Nous, les chiens : on ramène sa truffe au cinéma !

L’an dernier, Nous, les chiens faisait partie des premiers élus à accéder à la nouvelle section compétitive du Festival du film d’animation d’Annecy : la catégorie Contrechamp, dont on ne manquera d’ailleurs pas d’évoquer les films de cette année très bientôt sur Cinématraque (félicitez notre cher Captain Jim, au taquet sur les visionnages depuis une semaine). Une catégorie réservée à des premiers longs métrages, ou bien des films plus atypiques.

Nous, les chiens est le second film de ses deux réalisateurs, qui reviennent sur le devant de la scène huit ans après Lili à la découverte du monde sauvage (distribué par Cinéma Public Films, à qui l’on doit la sortie récente de L’Extraordinaire Voyage de Marona). Cette fois-ci, c’est le distributeur The Jokers qui est sur le coup !

Le distributeur de Parasite, Détective Dee 3, Brimstone ou Galveston nous montre que derrière son amour du film de genre (et dans lequel on se castagne souvent de manière plutôt sévère), leur équipe a aussi un petit cœur qui bat pour… les chiens. Le meilleur ami de l’homme, on vous dit, à tel point que la mascotte officielle du film est… Marcel, le chien de leur directrice générale.

Il est irrésistible, non ?

En plus, les Jokers ont du bol (ou plutôt, ils ont bien fait leur boulot) : à partir de ce lundi 22 juin, leur film sera la nouveauté la plus exposées dans les cinémas avec pas moins de 370 copies ! Au lieu d’aller revoir Sonic ou Ducobu 3, qui n’ont pas nécessairement besoin de davantage de spectateurs (en plus d’être déjà sortis en VOD), on vous encourage nettement à privilégier Nous, les chiens. Pour une fois qu’on peut aller voir autre chose qu’un film d’animation Disney ou DreamWorks (ou la suite des Minions, catapultée à l’été prochain) sur un large nombre de copies… Pourquoi se priver ?

Mais de quoi ça cause, déjà ? De chiens, vous l’aurez compris. De chiens abandonnés, en fait. Moong-Chi est catapulté par ses maîtres au beau milieu de la cambrousse et espère naïvement les voir revenir le chercher. Jusqu’à ce qu’il tombe sur une bande de canidés qui ont connu le même sort… Ensemble, ils essaient de survivre, mais aussi de retrouver le bonheur, et surtout : la liberté.

Comment on peut abandonner une tête d’amour pareil d’abord ? Hein ? HEIN ????!!!!!!

Alors d’une : abandonner son animal domestique, c’est vraiment dégueulasse. De deux : le film sort au parfait moment, puisque l’été est habituellement la saison annuelle qui recense le plus d’abandons (et ne parlons pas de ceux abandonnés dès la fin du déconfinement, comme s’ils avaient seulement servis de petits jouets pendant quelques semaines). Et la France a par ailleurs déjà eu – et c’est loin d’être à son avantage – la première place en termes d’abandons d’animaux à travers l’Europe (voir ici).

Nous, les chiens a une patte (vous l’avez ?) visuelle clairement originale, alliant décors en 2D et animaux modélisés en 3D, dont les couleurs et expressions vives les rendent instantanément irrésistibles. Une esthétique alliée à un traitement efficace de la question de l’abandon : les chiens doivent faire face à la peur des autres hommes, qui ne veulent pas avoir affaire à des animaux abandonnés, tandis que d’autres ne vivent que pour les attraper et les maltraiter. Le film est explicite, sans pour autant basculer dans une violence trop importante pour le jeune public, et par conséquent très efficace.

Au casting original, on retrouve Park So-dam, la « miss Jessica » de Parasite (avouez que c’est pour ça que vous l’avez pris, The Jokers !). Si l’on n’aura peut-être pas la chance de voir le film en VO, sachez malgré tout que le doublage français est de très bonne facture et ne mise pas sur des célébrités sans aucun lien avec le domaine uniquement pour un bénéfique marketing.

Bref : si vous avez envie d’aller au cinéma avec vos enfants, ou si vous considérez que l’animation, ce n’est pas que pour les enfants (et vous avez bien raison, on a besoin de plus de gens comme vous), vous pouvez aller voir Nous, les chiens. Aussi parce qu’il s’agit d’une belle petite parenthèse dans cette période moribonde qui donne un peu d’espoir. Ça peut vous sembler bateau, mais tant pis. Maintenant, j’attends Nous, les chats. Puis son spin-off, Nous, les chiens contre les chats. L’Animal Cinematic Universe, c’est maintenant !

Nous, les chiens, un film de Oh Sung-yoon et Lee Choon-Baek. Avec les voix françaises de Claire Tefnin, Pierre Le Bec, Pierre Lognay, Nicolas Matthys… Sortie française le 22 juin 2020.

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