Doctor Strange in the Multiverse of Madness. Le multivers est dans le fruit

L’inarrêtable machine Marvel continue son chemin et nous voilà donc arrivés au 5ème film de la phase 4 : Doctor Strange 2. Si vous suivez un peu l’actualité cinéma de la Maison des Idées, vous savez que Sam Raimi a repris le flambeau de Scott Derrickson, réalisateur du premier volet parti pour différends artistiques. Entre Scott Derrickson et Sam Raimi, on retrouve un même goût pour le cinéma d’horreur. Et c’était l’une des promesses de ce film : introduire de l’horrifique tout en explorant les possibilités du multivers qui a déjà tant réussi au personnage de Spider-man. Pari réussi ?

Allons droit au but : ceux qui avaient peur que Sam Raimi se fasse avaler tout cru par la formule Marvel peuvent être rassurés. On retrouve bien le réalisateur d’Evil Dead dans les nouvelles aventures de Stephen Strange. On restera très abstrait dans cet article pour éviter le si redouté spoil, mais la menace qui pèse sur le Sorcier (plus) Suprême semble en effet tout droit sortie d’un film d’horreur (de Sam Raimi ou de Hideo Nakata !). Le film est d’ailleurs à ce titre assez malin en nous faisant dans un premier temps craindre le pire avec des monstres numériques passe-partout qui sont la plaie des films de super-héros avant de se recentrer très rapidement sur un danger bien plus intime et convaincant. La mise en scène se permet même des audaces qui surprennent tant nous avons été habitués à la lisse uniformité des précédents films. Dans Doctor Strange 2, il y a de la casse et des effets assez saisissants. On le déconseillera ainsi aux plus jeunes enfants qui pourraient bien y perdre quelques nuits de sommeil. (Bon après, moi j’avais peur de Tintin et Babar, enfant, donc à vous de voir).

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Le passage du Necromicon au Darkhold s’est donc fait sans difficultés pour Sam Raimi qui donne une nouvelle dimension à l’univers Marvel. Et même plusieurs dimensions, car le multivers est au cœur de Doctor Strange 2. Déjà introduit dans la série Loki ou dans le film Spider-Man : No way home, le multivers continue de prouver qu’il est un formidable terrain de jeu pour les scénaristes. Là aussi, nous resterons discrets sur les éléments de scénario. Mais les amateurs du monde Marvel au sens large seront ravis de ce que se permet le film. Il y a une forme de jubilation permanente à chaque scène. On retrouve cette impression qui avait fait le succès de Spider-man : No way home, comme si les scénaristes avaient retrouvé leur âme d’enfant et essayaient de porter à l’écran toutes les idées saugrenues qui leur passent par la tête. Mais contrairement au film de Jon Watts, l’ensemble se tient ici beaucoup mieux et le fan-service n’intervient pas au détriment du scénario.

On peut regretter cependant que le scénario, justement, soit un peu sage et qu’il n’offre qu’un petit aperçu de ce qu’un format un peu moins convenu aurait pu donner. Il y a évidemment des facilités, des résolutions trop évidentes qui tempèrent la folie dont essaye de se parer le film, jusque dans sa communication. Cela gêne particulièrement pour l’écriture du destin d’un des personnages-clefs du film qui aurait mérité un peu plus de profondeur. Mais, malgré cela, il est difficile de bouder son plaisir. Car si Sam Raimi s’est amusé à distiller son cinéma de genre dans la clinquante vitrine Marvel, tous les acteurs semblent également avoir pris du plaisir et nous partagent cette ambiance euphorique. Cumberbatch et Rachel McAdams sont toujours impeccables.  Xochitl Gomez, la petite nouvelle dans le rôle d’America Chavez, s’en sort également parfaitement. Mais surtout, Elizabeth Olsen est parfaite en Sorcière Rouge, dans un rôle pourtant assez difficile et parvient encore à surprendre dans la peau d’un personnage qu’elle a pourtant incarné à de nombreuses reprises.

Le premier des trois films prévus par Marvel Studios pour 2022 est donc une réussite. En deux heures denses et rythmées, Doctor Strange in the Multiverse of Madness offre une vision différente et plus inquiétante du MCU tout en se montrant généreux avec les spectateurs friands du monde Marvel. Une bonne surprise.

Doctor Strange in the Multiverse of Madness, de Sam Raimi avec Benedict Cumberbatch, Elizabeth Olsen, Xochitl Gomez et Rachel McAdams. En salles le 3 mai 2022

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