Je fais le mort : prophétique?

Jean Renault, acteur (ha ha!), ne parvient plus à obtenir de cachets car il est vraiment trop chiant (hé hé!). Alors, pour payer son divorce, il se résout à jouer le mort lors d’une reconstitution de scène de crime à Mégève, Haute-Savoie (ho ho ho!).

A partir de ce pitch vendeur et particulièrement original (découpé dans le journal, pour être exact), Je fais le mort déroule toute l’artillerie du savoir-faire comique « à la française » : légèreté d’un humour populaire à base de publicités pour laxatifs, poncifs sur la vie en province (corruption généralisée, désert culturel et travers sado-maso des notables), enfin mise en scène confortablement télévisuelle (on peut se payer un travelling, très bien, mais pour dire quoi?).

N’en déplaise aux frères Dardenne, co-producteurs, il est difficile de percevoir dans ce produit un autre objectif que celui de faire de l’argent. Le plus agaçant dans tout ça est la paresse manifeste d’un scénario qui se soucie comme d’une guigne de son intrigue policière (n’importe quel épisode de Julie Lescaut fait mieux) et qui accumule les facilités sociologiques (la palme revenant à la scène du joint, dont le pourcentage de crédibilité est proche de zéro). En creusant un peu, on s’apercevra qu’il s’agit en fait d’une métaphore particulièrement fine du métier d’acteur : celui ci doit donc subir régulièrement les réalisateurs tyranniques (ici, une juge d’instruction pas commode), les assistants pas très doués (la gendarmerie locale, bien sûr), les scénarii pas top, et surtout, surtout, l’ennui des hôtels de province. Dur, la vie d’acteur.

En parlant d’acteurs, Géraldine Nakache et François Damiens fonctionnent plutôt bien ensemble, mais le réalisateur semble avant tout soucieux de faire rentrer la forte personnalité de ce dernier dans la case étroite de son imaginaire, détruisant du même coup toute sa force d’étrangeté. Ce qui est dommage lorsqu’on se réclame de Twin Peaks. Tentons donc de ne pas voir dans ce téléfilm de luxe une prophétie de la suite de carrière de Damiens, à qui, sincèrement, on souhaite mieux.

Lors d’une séquence pas plus dispensable que les autres, l’un des personnages secondaires du film prononce la sentence suivante : « Il ne faut jamais mélanger la passion et le travail, ça se termine toujours mal ». Reste à savoir quelle est la passion de Jean-Paul Salomé.

Je fais le mort, Jean-Paul Salomé, avec François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste, Anne Le Ny, France, 1h45.

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2 thoughts on “Je fais le mort : prophétique?

  1. « Jean Renault » est un cliché à Jean Rénault mais aussi au frère de Jacques Renault, un des gros méchant de Twin Peaks.

    Mon pauvre Benjamin, je te trouve bien courageux d’aller te farcir des bouses de ce style. C’est un apostolat…

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