Black Movie: Chroniques Helvétiques 2

À l’heure où le néolibéralisme est en train de revenir à ses premiers amours fascistes (De Pinochet à Trump, une même trajectoire se dessine), il est venu le temps de s’interroger sur la mutation des démocraties qui se transforment lentement mais surement en systèmes népotistes et oligarchiques. Ou comment le système capitaliste se stalinise de plus en plus : bureaucratie kafkaïenne, propagande et système mafieux : bienvenue dans le monde libre. Face à une situation de plus en plus angoissante, des contre-pouvoirs commencent à émerger, notamment au cinéma. Le Black Movie nous a permis d’en découvrir quelques facettes : Les héritiers de la Colline, The Net, Creepy, dont on vous parlera plus longuement plus tard, mais également quelques petits films qu’il ne faut pas mettre de côté, qu’ils aient été primés ou qu’ils soient pour l’instant passés un peu trop inaperçus.

Glory de Kristina Grozeva et Petar Valchanov

L’histoire :

Tsanko Petrov, un cheminot, découvre un sac rempli de billets. Il décide de signaler sa découverte aux autorités. Ces dernières reconnaissantes lui offrent une montre-bracelet en toc.

On l’avait vu à l’Arras Film Festival où il avait obtenu l’Atlas d’Or, pour notre part nous sommes restés totalement hermétiques à l’humour développé par ces artistes bulgares. On comprend ce qu’on cherché a faire passé les auteurs, et les influences cinématographiques (Tati) ou littéraires (L’Idiot, Kafka) y sont évidentes, mais ça ne fonctionne pas. Nous étions peut être mal luné, ou bien faut-il voir dans Glory une tendance au « film Sundance ». C’est ainsi que l’on nomme les films indépendants trop propres sur eux. Le film n’a en tout cas pas franchement marqué le Black Movie et c’est tant mieux.

Avec : Stefán Denolyubov et Margita GoshevaSortie : le 12 avril 2017

Houston we have a problem de Žiga Virc

L’histoire :

Comment les É.-U. ont racheté le programme spatial du régime titiste de Yougoslavie pendant la guerre froide.

À l’heure de la novlangue et du journalisme de salon, se raccrochant à des concepts qui buzz (post-vérité, Fake News) il est important que des documentaires tels que Houston We Have a Problem puissent être vus. Ziga Virc rappelle – en s’appuyant sur la participation du philosophe Slavoj Zizek – à qui veut bien l’entendre que, selon la formule de Guy Debord « le vrai est un moment du faux ». Gouvernements de démocraties capitalistes et dictatures communistes usant de propagande pour assoir leur pouvoir sur leurs sujets. Un film sous influence du documentariste William Karrel et de Peter Watkins. Fun et passionnant. Aucune date de sortie, le film produit par HBO Europe pourrait facilement se retrouver sur Canal +.

Scénario : Bostjan Virc et Ziga Virc. Avec Slavoj Zizek

An Insignificant Man de Vinay Shukla et Khushboo Ranka

Imaginez le tout mignon tout doux Philippe Poutou qui après avoir pris la tête de Nuit Debout se retrouve au coude à coude avec Patrick Balkany aux élections du Grand Paris et qu’ils doivent s’entendre pour gérer la région. L’un cherchant à lutter contre la corruption, quand l’autre cherche à décrédibiliser Nuit Debout avec des montages vidéos ou bien à tuer ses membres les plus importants. Bin An Insignificant Man c’est un peu ça, mais à New Delhi.

Documentaire : avec Arvind Kejriwal, Yogendra Yadav, Santosh Koli

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