Le Dernier chasseur de sorcières : le chef-d’œuvre de Vin Diesel

C’est au sortir d’un Fast and Furious 7 de haute tenue que l’on s’est rendu compte d’à quel point Vin Diesel était devenu un acteur passionnant. En faisant fi de toute cohérence narrative, il faisait de l’ultime scène du film rendant hommage à son compagnon de route Paul Walker un truc extrêmement bizarre mais particulièrement réussi. On l’y voyait conduire sa caisse en déblatérant en voix-off des niaiseries sur le mal qu’il éprouvait d’avoir perdu son partenaire. Le fait est qu’il s’y révélait vachement touchant.

Sûrement parce qu’à l’instar d’un Nicolas Cage ou d’un Liam Neeson, Vin Diesel vit réellement à travers l’écran, trimballe sa carcasse bien charnue de film en navet, se créant une mythologie à lui tout seul, réduisant en tout cas sans le vouloir au ridicule toute tentative de mise en scène autour de lui.

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Il est ce mec bien trop musclé pour être crédible, à qui l’on ne confierait pas grand-chose auquel on tiendrait, bon film compris. Ce géant au grand cœur qui casse tout ce qu’il touche. Vin Diesel, le cinéphile ne peut qu’avoir envie de l’aimer.

Genre cinématographique à lui tout seul, personne ne saurait le remplacer dans son rôle de bourrin au grand cœur d’Hollywood. Sa plus-value sur les autres acteurs du genre, c’est que lorsqu’il tape, en général ça fait très mal, et ce dès le premier coup. De ruse il ne s’encombre pas outre-mesure et même qu’il peut porter des trucs méga-lourds (exemple : des frigos) pour les jeter sans vergogne sur des méchants (généralement musclés).

Sous ses airs de navet carton-pâte, Le Dernier Chasseur de Sorcières pourrait bien être son Taken à lui. Il y incarne un chasseur de sorcières veuf condamné par la la pire d’entre elles à la vie éternelle. Condamné, à vie, à buter des méchants, donc. La métaphore est causante, c’est bien de Vin Diesel l’acteur dont il s’agit. Qui s’est ici résolu à ne jamais avoir le droit de mourir ni d’abandonner.

Hollywood carbure au Diesel

Dans Le Dernier Chasseur de Sorcières, le seul moyen pour lui de mourir, et ainsi de s’affranchir de sa condition un peu relou, c’est de crever le cœur de la plus méchante des sorcières – Hollywood ? – lui ayant jeté ce vilain sort. Tant qu’il vit, elle vit. Ça, on ne le lui apprendra que très tard, parce que les gens ont plus besoin de son immortalité que peur d’elle, mais aussi de tous ceux qui, tapis dans l’ombre, n’attendent que sa mort pour ne plus rien craindre. Hollywood comme un moindre mal, donc, en filant la métaphore. L’issue du récit verra d’ailleurs Vin Diesel confronté à un dilemme passionnant lorsque l’on considère le film sous cet angle.

Évidemment, le film se mérite. Dans des décors de studio et avec des effets spéciaux dignes du début des années 2000, on sent bien que les préoccupations du réalisateur ne sont pas d’en mettre plein la vue au spectateur. Dans le genre, on préfère d’ailleurs nettement esthétiquement parlant Constantine, qui raconte la même chose en gros mais sonne lamentablement creux.

Le film se conclut comme un clin d’œil du réalisateur aux quelques chanceux qui auront su comprendre où il veut en venir par une scène sortie de nulle part, voyant l’héroïne attendant devant une grosse voiture un Vin Diesel évidemment victorieux des emmerdes. Dérapages dans un New York qui l’a échappé belle, le Vin a éradiqué le problème sorcières et peut s’en retourner tranquillou aux Fast and Furious.

De toute façon il s’en fout : il est immortel.

Le Dernier Chasseur de Sorcières, de Breck Eisner avec Vin Diesel – Sortie le 28 octobre 2015

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