franchise pour le studio. À l’écriture, on retrouve Joel Cohen et Alec Sokolow, deux scénaristes ayant collaboré au tout premier Toy Story. Un argument imparable, puisque Les Inséparables nous emmène du côté de Central Park où, une fois les lumières éteintes, les marionnettes d’un spectacle prennent vie.

Parmi elles, Don rêve de sortir de son rôle de bouffon et veut devenir un aventurier et même mieux : Don Quichotte lui-même. Sur son chemin, il pense trouver son Sancho Panza : une peluche abandonnée du nom de DJ Doggy Dog (vous aurez donc compris d’ou vient le titre de cette critique, où alors je m’enfonce sous terre à tout jamais). Bref, ça ressemble à Toy Story. Scénaristiquement, visuellement. Mais si on a davantage retenu les noms de Pete Docter, Andrew Stanton et John Lasseter (même si maintenant, pour lui c’est un peu coton) que ceux de Cohen et Sokolow, c’est peut-être pour une raison. Quand on passe de Toy Story aux films Garfield, Evan tout puissant et Walter The Farting Dog (oui), ça veut peut-être aussi dire quelque chose.

« Et là, tu sors et tu dis « PETE DOHERTY SI TU ME VOIS J’T’ENCULE !!! », ok ??? »

On va le dire tout de suite : Les Inséparables ne parvient jamais à dépasser son statut de « Toy Story wannabe« . Et c’est bien dommage, car le film réserve une animation bien souvent bluffante, grâce à son photoréalisme saisissant. Puisque la mise en scène se fait à l’échelle de ces tout petits jouets paumés en plein Central Park, on a bien souvent l’occasion d’admirer tous les petits détails : les feuilles, les gouttes d’eau, les pierres… certaines séquences font vraiment leur effet. Autre trouvaille visuelle qui vient piocher du côté de ce qu’a tenté Le Chat Potté 2 : quand Don, le bouffon qui en a marre d’être bouffon, rêve d’être dans sa propre histoire, la direction artistique change du tout au tout, pour de la 3D un peu plus cartoonesque et qui fait sens pour donner vie à d’incroyables aventures.

C’est sur l’écriture que ça pêche grandement : l’intrigue générale est un peu faiblarde, malgré l’emprunt bien senti à Cervantès et Don Quichotte ou d’autres monuments de la littérature qui ne quittent plus l’esprit du pantin héroïque. Là où n’importe qui voit un sac plastique dans les airs, Don y voit une monture indomptable. Un passage dans les égoûts devient la baleine de Pinocchio (parce que le pantin, évidemment). Alors qu’il est question de sortir Don de son rôle de bouffon, les autres personnages de son spectacle voudraient peut-être profiter de la même occasion : la poupée qui joue toujours le rôle de la demoiselle en détresse voudrait elle aussi être une héroïne, alors que le héros attitré est (évidemment une grosse flippette). Le problème, c’est que seul Don a droit à son évolution, et pas vraiment les autres. Et pour DJ Doggy Dog, aka le Siffly du pauvre, j’ai même pas envie d’en parler tellement je n’avais rien d’autre en tête que le meme du Petit Journal (vraiment, désolé). On nous a promis des chansons de folie qui ne nous sortiraient pas de la tête, et on avait définitivement envie de tout oublier dès la fin des numéros musicaux.

Les Inséparables fait donc partie de ces films dont on remet un peu en question la sélection en compétition. En séance événement, d’accord, car le film a tous les ingrédients pour être une sortie grand public. Mais en compétition… pourquoi ? Enfin bon, on a bien eu Animal Crackers en 2017, alors autant ne pas trop chercher à comprendre.

Les Inséparables, un film de Jérémie Degruson. Sortie en salles françaises le 13 décembre 2023 (soit le même jour que Sirocco et le royaume des courants d’air et Jean-Michel Blanquer Katak le brave beluga) Présenté en Compétition officielle au Festival international du film d’animation d’Annecy.

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