Si vous avez suivi le feuilleton (et nos articles sur Cinématraque), l’histoire est un peu rocambolesque. Il y a plus d’un an, l’association Un p’tit bout d’Asie avait décidé d’organiser un fan meeting afin de faire venir deux acteurs thaïlandais à Paris : Jeff Satur et Gameplay. À l’époque, les deux acteurs avaient joué ensemble dans deux séries : Ingredients et He She It. Dans He She It, Jeff et Gameplay jouent deux comédiens de théâtre épris l’un de l’autre mais dont la relation bascule de façon tragique… En trois petits épisodes, la série questionne réalité et fiction et transforme sa romance en véritable tragédie horrifique.
Ingredients, c’est tout le contraire d’une tragédie. Diffusée tout le long de l’année 2020 (et évidemment marquée par le COVID-19), elle met en scène Jeff et Gameplay dans la peau de Marwin et Tops, deux colocataires qui tentent d’accomplir leurs rêves. L’un veut devenir chanteur, et l’autre excelle en cuisine : tiens donc ? C’est étrange. Au fil des épisodes, l’amitié entre Marwin et Tops devient de plus en plus ambigüe… Bref, Ingredients, c’est une petite série doudou qui fait beaucoup de bien, qui est souvent drôle et qui donne aussi beaucoup faim (merci Gameplay pour tous ces super plats !).
S’il était censé jouer dans KinnPorsche au côté de Jeff Satur, Gameplay a finalement rejoint la chaîne DV8 avec Love With Benefits, une série sur les coulisses des boys love, et la toute récente Work From Heart où il incarne un stagiaire dans une boite de marketing et de communication où tout le monde tombe un peu amoureux de tout le monde. Dans les deux séries, il a joué avec un nouveau partenaire : Folk, dont il s’agissait des premiers rôles ! À côté, Gameplay anime Food Hacker, une série de vidéos disponibles directement sur YouTube où il fait découvrir des restaurants qu’il apprécie et cuisine sous nos yeux !
Organisé par l’association Un p’tit bout d’Asie, en étroite collaboration avec les équipes des acteurs, cet événement est très attendu… C’est une première : pour l’association, qui a été fondée il y a un an et pour qui ce fan meeting est en quelque sorte un baptême de l’air et pour les acteurs, qui n’ont encore jamais rencontré leurs fans en Europe ! L’annulation de Jeff Satur (qui n’a d’abord pas pu assister au fan meeting car il avait attrapé le Covid, et dont les engagements avec le KinnPorsche World Tour et son changement d’agence n’ont pas arrangé l’organisation de l’événement) n’a pas empêché l’association de mener à bien son événement.
Ainsi, vous aurez rendez-vous le samedi 5 novembre au Carré Montparnasse avec les « Gentlemen in Paris » : Gameplay, Folk, Max et Nammon, qui jouent tous quatre dans la série Work From Heart. Les trois premiers acteurs partageait déjà l’écran dans Love With Benefits ! Les billets sont encore disponibles dans les catégories suivantes :
- Billets VIP : entrevue privée avec les acteurs, photos de groupe et individuelle, signature et accès au fan meeting.
- Billets Exclusive : photos de groupe et individuelle, signature et accès au fan meeting.
- Billets Signature : signature et accès au fan meeting.
- Billets Simple et Low-Cost : accès au fan meeting
Si vous aviez déjà vos billets pour le fan meeting : venez ! Ne serait-ce que pour faire honneur à Gameplay, mais aussi pour découvrir les autres acteurs de sa nouvelle série. Si vous ne connaissez pas les acteurs mais que vous êtes fan de séries boys love, l’occasion de voir des acteurs thaïlandais parler de leur travail en France est encore si rare que tout ça vaut juste le déplacement. D’autant plus que les billets les moins chers restent bien plus abordables que dans bon nombre de conventions spécialisées dans les séries.
Si vous voulez prendre le temps de connaître Gameplay, Folk, Max et Nammon, vous tombez bien : tous les épisodes de la série Work From Heart seront disponibles gratuitement sur YouTube dès la semaine du fan meeting. Le septième et dernier épisode sortira le vendredi 4 novembre. Des sous-titres anglais (écrits par Max lui-même) sont d’ailleurs disponibles !
Mais ça parle de quoi, Work From Heart ? On y suit Dee (Gameplay), le dernier membre d’une famille plein aux as qui a été élevé par ses grands-parents. Pour se détacher de leur influence (et surtout celle de son grand-père), il décide de faire un stage chez DIFA, une agence de marketing et de communication… sans savoir que son grand-père a acheté l’entreprise pour le surveiller secrètement ! La condition à ce rachat ? Faire du profit pour rattraper les difficultés dues au Covid-19, mais aussi… virer tous les employés ouvertement LGBTQ (ou rester discret, en gros), car papi est un peu grincheux – et vieux jeu.
Sur place, Dee rencontre Knight (Folk), son maître de stage qu’il jurerait avoir déjà vu dans de toutes autres circonstances. Il fait aussi connaissance avec les autres employés de l’entreprise : son patron (Party) qui cache sa relation avec Noppadol (Jug) ou l’extravagant Moo-Yong (Thitiphong Phaophan) plus occupé à faire des lives sur Instagram qu’à travailler (mais on l’aime quand même). Il y a aussi Songthee (Max), l’un des employés les plus performants de l’entreprise, qui a un bon gros crush des familles pour l’une de ses collègues Veve (Ying). Bref : tout le monde aime tout le monde, et on vous raconte pas le bazar quand on rajoute dans l’équation Ohm (Nammon), l’ex de Dee.
Work From Heart réussit son principal objectif : prouver que toute forme d’amour est légitime et qu’il ne devrait jamais être réprimé. On y trouve des couples hétérosexuels et homosexuels d’âges et de milieux sociaux différents. Menacé par ses actionnaires et par crainte du regard des autres, le patron de DIFA cache sa relation avec l’un de ses employés : à ce jour, je n’ai pas souvenir d’avoir vu des couples un peu plus âgés dans d’autres boys love. C’est donc un fait suffisamment rare pour être souligné (et encouragé !).
A travers le personnage du grand-père de Dee, la série aborde également la question de l’homophobie, autant dans la sphère privée que dans la sphère publique. Il est aussi rare de voir des actes ou propos homophobes dans ces séries, d’autant plus de façon si frontale. Pour le grand-père, il est question de virer ses employés au simple « critère » de leur orientation sexuelle, mais aussi de replacer son petit-fils dans le « droit chemin » et de le guérir d’une « maladie ». Malgré la volonté progressiste des boys love, Work From Heart confirme qu’il y a encore des progrès à faire et que la société thaïlandaise doit évoluer vers davantage de tolérance. Elle se termine pourtant sur une note d’optimisme, avec un mariage entre deux hommes qui sert de « répétition » pour le jour où il sera enfin admis.
On dévore les sept épisodes de Work From Heart avec plaisir grâce à son humour. La série accumule les situations cocasses : Dee et Knight forcés de réaliser un shooting photo ensemble alors que l’un déteste l’autre, un ex un peu trop envahissant mais dont les sentiments finissent enfin par évoluer… Tout le casting est particulièrement attachant et l’alchimie entre Gameplay et Folk (mais aussi entre Gameplay et Nammon !) est indéniable. La plus drôle, c’est certainement Yoya (Inky) : une jeune femme qui vit un peu dans sa bulle, chantonne du BTS et se fait des films dès qu’elle voit le moindre signe de rapprochement entre ses collègues. C’est ce qui permet à la série de jouer avec quelques clichés de mise en scène des BL : les ralentis, les gros plans sur les visages ou des parties du corps pour souligner des gestes de tendresse, une musique sirupeuse… Yoya, c’est un peu nous, spectateur.ice de boys love, à vouloir à tout prix que ces couples soient heureux, quoi qu’il arrive.