Partant du postulat que tout film qui vient de l’Est de l’Europe est forcément soit chiant soit vraiment super bizarre et flippant (ex : A Serbian film), je dois dire que je m’attendais au pire concernant le film qui m’avait été attitré par mon cher Dzibz : The Green Elephant (L’Eléphant vert) de Svetlana Baskova, aussi appelé Zelyonyy slonik ou encore Green Elephant Calf.
Jusqu’au dernier moment, je m’étais donc interdite de visionner une quelconque bande annonce, conservant intacte toute la force de l’impact à venir, ayant pour seule description cet extrait de Wikipédia gentiment posté par Gaël.
Néanmoins, énorme flipette que je suis (cf une de mes toutes premières contributions), j’effectuai tout de même une brève recherche afin de m’informer un minimum sur le niveau de violence à attendre. J’en retiens très rapidement quelques mots-clés : caca, viol et torture. Chouette, je vais pouvoir m’en donner à cœur joie dans la métaphore scato, me rouler dedans, comme dans un bain de boue décongestionnant.
S’informer n’étant pas tricher, je préfère en général anticiper le moment où je pourrais me chier dessus (1ère occurence scatologique). Ceci est d’autant plus important que j’étais bien décidée cette fois à ne pas me dégonfler. J’avais ainsi décidé de faire de ce visionnage une expérience sociale en conviant amis, parents, amant et nounours. Bizarrement, la foule ne s’est pas pressée au portillon mais au moins, j’allais pouvoir partager mes angoisses.
Repoussant le visionnage jusqu’au dernier moment, je parais à toute éventualité en m’imposant un entraînement digne des meilleurs marathoniens :
Dzibz m’a refilé ce film sous prétexte que je parle anglais. Je me dois donc de souligner une chose : déjà que le russe sonne comme une langue inventée impossible à prendre au sérieux, les dialogues ne permettent pas de gagner en crédibilité tant ils s’avèrent aussi obscurs que mauvais. Astuce pour toi public : regarder le film sans son et même, sans sous-titres.
Au début j’ai cru que c’était un film de bro (à savoir, les mecs de fraternités américaines qui passent leur temps à la salle de muscu) vu que l’un des seuls intérêts de ce film est d’apprendre à faire des pompes. Du coup, j’étais toute émoustillée, sachant que l’une de mes dernières punchlines sort tout droit de la bouche d’un bodybuilder :
Alors, c’est vrai, au début j’ai ri. Le côté film d’auteur caméra à l’épaule avec séquences en noir et blanc monté à la machette et l’impossible communication entre les protagonistes auraient pu amener à une sorte d’hommage au théâtre de l’absurde. Et puis j’ai tout simplement renoncé à chercher un sens tant je commençais sérieusement à m’emmerder. Y compris au moment où l’un des deux prisonniers a littéralement commencé à manger ses excréments tellement ses dialogues étaient merdiques. C’est d’ailleurs la seule séquence qui vaut le détour pour son potentiel comique au moment où le gros scato fait offrande de sa production matinale comme petit déjeuner à son compère. Car, comme le disaient ce célèbre duo de philosophes contemporains : « le caca, c’est délicieux ».
Entre le petit frère de Grosse Baleine (alias le psychopathe de Full Metal Jacket) et le simple d’esprit qui se fait des masques au caca, rien ne permet de justifier la qualification de « thriller » sur IMDB.
On a tout au plus l’impression d’assister pendant 45 min à la version pseudo intello-radicalo-chiante de « Two girls, one cup » avec deux idiots moches. Plutôt lamentable que sexy. La lenteur insupportable du récit quasi inexistant m’a même fait regretter les Harmonies Werckmeister. C’est dire.
Alors oui, effectivement, le bouquet final s’avère presque grandiose entre passage à tabac, sado-masochisme, cannibalisme, viols entre amis, cours de trompette humaine et suicide christique. Pourtant, l’attention générale ayant atteint des valeurs négatives après seulement 15 minutes, l’atrocité du carnage se trouve même amoindrie tant l’on attend la fin du film comme une délivrance. Inspirée, j’imaginais les coulisses du tournage en mode soirée saucisse/chips à la vue des intestins dégoulinants de l’une des victimes.
Moi qui pensais mourir de peur et vomir mes tripes par dégoût, me voici fort déçue, j’ai simplement passé 1h30 à crever d’ennui. Du coup, je vais redonner une chance à Béla Tarr.
2 idiots moches? Tu plaisantes ma belle, bratishka est superbe. Surtout quand il fait les yeux blancs. Ce film a une forte potentialité érotique grace à bratishka. J’aime beaucoup bratishka. C’est l’homme que j’attends. Dommage qu’il soit vieux maintenant. Il était trop sex putain