Voyage au bout de l’enfer (cinéphilique)

Il y a des semaines où l’on ne sait plus s’organiser dans ses plannings tant les bonnes sorties se bousculent. Il y a des semaines où l’on se creuse les méninges pour essayer de ne trouver ne serait-ce qu’un film digne qu’on pose ses fesses devant pour occuper son jeudi soir. Et puis il y a la semaine du 6 avril 2016. Une semaine où les planètes se sont alignées et qui en offre pour tous les goûts. Les sorties dignes d’intérêt existent, quels que soient les profils cinéphiles, entre L’avenir, High-Rise, Truth ou l’ultime film de Manoel de Oliveira. Mais d’un autre côté, les distributeurs nous ont réservé une sainte-Trinité. La trilogie du film qui pue à deux kilomètres de distance.

Trois films qui ont, qui plus est, eu la particularité d’avoir été relativement peu montrés à la presse et à la critique amateur, pour des raisons diverses. Trois films qui m’ont donc donné l’envie de me les faire d’une traite, dans un élan qui ne tient ni du masochisme (trop d’estime de moi pour ça) ni de la volonté d’éclairer les peuples (pas assez d’estime de moi pour ça). Simplement pour le plaisir de se dire : « Putain ça doit être marrant de se farcir ces trois machins-là à la suite« . Alors j’ai décidé de passer mon mercredi de libre à le faire. Tout en gardant en tête une chose : même si les a priori sont ce qu’ils sont, laissons une chance au produit. Dézinguer gratuitement un film qu’on s’était mis en tête de détester dès le départ, c’est une très mauvaise posture, absolument pas productive.

De toute manière, l’idée n’était pas de faire une critique de ces trois films qui, a posteriori, se confirment être totalement ratés. L’idée était plutôt de faire un pari de cinéphile complètement crétin, et d’essayer d’en ressortir sans avoir l’impression d’avoir (trop) perdu sa journée. Car après tout, et encore plus parce que les cartes UGC nous le permettent sans se ruiner, être cinéphile c’est aussi s’autoriser des plaisirs comme celui-là.

Gods of Egypt – 10h35 – UGC Villeneuve d’Ascq

Gods of Egypt

Le premier film du triptyque est aussi celui qui m’a de toute évidence demandé le plus d’efforts physiques et psychologiques. Habitant Lille, quelle ne fut pas ma surprise (c’est une façon de parler) de découvrir que le dernier film d’Alex Proyas avait été relégué à l’UGC de Villeneuve-d’Ascq. Un multiplexe de banlieue coincé au beau milieu d’une zone commerciale entre un So Good, un Hippopotamus et une sorte de restau diner pas très aguicheur. Et le tout en VF parce que sinon c’est pas drôle. Autant vous dire qu’une fois levé, douché, et avoir parcouru la dizaine de stations de métro qui m’en séparent, j’avais déjà accompli 80% des efforts de mon marathon.

Difficile de parler réellement de Gods of Egypt parce que ce n’est pas à proprement parler un film. Plutôt un projet un peu couillon, abandonné sur la table de montage après que le shitstorm qui a accompagné la sortie de ses premiers trailers ait balayé tout espoir de succès. Un vrai four industriel qui débouche sur un authentique nanar à l’ancienne.

D’ailleurs quand j’entre dans la salle, la moyenne d’âge de la quinzaine de spectateurs présents est d’approximativement 197 ans, moi compris. Je passe le quart d’heure de bande-annonces à me demander les raisons d’une telle audience, qui avec du recul, se valent à peu près toutes :

_ Ce sont les seules personnes de France à ne pas avoir Internet et donc à avoir échappé à toutes les histoires de whitewashing et d’effets spéciaux hideux.

_Ils ont connu l’Égypte antique et cherchent quelques souvenirs.

_Ils ont cru que c’était une reprise du Cléopâtre de Mankiewicz remasterisé.

_Cinématraque emploie sous le manteau une quinzaine de contrats séniors, et alors ils allaient m’entendre.

Gods of Egypt, c’est l’histoire d’un produit calibré pour les fans de Game of Thrones qui n’a attiré que ceux qui sont aussi familiers avec les mythes antiques égyptiens qu’étrangers aux problèmes de représentation à Hollywood. Et deux trois masos dans mon genre.

Et mine de rien, c’est très con, et sérieusement con en plus. Tellement que ça en devient très drôle, et sans doute le plus drôle des trois films de cette liste. Ce à quoi il fallait s’attendre venant du seul film des trois qui ne soit pas étiqueté comme une comédie. Et on vient très bien que ce produit, pas très bien parti, n’a même pas été vraiment terminé. La DA absolument affreuse avec ses dieux qui ressemblent aux Chevaliers du Zodiaque sortis de la dernière pub Orangina (ou Axe, vu comme ça pue la testostérone tout ça) et les effets spéciaux finis à la truelle ne mentiront à personne.

Mais ce qui fascine profondément dans Gods of Egypt, c’est son casting, qui lui, est véritablement divin dans l’exercice. Profondément offensant, mais de fait hilarant de par le décalage culturel qu’il provoque. Tout le monde joue dans son coin, très mal, et pas du tout de la même façon. Et ça même la VF ne peut le cacher, et ne fait sans doute qu’accentuer le constat à vrai dire. Alors c’est souvent chiant, que ce soit quand Nikolaj Coster-Waldau nous sort sa panoplie du Jamie Lannister portable ou quand le jeune héros incarné par Brenton Thwaites (*essuie son écran*) fait contempler l’insondable profondeur de son absence de charisme.

Ci-dessus, une représentation nettement plus fidèle de l'Égypte antique que Gods of Egypt.
Ci-dessus, une représentation nettement plus fidèle de l’Égypte antique que Gods of Egypt.

Cependant, si l’on s’efforce de rester dans le film et de continuer à avancer contre la tempête de sable, le film nous le rend bien avec quelques interprétations ahurissantes. Celle de Chadwick Boseman dans un premier temps, en roue libre phénoménale notamment dans une délectable scène de dissection philosophique d’une salade. Et pas de n’importe quelle salade : UNE MAGNIFIQUE SALADE DE SUPERMARCHÉ, s’il vous plaît ! Celle de Gerard Butler, jamais meilleur que lorsqu’il joue l’endive constipée à la Leonidas engoncé dans le peignoir de Liberace, offre aussi quelques perles.

Et puis vient l’apothéose absolue lorsque Geoffrey Rush apparaît. Écoutez-moi bien, je dis ça avec tout le sérieux du monde et en pesant chaque mot : la prestation de Geoffrey Rush mérite d’entrer dans les livres d’histoire de cinéma. Rarement on a vu de manière aussi éclatante au cinéma un acteur hurler intérieurement à chacune de ses apparitions « Mais putain, qu’est-ce que je suis venu foutre dans ce merdier ?« . Chaque ride, chaque regard, chaque mouvement lourd laisse transpirer la lassitude et le désespoir intense du mec qui sait très bien qu’il est en train de couler avec le navire. Et il est absolument PARFAIT dans l’exercice.

Dès le départ, le projet Gods of Egypt sentait le sapin, mais le bon sapin en plastique toc et aux guirlandes clignotantes. Inutile de lui taper dessus davantage, puisque de toute façon personne n’ira le voir. Mais à coup sûr, ceux qui chercheront un jour un gros nanar du dimanche devant lequel décuver de la veille pourraient y jeter un œil. C’est tellement mauvais que ça en devient assez divertissant au final.

Pause déjeuner – 12h50

(Merde, j’ai oublié la photo du sandwich)

Je m’étais promis de pas faire de review en bonne et due forme, mais je ne peux pas m’en empêcher, alors voici celle rapide du sandwich au poulet qui m’a servi de déjeuner : le pain au pavot était bon, peut-être un peu mou, le tout était généreux en salade mais un bémol sur la répartition de la mayonnaise allégée, étalée en excès au centre, laissant les extrémités un peu sèches. Voilà vous savez tout.

Après trois heures passées en banlieue, mon esprit de snob citadin (mais de province, donc pas trop) me rappelle irrémédiablement vers le centre-ville. Arrivé devant l’UGC Ciné Cité Lille, un groupe d’étudiants en journalisme me demande si je vais voir Les Visiteurs 3. Le hasard est bien fait. Je dis oui, un peu honteux, avant de vite expliquer le pourquoi pour sauver la face. Sans me montrer totalement convaincant. À leur micro, on parle de la polémique de l’affiche et de l’impact sur le box-office en salles (nul, même si l’oubli est parfaitement regrettable), des attentes sur le film… Et merde, je vais être en retard à ma séance.

Les Visiteurs : La Révolution – 13h20 – UGC Ciné Cité Lille

Visiteurs

Non en fait c’est bon, je suis à l’heure, ça va. Mais je suis un peu fébrile. On touche pas aux Visiteurs. J’ai bouffé le premier volet au moins 70 fois, et le deuxième à peine moins (68, et il est par moments aussi brillant que le premier, point). Même avec dans un coin de ma mémoire le désastreux remake américain et sa seule scène drôle (celle des chiottes de restaurant où Jacquouille bouffe des mini-savons), on touche pas aux Visiteurs. Poiré – Clavier, chez moi, c’est sacré. Des Visiteurs au Père Noël est une ordure, en passant pour l’ultra mésestimé et pourtant exceptionnel Les Anges gardiens, pure délire de comédie slapstick filmée comme une comédie hong-kongaise, où Clavier et Depardieu sortent l’une de leurs toutes meilleures performances comiques.

Ils ont touché aux Visiteurs ces cons. J’avais envie d’y croire, limite. Le premier teaser, même si on sentait l’accident venir au loin, m’avait très honnêtement arraché un sourire, notamment lorsque Jacquouille dit d’Ary Abittan qu' »il a une tête de bougraine, cet essuie-cul« . Peu à peu, les bande-annonces suivantes ont bien rectifié le tir, et l’absence de projection en avant-première pour une bonne partie de la presse cinéma n’a fait que confirmer les prévisions : putain, ils ont touché aux Visiteurs.

Drôle d’ambiance dans la salle, pas excessivement remplie vu l’heure, mais suffisamment pour remarquer rapidement que personne ne riait. Parce qu’il n’y avait pas de quoi rire déjà, mais aussi parce que tout le monde a rapidement ressenti que tout le monde dans cette affaire a perdu son mojo. Sans parler de chefs-d’oeuvre de mise en scène, Les Visiteurs témoignent comme pas mal d’autres films d’un vrai sens du tempo comique chez Poiré, formé à l’école Audiard/Lautner, et qui savait parfaitement construire des situations comiques géniales (le dîner à table, le bain, la voiture de la Poste, toutes de véritables petits cartoons vivants).

Là, on sent rapidement qu’il y a une Jacquouille dans le pâté. D’ailleurs, c’est quoi ce délire de transformer tous les Jacquouille en Jacques Couille, bordel ? Pourquoi caser 876 fois le même jeu de mots maladroit avec Couille dedans, ça n’a pas de sens ! Rien n’a de sens ici. OK, Les Visiteurs, ça n’a jamais été une antre du bon goût mais tout de même, limiter trois quarts de ses gags à des plaisanteries scatos et aux beuglements de Clavier, ce n’est pas ça Les Visiteurs.

Car oui, Clavier beugle. Atrocement. Déjà dans Les couloirs du temps, le problème affleurait : tellement conscient que le personnage avait trouvé son succès avec ses « Okay ! », « Dingue ! », « Hola, fillot ! », « Ca puire » et compagnie, Clavier montait le volume systématiquement. Mais là, on atteint un degré qui relève plus de la nuisance sonore qu’autre chose. Il symbolise parfaitement le versant le plus insupportable du film, hystérico-cracra-pouet-pouet, tout en oubliant ce qui faisait l’autre force de Jacquouille. Un oubli qui devient par le fait le grand paradoxe, et le seul point d’intérêt réel du film.

Pascal N'Zonzi
Grand gagnant du film : Pascal N’Zonzi, qui pourra aisément grâce à l’affiche faire oublier dans cinq ans qu’il a joué dans Les Visiteurs : la Révolution.

Autour de lui gigote tout un aréopage grand-guignolesque qui s’amuse à singer le grand noble et le grouillot parisien avec un surjeu qui finit très souvent en sortie de route. Y a vraiment des trucs inregardables dans ce film. Karin Viard est complètement à côté de ses pompes et ferait passer Muriel Robin pour Aubrey Plaza. L’effroyable Ary Abittan se vautre royalement en ne sachant jamais trop s’il doit en faire des tonnes ou juste des kilos en dandy vaguement italien. Alex Lutz est nul à chier comme souvent (à part « Heinrich, un postiche? », OK)  mais au moins pour une fois il est invisible. Et puis il y a ceux qui s’en sortent : Dubosc, le seul à un tant soit peu comprendre son personnage, Sylvie Testud, assez honnête aussi (sans doute parce que c’est la seule dont le personnage ne jacasse jamais).

La vérité, c’est que Les Visiteurs : la Révolution ne sait même pas ce qu’il est. Le charme des deux premiers volets reposait sur la confrontation de deux clichés médiévaux aux mœurs et au monde de notre temps, et aux allers-retours temporels qui en découlaient. Plus rien de tout ça, sinon l’impression d’être devant une pièce de kermesse improvisée dont on a l’impression qu’elle ne fait même pas rire ceux qui la jouent. Le silence dans la salle n’est pas pesant, mais on sent que personne n’a envie de se forcer.

Surtout, tout le monde sent qu’il y a une truc qui cloche sévère. On a vraiment l’impression de voir un film qui n’a pas fini d’être monté. Des personnages disparaissent complètement en cours de route (si quelqu’un peut me dire ce qu’il advient de Victoire-Églantine de Montmirail ou même Marat, merci de me prévenir), les sous-intrigues se multiplient sans raisons, et le tout est hyper confus. Et on sent très vite que le film s’est laissé déborder de tous côtés : il fallait caser Viard parce que la famille, la moitié du casting de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu, quelques visages de Kaamelott parce qu’on sait jamais…

En fait, ce film, c’est un gros tas informe de blagues de pets, de caca et de furoncles sans aucune direction. Une boule de merdasse en gros.

Reste que le film m’a gardé concentré devant jusqu’au bout sur un point : Jacquouille. Car s’il est certes indélébilement lié à Christian Clavier, le développement du personnage est assez intrigant. Autant le dire tout de suite : Les Visiteurs : la Révolution est un film idéologiquement un peu porté à droite. On ne s’étonne pas d’y croiser Lorant Deutsch, tant à en voir la représentation faite de la Révolution, on se demande si ce n’est pas lui qui l’a écrit. La Révolution ici, c’est juste la Terreur, ses guillotines à tour de bras et ses sans-culottes enragés. Les révolutionnaires sont des arrivistes, des incompétents, des moutons lobotomisés. Et en face, les Montmirail en fuite ont beau être des snobs un peu folkloriques, mais c’est quand même eux qu’on suit.

Sauf qu’au milieu, on a Jacquouille. Un personnage d’une crétinerie sans nom (c’est ce qui en fait le charme), sous-éduqué, sans culture ni distinction, concentré de vulgarité au sens le plus large possible (vulgus, la foule, le peuple en latin, prenez ça dans les dents, moi aussi je peux jouer les Karim Debbache). Mais un personnage qui ne s’est jamais senti mieux que dans la modernité, là où Hubert ne veut jamais que retourner au temps de sa promise et de Louis VI le Gros. Et dans ce troisième volet, ce désir constant de Jacquouille de vivre dans le monde contemporain n’est peut-être jamais apparu de manière aussi nette. Il y a quelque chose qui dépasse le simple besoin de s’affranchir de sa condition d’écuyer ou de retrouver sa dame Ginette. Jacquouille est, en soi, un personnage profondément moderne, comme une sorte d’anachronisme vivant. C’est assez étonnant venant de quelqu’un avec les convictions de Clavier, mais c’est au fond le seul charme que j’ai trouvé à ce film.

Son seul mystère en revanche, c’est ce spectateur qui, de manière inopiné, se mettait à applaudir tout seul dans la salle à certains moments. Un mystère qui restera sans doute irrésolu.

Le fantôme de Canterville – 15h50 – UGC Ciné Cité Lille

Canterville

Le temps de reprendre ses esprits et de grater 2/3 RT sur le livetweet de mon calvaire, il est 15h50 et Le fantôme de Canterville m’attend. Ça a l’air incroyablement couillon. Au final, c’est juste fade et chiant à retranscrire. Même la salle était propre, les gens étaient polis, et les gosses chialaient pas (ils rigolaient pas non, n’abusez pas). C’est du nul, mais du nul fade, sans texture, ne rien pour broder par-derrière. J’ai lu le bouquin quand j’étais au collège, je l’ai encore chez mes parents dans la bibliothèque familiale, mais j’en garde fichtrement aucun souvenir et rien à quoi me rattacher.

On dirait en réalité le spectacle d’une kermesse de fin d’année pour lequel on aurait payé beaucoup trop cher le mec au caméscope. Les décors sont en carton-pâte, les acteurs appuient chaque syllabe et chaque geste. On sent le produit marketé essentiellement pour les enfants et pour le fêtes de Halloween (ah tiens, calculons pour quand est prévue une sortie DVD avec une sortie en salles en avril…), mais même en faisant l’effort ça prend pas trop. C’est même pas infect, c’est juste comme ces paquets de pâtes multicolores qui coûtent une blinde en épicerie fine : ça attire l’oeil mais il reste pas grand chose en bouche.

Ah si, Michèle Laroque est affreuse. Mais genre encore plus que tous les Montmirail du film précédent réunis. Enfin, bon, tout le monde est insupportable, mais elle en illuminée zen, c’est le pompon. Même dans ses sketchs chez les Enfoirés, elle joue mieux je crois. Mais en fait ce film est tellement fade que j’ai pas la force d’attaquer plus ce blobfish cinématographique.

J’avais un jeu de mots aussi avec La taverne de Maître Canterville, mais honnêtement j’ai plus la force là.

Bilan des courses

L’expérience en vaut-elle le coup ? Sans doute, tant je conseillerais de ne pas voir ces films individuellement. Le fait d’associer dans la même journée des films ratés aux profils si différents (l’accident industriel, le sequel ultra cynique, et le film au goût de polystyrène) permet de se rappeler qu’on a beau dire d’un film « C’est nul », reste encore à savoir « C’est nul comment ? ». et à 11 euros la place et 22 euros l’abonnement UGC mensuel, j’ai rentabilisé un mois et demi de carte UGC en une journée. Merci au passage à tous ceux qui ont suivi ce délire à la con sur les réseaux sociaux, je m’attendais vraiment pas à ce que cette idée de merde intéresse plus de trois personnes sur Twitter. Paix et amour sur vous. Et hourra, c’est plus laïque.

#JournéeDebout #OnVautMieuxQueCa
#JournéeDebout #OnVautMieuxQueCa

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