La civil : Une mère contre les cartels

Avant toute chose, il est temps d’adopter une nouvelle loi cinématographique internationale : à partir d’aujourd’hui, il est officiellement interdit d’inclure un plan de son personnage féminin se coupant les cheveux devant un miroir pour symboliser son changement de personnalité. Merci de votre compréhension.

Les films se déroulant au Mexique sur les enlèvements et les gangs, on en a déjà vu quelques-uns. Alors quand on s’installe sur notre strapontin pour voir La Civil premier film d’une jeune réalisatrice roumano-belge produit majoritairement en Belgique, on se demande quel nouveau regard elle va pouvoir porter sur le sujet.

Pour évoquer ce fléau, c’est le combat d’une mère qu’a choisi de raconter Teodora Ana Mihai. Suite à l’enlèvement de sa fille et une demande de rançon, Cielo remue ciel et terre pour la retrouver et comprendre ce qui lui est arrivé. Portrait de mère-courage, La Civil est aussi d’après sa réalisatrice le fruit d’un long travail d’enquête et est grandement inspiré de faits divers. C’est d’autant plus surprenant que le film ne paraît quasiment jamais vraisemblable. La quête de Cielo se confond ainsi régulièrement avec celle de l’armée locale et on assiste à des combats extrêmement violents pendant lesquels Cielo se balade sans aucune protection à la recherche de sa fille. Abandonnée par toutes les institutions, Cielo n’a en effet pas d’autre choix que de tout faire elle-même. Le contraste avec son mari attentiste est souligné à l’extrême par la réalisatrice jusqu’à la caricature. On finit par ne plus croire à aucun des personnages qu’on croise, ni aux situations dans lesquelles ils sont placés.

La construction même du film, mélange d’enquête, de quête de vengeance, de critique de la société mexicaine gangrénée par la corruption et la violence ne tient pas debout et finit par tourner en rond, enchaînant les scènes de violence, de torture et d’exécution. On part sur une piste pour finalement revenir à un élément laissé de côté précédemment sans que cela n’ait de sens pour le développement des personnages. On finit donc par s’ennuyer profondément, jusqu’à la dernière scène profondément énervante qui conclut un film ennuyeux par une faute de goût impardonnable. On déconseille.

La civil, un film de Teodora Ana Mihai, avec Arcelia Ramirez et Alvaro Guerrero

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