Happy End : le Justice League Michael Haneke

D’Haneke j’aime à peu près tout. Du Septième Continent au Ruban Blanc en passant par Amour : chaque film est une petite baffe, et moi de toujours tendre l’autre joue.

C’est empli d’impatience qu’à la fraîche ce matin je me rendis guilleret me prendre ma claque rituelle du maître autrichien. Se mettre dans les conditions idoines, d’abord. Faire un bisou à sa chère et tendre, se donner rendez-vous à la sortie pour la cellule psychologique, prendre un petit café, avec une petite chanson de Gotainer dans les oreilles : j’était paré à accueillir ce Happy End au titre potentiellement aussi moqueur que Funny Games il y a quelques temps.

Happy End, c’est l’histoire d’une famille de bourgeois qui accumule de la poussière sous le tapis, et vit, de fait, des aventures quelque peu rocambolesques, style suicides, déprime et autres trucs que l’on voit toujours dans des films autrichiens.

Le film a une triste gueule de best-of de Michael Haneke sans forme. Jamais il ne semble démarrer, juste s’étendre sur des micro-intrigues concernant des personnages que l’on n’a même pas le temps de détester tant Haneke les survole. Chacun semble sorti d’un précédent film du réalisateur, façon film Justice League d’Haneke. Il y a le papi d’Amour, la Huppert de tous les films d’Haneke avec Huppert, le jeune un peu taré de Funny Games et plein de plans, d’objets, de séquences, qui font résonance à la filmographie du réalisateur.

Le tout n’a pas grand intérêt, puisque le film n’a pas vocation à faire s’entrechoquer les destins plus pourraves les uns que les autres de ses protagonistes, mais plutôt à en dresser la liste. Rien ni personne ne sauvera personne, et le Happy End du titre, qui pourrait à la première lecture du film en être en effet un lors de la scène finale, est à bien y réfléchir l’assurance d’une violente fin future.

Happy End n’apporte finalement rien d’autre au cinéma d’Haneke que l’envie de revenir à ses films passés. S’il était un outil promotionnel pour donner envie de découvrir la filmographie complète du maître autrichien, alors le film serait une franche réussite. Mais là, pour le coup, on n’a pas eu besoin de cellule psychologique, si ce n’est pour pallier la forte déception au sortir de la salle.

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