Ces films dont on comprend hyper vite qu’ils sont nuls

J'ai développé une maladie rare : je ne regarde plus que des débuts de films.

Ca pourrait être un article scientifique, ce que je vais vous écrire ci-dessous. Mais depuis mon bac obtenu au forceps avec un splendide 10,21 de moyenne, mes parents ont abandonné l’idée de faire de moi un brillant chercheur, plaçant tous leurs espoirs en mes frères et soeurs.

Voilà, je me suis rendu compte que ces derniers temps, j’avais contracté une maladie assez sympa, me poussant à regarder plein de débuts de films, puis à arrêter « parce que ça a l’air nul ». En général, en plus, analysé-je, ça n’a jamais l’air nul pour des raisons cinématographiques, plus parce que dans ma tête, ça fait des croix rouges, façon La France a un Incroyable Talent.

Tiens, je prends un exemple. Hier soir, je lance Le Couperet, avec José Garcia. Ca démarre dans une voiture avec une image super sombre. Croix rouge : sombre = chiant. Y a José Garcia dans la voiture. Croix rouge : José Garcia = nul. Et il a un flingue. Croix rouge : José Garcia avec un flingue = nul.

Résultat, 3 minutes et des cacahuètes.

Je suis en train de devenir un pro des génériques de début de films. Et même ceux-ci peuvent m’être rédhibitoires. Genre celui de Guyane, la série de Canal Plus. Il intervient assez tard dans le premier épisode, mais il est tellement moche et nul que ça a annihilé tout ce que la campagne de pub s’était évertuée à susciter en moi. Ouais parce que je suis super réceptif à la pub en ce moment : j’ai été voir La La Land et j’ai trouvé que c’était un chef-d’oeuvre.

Mais revenons-en à mon symptôme. Est-ce que c’est grave ?

Clairement, oui. Mais je me rends compte que celui-ci est entièrement de la faute de Netflix, qui ne propose que des films avec des débuts nuls. Genre Pas un Bruit. Avec une meuf qui cuisine, et qui est sourde-muette, et qui n’est pas Angelina Jolie. Je sais pas pourquoi, sur l’image d’aperçu, je m’étais persuadé que c’était Angelina Jolie. C’est souvent décevant les images d’aperçu sur Netflix. Genre comme si on te servait dans un plat en argent des Knackies-purée. Pas un Bruit, l’image on dirait un truc institutionnel filmé au 5D, la meuf parle pas entend pas, et tu sais qu’on va t’emmerder à mettre des mecs qui font peur en arrière-plan, que toi t’entends et tu vois mais pas elle. Le temps qu’elle cuisine en plan-séquence, tu comprends le système et du coup tu fais le film dans ta tête.

Pas Un Bruit, j’ai dû tenir 4 minutes je dirais. Ce qui est presque 10 fois plus que devant Spijt, un film dont j’avais lu du bien sur Twitter. Là, y a eu trois croix rouges d’un coup quand j’ai entendu que ça parlait en hollandais. Franchement, les mecs veulent faire un film sérieux sur le harcèlement scolaire mais parlent HOLLANDAIS.

Un autre truc pourvoyeur de stops précoces, c’est la nostalgie. Genre quand tu lances Les 12 Travaux d’Astérix, en te souvenant combien gamin tu kifais, alors qu’en fait, ben c’est vieux quoi. Passé la petite musique du début que tu fredonnes avec la banane (« ta da ta da ta da, ta da ta da ta da, tata da tata da tata da »), t’as juste envie de mettre un épisode de The Big Bang Theory, parce que de toute façon, tu n’es plus capable de regarder que des trucs de 23 minutes max. Alors tu forces un peu, mais t’aperçois petit à petit que. Ton. Regard. Ne. Fixe. Plus. L’écran. Et que tu es aux toilettes. Et que tu as mis de la musique. Et que tu es dehors en quête d’un kébab. Et. Que. Tu. As. Oublié. D’éteindre. L’ordinateur. Tu rentres, avec ton kébab, et y a toujours cette putain de musique (« ta da ta da ta da, ta da ta da ta da, tata da tata da tata da »). Parce que dans Les 12 Travaux d’Astérix, y a 700 fois cette musique (« ta da ta da ta da, ta da ta da ta da, tata da tata da tata da »). Et donc tu l’as dans la tête (« ta da ta da ta da, ta da ta da ta da, tata da tata da tata da »). Et donc tu changes vite de film (mais « ta da ta da ta da, ta da ta da ta da, tata da tata da tata da » quand-même, le mal est fait).

Parmi les films qui m’ont le plus rapidement fait zapper, je ne peux pas ne pas vous mentionner Chaos. Avec Jason Statham. Ma stat avec ce film, c’est que je n’ai même pas eu le temps de voir Jason Statham. Ca commence sur un pont, et y a un accident. Mais genre un accident en carton, quoi. Quand tu le vois, tu reprends conscience du fait que si t’as jamais entendu parler d’un film avec Jason Statham, c’est que c’est encore plus nase que ceux dont on fait de la pub. Alors tu zappes.

En fait, c’est comme si dans mon cerveau y avait un type qui gueule « clique ! Clique ! Clique putain », et un autre qui nuance « oui, enfin bon, t’aurais p’têt pas dû cliquer quand-même ». J’ai le même comportement avec les films qu’avec les liens putaclic. Vous savez, ces trucs sur lesquels on clique tous pour voir cet ingrédient mystère qui-va-vous-étonner pour décrasser une casserole pourtant condamnée.

Je me dis, et c’est là que ça devient scientifique (rep a sa le correcteur en histoire-géo qui m’a foutu un 6 au bac), que le grand écran est loin d’être mort comme d’aucuns l’annonçaient avec l’avènement de la vidéo à la demande. Que j’ai tellement de petits écrans partout chez moi que lorsque l’un ne me passionne pas complètement je me tourne vers l’autre. Sans. Que. Mes. Yeux. Ne. S’en. Aperçoivent.

Et d’ajouter que la salle de cinéma a deux avantages non négligeables sur ma persévérance devant un film :

  • c’est payant donc ça me force à rester parce que je suis radin
  • l’écran est trop grand pour. Que. Mes. Yeux. Ne. Partent. Ailleurs.

Dans l’hypothèse où des journalistes, voire des chercheurs, doctorants et tout voudraient écrire une thèse (ou un article très fouillé) sur le sujet, sachez que je me tiens à votre totale disposition pour témoigner, mais que je suis pas gratuit.

Allez, bonne journée les loulous, et cimer à celui qui a réparé Cinématraque, parce qu’on s’ennuyait pas mal de vous avec le site cassé.

Et vive le cinéma (parce que je suis un peu l’éditorialiste du site, façon FOG).

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