Don’t Tell A Soul : au fond du trou, on creuse encore

J’avais promis à Captain Jim de ne pas perdre mon temps avec les films que je n’ai vraiment pas aimé à Deauville. Mais Don’t Tell A Soul dépasse toutes mes espérances niveau nanar que j’étais obligé d’écrire quelques lignes dessus.

Si jamais vous aviez envie de voir Dwight de The Office subir une nouvelle blague qui dure beaucoup trop longtemps, sachez qu’ici, il finit au fond d’un trou après avoir poursuivi deux jeunes frères, Joey (Jack Dylan Grazer) et Matt (Fionn Whitehead), qui ont volé du fric dans une maison abandonnée. Le concept aurait pu être audacieux, les ados se retrouvant face à un dilemme moral : venir en aide à cet homme (qu’ils ont pensé être un agent de sécurité vu son uniforme) au risque qu’il les dénonce à la police par la suite, ou le laisser croupir au milieu de nulle part.

– C’EST VRAIMENT PAS DRÔLE JIM

Il aurait aussi pu être intéressant de voir la rivalité entre ces deux frères se creuser, l’aîné, Matt, étant la tête brûlée/le rebelle/le chieur de service tandis que Joey, le plus jeune, a la conscience plus tranquille. C’est lui qui se prend de pitié pour « l’homme du trou », ou M. Himby. Les deux se chamaillent autour de leur mère malade, qui réclame tous les jours son soda sans sucres sorti du frigo et passe son temps devant les infos à la télé. Ça aurait pu, j’ai bien dit, puisqu’à la place, on obtient une (longue) succession d’engueulades totalement invraisemblables avec un Fionn Whitehead en roule libre (sûrement très énervé de voir vers quoi s’est dirigée sa carrière depuis Dunkerque).

Ça aurait pu intéressant aussi lorsque l’on voit les premiers échanges entre Joey et le M. Himby, mais beaucoup moins lorsque le mec-au-fond-du-trou commence à parler d’à quel point Joey serait un bon chrétien de lui venir en aide et que la gentillesse l’emporte toujours, avant que la seconde partie du film ne fasse de lui un Russell-Crowe-dans-Enragés wannabe. Un mec qui veut devenir le papa de substitution de Joey en lui apprenant à… attention… MANIER UNE ARME ! Sûrement le film le plus américain que l’on ait vu, entre ce mélange bon samaritain/pro NRA.

Don’t Tell A Soul multiplie les twists tirés par les poils de nez dans sa dernière partie et se déploie dans un festival de bon gros n’importe quoi. On a l’impression de faire face à deux films en un : le premier qui se prend très au sérieux dans sa dimension hyper-dramatique (il faut mettre la daronne à l’abri, quand même) et un second en mode comédie d’action nanardesque. Sauf que le second film l’emporte sur le premier et provoque la stupéfaction totale. Bref : une bonne barre de rire, et pour ça, merci Deauville.

Don’t Tell A Soul, de Alex McAuley. Avec Jack Dylan Grazer, Fionn Whitehead, Rainn Wilson et Mena Suvari. Date de sortie française inconnue. Présenté en Première française au 46e Festival de Deauville.

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