Le premier épisode d’American Horror Story : Asylum était diffusé ce samedi 6 avril sur Ciné+ Frissons. Ambiance camisole de force, électrochocs et coups de fouets.
On prend (presque) les mêmes et on recommence. Jessica Lange, Zachary Quinto, Evan Peters, Lily Rabe, Frances Conroy et Dylan McDermott rempilent pour une deuxième saison. Mais, après la maison hantée finissant par « habiter » ses occupants, et avant les probables histoires de sorcières de la troisième saison actuellement en préparation, c’est entre les murs d’un asile psychiatrique que se déroule l’essentiel des treize épisodes d’American Horror Story : Asylum. Car, c’est l’une des originalités de la série de Ryan Murphy (le créateur de Nip/Tuck et Glee) : chaque saison est conçue pour être indépendante des autres. Même si une partie des acteurs au casting reste identique, leurs personnages n’ont aucun lien avec ceux de la saison précédente. Et l’ultime épisode boucle les différentes intrigues sans réserver aucun cliffangher. Un bon moyen d’éviter l’essoufflement qui gagne bien des séries au long cours dès la troisième ou quatrième saison, et de se faire plaisir sur le plan créatif.
« Le silence des agneaux vole au-dessus d’un nid de coucou »
Le concept d’American Horror Story s’articule autour de l’exploration des sous-genres du cinéma horrifique. Pour schématiser, son ambition est de conjuguer l’efficacité de l’effroi avec des enjeux sentimentalo-dramatiques. Précédemment, ce sont donc les films de maison hantée, l’archétype du savant fou et les histoires de fantômes qui étaient « revisités » en une sorte de « Amityville rencontre Six Feet Under« . Cette deuxième fournée nous sert plutôt « Le silence des agneaux vole au-dessus d’un nid de coucou ». Le premier épisode commence par suivre un jeune couple qui a poussé la porte de l’asile de Briarcliff, aujourd’hui désaffecté, pour y chercher son lot de frissons : le lieu serait maudit. On replonge alors dans le passé de cet établissement flippant. Direction les années 1960 : Soeur Jude gère l’endroit d’une main de fer. Et, alors qu’un tueur en série, surnommé « Bloody Face », vient d’y être interné, une journaliste déboule sur place pour mener l’enquête.
Un twist par épisode
AHS : Asylum est résolument plus sombre, mélancolique, désespéré et désabusé que la première saison. La tension dramatique est parfois vertigineuse. Ryan Murphy tire profit du la période à laquelle se déroule l’intrigue : l’homosexualité devait se vivre cachée, l’hostilité envers les couples mixtes était totale. Et les traitements par électrochocs, quasi-systématiques, transformaient les séances de soins psychiatriques en sessions de torture. Le scénario, loin de faire dans le consensuel, brasse la folie, la religion et le sexe et assure au moins un twist par épisode. Les plus fous ne sont pas forcément ceux que l’on croit : l’idée ne semble pas originale pourtant, Ryan Murphy la pousse dans ses derniers retranchements. Résultat : on se met à haïr des personnages que l’on a aimé, et inversement. Mais surtout : on frissonne et on est happé par toutes ces histoires qui s’entrelacent. Là où le cinéma horrifique actuelle peine à bousculer le spectateur, AHS : Asylum ne cesse de lui rappeler qu’il est si bon d’avoir peur.