The Big Lebowski : un chien dans un jeu de quilles

Way back in the 90’s there was this movie. Movie I wanna tell you about. Movie by the name of The Big Lebowsky.

The Big Lebowski fait partie de ce club privilégié des films qui ont obtenu le mystérieux label “culte”, dont on ne sait quelle réalité cinématographique il recouvre mais qui désigne ces films dont la seule évocation du nom en soirée suscite les rires et les regards entendus. Évidemment, The Big Lebowski ! The Dude ! Et ceux qui n’auront pas encore vu le film vivront de longues minutes à sourire bêtement pendant que les autres leur dévoileront les meilleurs moments du film à coup d’imitations bien senties. Parce qu’un film culte doit répondre à un certain nombre de critères permettant d’en faire un dénominateur culturel commun : des citations, des personnages marquants, des scènes sortant du lot. Et il est vrai que The Big Lebowski répond à tous ces critères.

La fine équipe

La fine équipe

Joel et Ethan Coen viennent de connaître un très gros succès avec leur comédie noire Fargo. Ils décident alors de réaliser un film sûrement plus léger, parodiant les polars noirs en utilisant leur recette habituelle : des situations décalées et des personnages loufoques, voire légèrement demeurés. Le casting aux petits oignons permet de faire vivre cette galerie d’idiots improbables. L’immense John Goodman joue le rôle d’un vétéran du Vietnam, incapable de se taire et toujours prêt à en découdre. Steve Buscemi retrouve les Coen pour un rôle cette fois-ci quasi mutique. Enfin, les seconds rôles sont aussi à la hauteur, Philip Seymour Hoffman, John Turturro et Julianne Moore complétant cette galerie de personnages improbables. Et c’est ce qui fait tout le succès du film. D’autant plus que les dialogues, parfaitement écrits, créent une belle alchimie loufoque entre les protagonistes. Jeff Bridges ajoute à tout ça une bonne dose de nonchalance. Le Dude voit la situation empirer sans jamais donner l’impression de s’en inquiéter particulièrement. Totalement dépassé, il est un pantin finalement difficile à manipuler puisque totalement imprévisible. Et c’est ce qui le rend à la fois attachant et énervant, signe des bons personnages.

 

Le Dude va donc se retrouver impliqué dans une sombre et rocambolesque affaire d’enlèvement qu’il ne comprendra pas plus que nous. Les frères Coen se sont inspirés de l’œuvre de Chandler pour le scénario. Rappelons en effet qu’Howard Hawks, après avoir réalisé une adaptation du Grand Sommeil, avait confié : « Je n’ai jamais bien compris l’histoire du Grand Sommeil. » Pas la peine donc de s’attacher à toutes les subtilités du scénario. Plus que son sens, c’est le non-sens du film qui compte. L’absurde est en effet l’un des nerfs du cinéma des Coen. La magnifique scène du rêve du Duke en est un des moments les plus évidents. Le montage renforce cette impression, de nombreuses scènes commençant par des plans incompréhensibles (une femme sur un trampoline, de la peinture en altitude…) avant que l’on retourne sur les personnages centraux. Tout le film semble donc se dérouler dans cette perplexité continue. Les actions des personnages n’ont généralement aucune logique, mais après tout pourquoi pas ? On retiendra surtout que le tapis était en harmonie avec la pièce.

Stranger

Et c’est moi qui vous le dis

Si avec tout ça, vous n’avez pas envie d’aller le revoir en salles lors de sa ressortie, j’espère qu’au moins vous ferez une petite partie de bowling…

The Big Lebowski, Joel & Ethan Coen, avec Jeff Bridges, John Goodman, Julianne Moore, Etats-Unis, 1998.

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