Festival du film de Cabourg, 35ème édition des journées romantiques

Après une année de confinement, le triple en kilos pris, le manque de cinéma et de mer, quelle joie ce fut pour moi d’assister au premier festival de cinéma en présence d’êtres humains depuis la reprise d’une vie « normale »!

Cabourg demeure mon festival préféré ; celui du tant retrouvé : tant de mer, tant de films romantiques, tant de soirées au Grand Hôtel où Marcel Proust résidait, tant de kebabs sauce algérienne engloutis à la va-vite entre deux séances et à la fois tant de glamour, le soir, dans ma longue robe tant pailletée.

En cette édition spéciale, puisque ce festival est le premier en « présentiel » (désolée pour ce mot que j’abhorre) depuis le déconfinement, la ville de Cabourg a vu les choses en grand. La villa Proust, musée consacrée au grand Marcel, a été inaugurée vendredi par Monsieur le Maire et une statue à l’image du symbole du festival a vu le jour. C’est bon cygne.

Mais parlons peu, parlons cinéma.

La sélection de cette année était particulièrement alléchante, surtout après une année Netflix.

Avant de vous annoncer le palmarès, laissez-moi vous convaincre d’aller voir, dés leurs sorties en salles, les films que j’ai préférés…

Compétition Longs métrages

Une vie démente, premier long-métrage des belges Ann Sirot et Raphaël Balboni (sortie : 10 novembre 2021), avec Jo Deseure (la mère, immense actrice), Jean Le Peltier, et Lucie Debay, roule autour de la relation d’un jeune-homme à sa mère, qui du jour au lendemain est atteinte de « démence sémantique » et en perd l’horizon.

Comment alors ne pas voir sa relation amoureuse tomber dans l’amer et vouloir donner la vie tout en voyant dans les traits de sa mère cette dernière décliner?

Le film est beau, romantique mais pas trop et farfelu mais pas trop. Il n’est pas poseur bien que la photo soit léchée et je l’ai aimé. Et Vivaldi en BO, y a pire.

Panorama Prix du public

La pièce rapportée, d’Antonin Peretjalko, avec Anaïs Desmoutier, Philippe Katerine, Josiane Balasko…(sortie : 1er décembre 2021)

Après La fille du 14 juillet et La loi de la jungle, Antonin Peretjalko revient à son cinéma du non-sens et offre à Anaïs Desmoustier son rôle le plus comique et le plus sensuel à la fois, alliance peu aisée au cinéma.

Dans cette comédie absurde, il y a beaucoup de Marx Brothers et d’Alfred Jarry. Logique que Philippe Katerine y campe un des rôles principaux.

Les cobayes, premier long-métrage d’Emmanuel Poulain-Arnaud, avec Thomas Ngigol et Judith Chemla (sortie : 25 novembre 2020)

Judith Chemla excelle dans ce black miroir de l’amour en campant une jeune-femme lassée de son couple et entraînant son compagnon à prendre une pilule révolutionnaire pour faire renaître l’Amour.

Emmanuel Poulain-Arnaud interroge la liaison Amour-science au sein d’un couple et les relents d’Eternal Sunshine de Gondry nous font grand bien.

Les fantasmes, de David et Stéphane Foenkinos, avec Karin Viard, Jean-Paul Rouve, Nicolas Bedos… et tant de stars que j’en passe (sortie : 18 août 2021)

Merci aux frères Foenkinos d’avoir réalisé MON fantasme : voir pleurer Nicolas Bedos.

Hormis ce bonheur sadique, le film se voit confronté aux limites du film à sketchs : son inégalité. Podalydès, Céline Salette ou Karin Viard excellent quand Carole Bouquet et Monica Bellucci frôlent le ridicule. Mais malgré cela, j’ai aimé, gage d’un ensemble de qualité.

Seize printemps, premier film de Suzanne Lindon avec Suzanne Lindon et le bel Arnaud Valois (sortie : 16 juin 2021).

La fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain se pare d’un début de carrière prometteur.

C’est tendre et c’est pudique, y a un peu (beaucoup) d’Effrontée de Charlotte Gainsbourg dans le film et surtout dans les influences esthétiques. C’est assumé donc ça me plaît.

Mais le film n’ose pas l’effronterie ; tel est le propos et c’est beau. A l’image d’Arnaud Valois, l’amoureux.

Palmarès

Le palmarès de la 35e édition du festival du film de Cabourg (Calvados) a été révélé samedi 12 juin 2021 au casino de Cabourg.

Le jury longs-métrages, présidé par le réalisateur Régis Wargnier, a élu pour meilleur film The Whaler Boy de Philipp Yuryev.

Le Prix de la jeunesse est revenu à De nos frères blessés d’Hélier Cisterne.

Le Grand Prix du public a été attribué à Fisherman’s Friends de Chris Foggin. 

Emilie Dequenne reçoit le Swann d’Or de la meilleure actrice pour Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret.

Benjamin Lavernhe obtient le Swann d’Or du meilleur acteur pour Le discours, de Laurent Tirard.

Révélation féminine : Jenna Thiam pour Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, long-métrage qui remporte en plus le Swann du meilleur film et celui du meilleur réalisateur pour Emmanuel Mouret!

Révélation masculine : Félix Lefebvre pour le film Été 85 de François Ozon.

La réalisatrice de Mignonnes, Maïmouna Douîcouré est récompensée pour le meilleur premier film romantique.

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