Bananes mécaniques

Ce jeudi 26 juin, je suis allé au Nouveau Latina, à Paris, pour la première édition du Festival du film de fesses. Ma présence s’explique par le fait qu’il y avait là la promesse de deux des choses que j’aime le plus au monde : des films et des fesses.

Nous avons vu Bananes mécaniques, un film érotique assez vintage, qui avait réussi, à l’époque, à faire plus d’un million d’entrées en salles, ce qui est énorme.

L’histoire du film, qui nous a été racontée par le réalisateur Jean-François Davy, est elle aussi assez sympathique : un tournage prévu de longue date a été annulé au dernier moment, et comme son équipe technique était prête et opérationnelle, il a décidé en quelques jours de tourner Bananes… film avec des acteurs non professionnels, dans la maison de campagne qu’il venait d’acheter.

Le film est une sorte de Thelma & Louise érotique : cinq jeunes filles un peu légères quittent Paris et se retrouvent par hasard sur une route de campagne. En dehors de la maison, la société est patriarcale, mais dans la voiture de l’une d’elles, puis dans la maison qu’elles occupent, les femmes reprennent le pouvoir.

On y retrouve un humour absurde et burlesque, des dialogues presque rohmériens, beaucoup de liberté dans le sound design (des bruits ajoutés avec fantaisie et humour), et du jeu sur le montage, qui superpose parfois la montée du désir et l’acte sexuel.

Ce film érotique du dimanche soir se démarque du tout-venant du cinéma érotique par sa grande liberté créative. De même, du point de vue narratif, le film explore avec une certaine naïveté, empreinte de libertinage, le désir féminin. Les femmes ont des besoins et obligent les hommes à les combler : il faut bien remplir la maison (métaphore).

Quand on compare Bananes mécaniques avec le cinéma pornographique d’aujourd’hui, on peut aussi saluer la justesse des acteurs et de la mise en scène, la beauté des actrices, à la fois sublimes et normales, et surtout habillées normalement, arborant des pubis naturels (traduction:  elles ne s’épilent pas la chatte.)

Les actrices qui doivent être des grands-mères aujourd’hui n’ont pas à rougir d’avoir participé à ce film, elles peuvent même à vrai dire en être fières.

Cette projection a pour moi été une double expérience, qui m’a pénétré (pas de métaphore).

D’abord, c’est la première fois que je voyais un film estampillé érotique en salle.

Et ben c’est pas pareil.

Ensuite, c’est avec nostalgie que je me suis replongé vingt ans et plus en arrière, quand je regardais en cachette les films érotiques sur M6 le dimanche soir.  J’ai presque envie de dire qu’il est dommage que de tels films n’existent plus. Sans vouloir jouer au vieux con réac, c’était quand même mieux quand les adolescents découvraient l’auto-érotisme (la branlette) avec ce genre de films qu’avec ce qu’on trouve sur Youporn.  J’en parlerai prochainement à la ministre de la jeunesse et des sports (je suis sûr que cette vanne peut faire un carton à l’oral).

Pour conclure,  à la question que tout le monde se pose : « Est-ce que tu as bandé ? », je dois répondre par la négative. Le contexte d’une salle de cinéma ne se prête pas à ce genre de réactions spontanées. Je ne sais pas comment les gens faisaient avant. Quand on sait que des films comme Emmanuelle généraient des millions d’entrées en salles… Ensuite, et c’est lié,  je suis allé voir ce film comme un bobo parisien vaguement intellectuel, qui venait découvrir un film érotique d’auteur, je n’étais donc pas là pour faire de la branlette, ni intellectuelle ni sexuelle.

Le Festival du film de fesses, c’est jusqu’à dimanche 29, et l’année prochaine évidemment.

Par ailleurs, je vous recommande de relire notre article sur les 10 scènes de cul qu’il faut avoir vues.

Ci-dessous, le programme du festival :

festival du film de fesses

 

 

 

 

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