Les coups de coeur de la team Cinématraque / été 2013, vol.1

C’est encore ou bientôt en salles ; c’est déjà en DVD ; ça tourne sur le web : ce sont les coups de coeur des cinématraqueurs, 5ème édition.

Marc Molk / « Pacific Rim » (Guillermo del Toro)

Pacific Rim avec Amérique, allégorique, anarchique, aquatique, métallique, mécanique, cosmique, chimérique, éclectique, emphatique, drolatique, énergique, épique, hyperbolique, parabolique, astronomique, esthétique. Pacific Rim avec magnifique. Avant tout, je dois concéder aux contempteurs du film que ses acteurs (hormis la petite Mako, enfant époustouflante) jouent comme des potirons. Cette réserve émise, courrez vous faire rincer les mirettes à l’acide bleu radioactif, allez donc constater la folie de ce cinéma post-Fukushimien, vous serez nécessairement happés par le caractère délirant de cette fiction compilative, stupéfaite de Japon, enfantine. D’une rêverie qui se prend au sérieux, on peut sortir avec du sang de Golgoth sur tout le corps.

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Elsa Renouard / « 20 ans d’écart » (David Moreau)

Pas facile de passer l’été sans se faire dégommer la tête (et les yeux) par un blockbuster. Mais pour les filles volontaires, drôles et un peu aguicheuses – et les garçons qui les aiment –, rien de mieux qu’une soirée DVD devant Virginie Efira et Pierre Niney (Louis Garrel en mieux). De la (très) bonne comédie romantique, qui se sert remarquablement bien de ce supplément d’âme : l’air du temps. Et si le public français retombait amoureux de ses acteurs ?

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Sidy Sakho / « Spring Breakers » (Harmony Korine)

La sortie DVD, le 10 juillet, du dernier film de l’indépendant Harmony Korine, soit le tonitruant Spring Breakers, fut l’occasion, si besoin était, de vérifier à quel point l’aventure vécue par ses héroïnes excède ô combien l’exhibition de leurs strings ficelles. Candy, Faith, Brit et Cotty, ados en mal d’extraordinaire, après avoir entrepris à l’arrache une escapade en Floride à l’occasion du spring break annuel, se laissent embarquer dans le jeu de la mort d’ « Alien », caïd des environs. De là, tout ce qui fera leur quotidien ressemblera surtout à un film, un trip, en tout cas quelque chose d’irréel, de trop inconnu pour ne pas mériter de se laisser porter totalement. De ce jeu, forcément, tout le monde ne se relèvera pas. Surtout pas nous.

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Gaël Martin  / « Love Lost », Temper Trap (Dougal Wilson)

Le clip dérape assez vite sur du Wes Anderson, pour finir en simili Harry Potter, mais c’est surtout à Loach que l’on pense. Pour le coup, un vrai coup de cœur et tant pis s’il ne s’agit pas d’un film, si le clip est en ligne depuis l’année dernière et si la chanson ne date pas d’hier : 2009, déjà ! Rien n’a pu égaler chez moi, ces dernières semaines, la charge émotionnelle qui se dégage de cette vidéo. On repense à ces jours pluvieux où l’on nous obligeait à courir dans le froid. On se retrouvait entre losers, cherchant des prétextes pour nous défiler. Chanter, danser, espérer être rejoints par les gonzesses. Voila, j’aurais aimé que mes cours de sports fussent empreints de poésie et de folie, là où, en fin de compte, il n’y avait que compétition et esprit de division.

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