On commence à le savoir, l’Australie était, dans les premières années de sa colonisation par le Royaume-Uni, un bagne pour les pires criminels du Commonwealth. De là descendrait sa population actuelle ainsi que l’attrait de ses cinéastes pour la violence la plus brute. Nous sommes, encore une fois, obligés de le rappeler tellement le premier film de Ben Young reprend tous les poncifs de ce cinéma austral. Love Hunters traite de l’horreur au quotidien: À la fin des années 80, un couple de banlieusards séquestre, viole et tue des lycéennes.
On pourrait pardonner l’aspect assez attendu de l’histoire, si Love Hunters était soutenu par une mise en scène singulière. Bien que le talent de technicien de Ben Young soit évident, le film manque cruellement de personnalité. Ces séquences au ralenti, qui évoquent la vision des tueurs, nous les avons déjà vues. Ces hits de la musique pop des années 70 (Moody Blues, Joy Division), nous les avons déjà trop entendus. Mais c’est à l’occasion d’un plan séquence que Young nous perd totalement. En faisant durer les sévices du tortionnaire sur l’héroïne, la volonté d’horrifier le spectateur pour le seul but de le choquer se révèle évidente. Une séquence pour le moins maladroite qui participe à l’échec artistique de l’ensemble. Pour le dire autrement, le film rate son objectif: il n’ébranle pas, il ennuie.
Love Hunters de Ben Young avec Ashleigh Cummings, Emma Booth et Stephen Curry. 1h48
tewt