Confinématraque : on vous dit tout

Le (premier ?) confinement s’achève. Même si évidemment, tout ne va pas reprendre comme avant dès le 11 mai et même si nos chères salles de cinéma restent fermées, on va en profiter pour faire le point sur l’activité des vos rédacteurs et rédactrice préféré.e.s (nous) pendant ces deux mois enfermé.e.s.

1. Quel était ton dernier film vu en salles avant le confinement ? C’était bien ?

Renaud : Vivarium, avec Imogen Poots et Jesse Eisenberg. Distribué en salles par Jokers puis retiré pour le ressortir plus tard… C’était affreux. Déjà, ça parle de confinement, donc non merci, mais en plus c’est vraiment très très con. Le propos tient sur un timbre poste mais le film dure 95 minutes, c’est un épisode de la Quatrième Dimension trop étalé. Il reste de bonnes idées visuelles très dérangeantes dans le tout, mais ça ne suffit pas. Comme dernier film, c’est nul !

Gaël : Un divan à Tunis. Très sympa, je l’aurai vu chez moi, cela ne m’aurait pas dérangé. J’aurais aimé dire Monos ,qui mérite d’être vu en salle, et ça fait bien de dire qu’on a vu un film colombien au cinéma. Mais j’ai vu une petite comédie modeste qui ne prend aucun risque.

Jean-Baptiste : La fermeture des salles de cinémas a été prononcée tandis que je me trouvais dans ma préférée : la salle du bout du labyrinthe de l’Omnia de Rouen – la 3, je crois –, celle qui, pour y accéder, te fait passer par tout plein de couloirs exigus et escaliers mal éclairés. Sur les murs et au sol, une moquette rouge assez moche. Dans les escaliers, la moquette porte encore le logo de l’ancien Gaumont d’il y a une bonne dizaine d’années. C’est une aventure, que de rejoindre la salle du bout du labyrinthe, je te jure. Et quand tu y arrives, un siège sur deux est de traviole, à fort potentiel torticolis ou hernie. Je suis allé voir un truc qui s’appelait Dark Waters, et c’était bof mais peu importe. Le cinéma l’Omnia (Rouen) devait subir d’importants travaux durant la fin de l’année. On a appris cette semaine qu’il ne rouvrirait finalement pas avant, et que donc, on n’y entrerait plus en 2020. Plus que de Dark Waters, c’est de cette moquette aux murs, de ces sièges un peu pourris et de cette salle qui se méritait qu’il faudra que je me souvienne.

Julien : Mes jours de gloire, le Vincent Lacoste-Movie de 2020. Pas aussi ouf que j’aurais aimé, y a un ton, le final est très joli mais les trois-quarts du temps ça reste ultra-balisé. Après, ç’aurait pu être pire, c’était pas Trolls 2.

Gabin : J’ai plus envie de parler de mes trois dernières séances avant le début du confinement. Trois projections privées pour des films que l’on pensait voir sortir bientôt.

Mercredi 11 mars : la projection presse du nouveau remake live-action de Disney, Mulan. Une salle un peu moins remplie que d’ordinaire pour une projection Disney. On commençait déjà un peu tous à parler du coronavirus, avec naïveté et distance. Est-ce qu’on se faisait la bise ou non pour se dire bonjour ? Est-ce qu’on maintenait nos distances ? Là aussi, à l’époque (on croirait que c’était il y a trente ans), on se disait que ce n’était qu’une vilaine grippe et puis c’est tout. On sentait malgré tout que la situation était un peu délicate, et qu’on doutait un peu de la sortie du film. À tel point qu’il a été nécessaire pour le personnel de Disney de nous dire, en introduction : « oui, ne vous inquiétez pas, le film sortira bien en salles le 25 mars, la réalisatrice sera d’ailleurs présente à Paris lundi prochain pour présenter le film ». On ira encore au cinéma, tout ça tout ça, jusqu’à ce que le confinement ne réduise nos petits rêves à néant. Que puis-je dire du film ? Pas grand chose, je suis censé être sous embargo jusque la veille de la sortie, du moins la date initiale prévue. Me risquerais-je à rompre cet accord sans même savoir ce qu’il en est désormais ? Non. Mais je n’aurai qu’une seule chose à dire : j’ai hâte qu’une scène du film soit remontée sur internet avec Rise Like A Phoenix en fond sonore.

Le même jour : projection privée (influenceurs à gogo, blogueurs, journalistes…) de Sans un bruit 2, attendu quant à lui le 18 mars, au Pathé Beaugrenelle. Pop-corn et boissons énergisantes offertes, photoshoots… L’ambiance des grands soirs, pour flatter le public, installé bien confortablement dans les moelleux fauteuils en cuir de la salle Dolby Cinéma. Là aussi, aucune inquiétude pour le coronavirus : deux salles pleines à craquer, comme si de rien n’était. Là aussi, je suis censé être sous embargo. Je vais quand même dire que : c’est bien.

Le lendemain, j’embarquais sans le savoir pour ma dernière projection presse avant un délai indéterminé avec… Les Trolls 2 : Tournée mondiale, dont Captain Jim vous parlera bien mieux que moi. Sans trop y croire, et au point où on en est actuellement, c’est limite si le film ne terminera pas dans mon top de l’année, vu sa supériorité par rapport au premier volet !

Julie : Monos et La Communion à la suite dans la même soirée ! Doublement contente: de mon “anticipation” du confinement et de la fermeture des cinémas, déjà, et ensuite parce que les deux films m’ont beaucoup plu. Le hasard (ou mon flair) est bien fait, puisqu’ils mettent tout les deux en scène la difficulté à s’extraire d’un groupe ou d’un milieu pour tracer sa propre route, à contresens parfois.

Lucas : Je suis allé voir La Communion le 4 mars. J’avais le souffle court au moment du générique et de sa fin, qui m’a laissé circonspect sur le moment. Si le film est de prime abord assez consensuel dans son histoire, c’est une parabole efficace, et l’idée de prendre des pans moraux de la Bible pour en faire des arcs narratifs est astucieux. J’ai aimé les réflexions qu’il propose sans les imposer, et puis la photo, la réalisation et les comédiens surtout emportent le tout.

Mehdi : C’était Dark Waters pour moi. L’ambiance était déjà un peu bizarre car il n’y avait qu’une seule autre personne dans la salle. J’avais envie de tousser pendant tout le film mais j’avais peur d’affoler mon compagnon de route. Le film était sympathique sans être formidable. A ce train il risque pourtant de figurer très haut dans mon trop de fin d’année…

2. A quel point les salles de cinéma te manquent ?

Renaud : Plutôt pas mal, mais ça va. Ce n’est pas ce qui me manque le plus en définitive… C’est plutôt ce qu’il y a autour, professionnellement, qui m’inquiète.

Gaël : À Paris, aller dans une salle de cinéma c’est éventuellement ramener des punaises de lit chez soi. Avant le confinement, j’y allais, mais à cause de ces bestioles c’était un acte politique fort (pour dire que j’aime « La Salle »). Du coup, je dirais : non les salles de cinéma ne me manquent pas du tout. Lorsqu’elles vont rouvrir, j’irais évidemment, et peux être qu’avec les mesures sanitaires contre le virus, il y aura une prise de conscience qu’il y a d’autres soucis sanitaires à régler dans les salles parisiennes. Avant le confinement en dehors des salles MK2 qui ont eu plusieurs shitstorms sur les réseaux sociaux, pas certains que les salles de cinéma parisiennes faisaient le nécessaire pour éviter les punaises. En tout cas, tout comme pour le Covid, les salles de cinéma sont des lieux qui permettent aux punaises de conquérir le territoire et de pourrir la vie des gens.

Jean-Baptiste : À un point que je n’imaginais pas. Je passe ma vie de confiné à commencer des films, sans que la pénombre dans laquelle d’ordinaire elles me plongent ne puisse me forcer à les finir.

Julien : Pas trop au fond. Je suis évidemment pour les exploitants, les distributeurs, les producteurs, tous les acteurs du circuit. Mais en tant que consommateur, je ne ressens pas un manque insupportable de la salle. Déjà parce que je n’ai pas un fétichisme de la salle de cinéma (même si j’y vais très souvent), contrairement aux cinéphiles qui ont grandi en grande ville. Ensuite parce que la cinéphilie se vit et se construit aussi en-dehors des salles. On rattrape les DVD/Blu-Ray qui croupissent dans le placard, on vide les listes Netflix, on se laisse tenter par le classique qui passe sur Arte… Bien sûr, dès que les conditions seront propices je retournerai rapidement en salles. Mais pour l’instant, l’enjeu sanitaire est beaucoup trop important.

Gabin : Puisqu’il s’agit probablement du lieu où je passe le plus de temps après mon lit et mon canapé : je crois que oui. Le petit plaisir d’être seul à l’un des premiers rangs (pas non plus au premier, faut pas déconner non plus, plutôt le quatrième ou le cinquième), au milieu, à des séances peu bondées et pouvoir enchaîner plusieurs films d’affilée me manquent beaucoup.

Julie : Je sais que beaucoup de cinéphiles, notamment sur Twitter, se lamentent beaucoup de la fermeture des salles mais… Pour ma part, ce n’est pas ce qui me manque le plus. Du confinement chez soi à celui en salle obscure, il n’y a qu’un pas, et je peux le franchir aisément en lançant un film après avoir fermé mes volets. Bien sûr, la variété des programmations et l’excitation de découvrir une nouvelle oeuvre n’est pas là mais je trouve l’offre cinématographique bien fournie, pour qui peut se permettre un abonnement auprès d’une ou plusieurs plateformes de streaming. Beaucoup de structures ont fait l’effort de mettre en place des plateformes gratuites, ce qui est très appréciable – je pense notamment aux cinémathèques de Nice, Paris, au site d’Arte toujours présent. Si l’on peut s’extraire un peu du contexte anxiogène de la pandémie du COVID-19, c’est agréable de bénéficier d’une période “creuse” pour découvrir des films qu’on avait ratés, récents ou plus anciens.

Lucas : Les salles de cinéma me manquent, mais pas autant que si leur accès m’était impossible lors du déconfinement. Même si j’ai du mal à imaginer que certains puissent se ruer vers les salles lorsqu’on sera autorisé à sortir de chez nous. J’aurais autre chose à faire le moment venu.

Confiné je regarde des films chez moi, tranquillement, en essayant de ne pas étouffer sous l’offre absurde, et l’injonction de certains milieux et professionnels à voir tel ou tel film ou, et surtout, série.

Mehdi : ça me manque beaucoup. Le rituel d’aller à la salle, la peur que la séance soit complète, le choix du meilleur siège, l’ambiance une fois installés sur son petit strapontin, regarder le visage des gens pendant le film et juste après que les lumière se rallument, le petit sas de réflexion et de retour à la réalité sur le chemin de la maison. Décidément, c’est bien les salles de cinéma…

3. Tu as regardé plus ou moins de films que d’habitude depuis le 12 mars ?

Renaud : Moins.

Gaël : C’est une année particulière, car pendant presque deux mois (décembre/janvier), il m’était difficile d’aller sur Paris : pas de transports (une grève justifiée évidemment). Ça ne me dérangeait pas trop, la vie parisienne me stresse (et pour les salles de cinéma, réponse 2). J’ai un peu stoppé les projos, et les salles de cinéma. Cela dit, j’ai tout de même découvert un cinéma de quartier très sympa Le Luxy à Ivry. Ils ne passent, évidemment, pas tous les films, mais ils programment des films fragiles. Je ferme la parenthèse. Donc pendant le confinement, j’ai rattrapé les films que je n’avais pas vus en décembre, janvier (j’ai repris le chemin des salles en février, mais n’y avait pas grand-chose, et très vite en mars on s’est retrouvé avec le confinement). Du coup, j’ai vu plus de films pendant le confinement que d’habitude, mais uniquement pour l’année 2020. De façon générale pas plus que d’habitude, peut-être même moins.

Jean-Baptiste : De débuts, bien plus, de fins, bien moins.

Julien : Probablement un peu plus, car moins de déplacements, moins de sorties, moins d’activités annexes. Ça n’a pas changé dans des proportions folles mais oui, un peu plus de films vus depuis six semaines.

Gabin : Beaucoup moins. J’en ai plutôt profité pour rattraper mon retard en séries : j’avance dans mon marathon Friends (et il ne me reste plus que deux saisons !), je regarde mes petits plaisirs coupables comme New Amsterdam et The Resident, d’autres choses que je n’avais pas encore finies avec un peu de douleur comme The Witcher… Et j’ai découvert quelques belles choses : The Accident, The Capture, The Hunting, Breeders, Parlement, Quiz, Mes Premières Fois, Mrs. America… mais surtout la nouvelle version de La Bande à Picsou, véritable pépite d’écriture, d’humour et d’animation.

J’essaie aussi de regarder les films qui sont depuis des lustres sur mon ordinateur afin de libérer de l’espace. Ou de découvrir en VOD d’autres œuvres que je n’ai pas pu voir au cinéma.

Julie : L’enrichissement quotidien ou hebdomadaire du catalogue de nombreuses plateformes de streaming permet de créer un rythme de visionnage assez soutenu aux personnes qui ont cette disponibilité de temps et d’esprit. Depuis le début du confinement, je me suis concentrée sur ces films-là, à raison d’un film tous les deux ou trois jours environ. Ce qui a vraiment changé dans ma consommation de cinéma, c’est le fait de pouvoir dévorer des séries que j’avais toujours voulu commencer: je regarde trois épisodes par jour, le soir. C’est un petit rituel.

Lucas : J’essaie de regarder un film par jour, mais n’ai pas toujours réussi à m’y tenir. Il me semble qu’un jour j’en ai vu deux. Mais il y avait bien d’autres choses à faire en commençant par ne rien faire.

Mehdi : Beaucoup plus. ça a vraiment été l’occasion pour moi de voir les films que j »avais dans un coin de ma tête depuis longtemps. Et notamment ceux de très longue durée qu’il était difficile de caser dans nos vies si rythmées habituellement.

4. T’es-tu abonné.e à de nouvelles plateformes de streaming ? Avais-tu un stock de DVD non vus ?

Renaud : J’ai énormément de Blu-ray non déballés, mais surtout des films que j’ai déjà vus. J’en ai regardé quelques uns quand même depuis, dont le coffret Roman Porno sur lequel on a fait un article. Je ne me suis pas abonné à Disney+ mais avec l’abonnement Canal+ je l’ai récupéré quand même, ce qui m’a permis de rattraper quelques courts métrages, et regarder High School Musical : The Musical : The Series.

Gaël : Je siffle et je regarde ailleurs… Disons que j’ai la possibilité de voir des films non illégalement (a de rares exceptions) via les plateformes, sans pour autant m’abonner aux plateformes. Ayant commencé à m’équiper en Blu-ray il y a même pas un an, j’avais déjà vu mes 15 Blu-ray bien avant le confinement. Mais Lucas m’a prêté des Blu-ray un peu avant le confinement (merci à lui), je n’ai pas tout vu.

Jean-Baptiste : Je me suis abonné à Amazon Prime machin et à Canal bidule, mais pour un mois, juste pour profiter de la période gratuite. Ca me permet de voir Le Bureau des Légendes chaque semaine (quelle saison, mes aïeux), et ça m’a permis de découvrir Mr Robot, qui en fait est une série assez nulle. Sinon, je n’ai pas de Blu-Rays, je n’ai pas de télé, mais j’ai des DVD sans lecteur pour les lire.

Julien : Vue qu’une firme aux grandes oreilles a eu la bonne idée de balancer son service de SVOD en plein confinement et que j’ai pu en profiter en partageant le compte avec ma famille… Je reste abonné à Netflix et OCS, sinon pas d’autre abonnement, je finis toujours par m’y perdre. J’ai été abonné un temps à MUBI grâce au crowdfunding des camarades des Fiches du Cinéma, j’ai dû voir trois films dessus en six mois.

Gabin : Mes Blu-ray sont tous restés à Paris, merci de ne pas remuer le couteau sous la plaie… Je suis désormais abonné à MUBI et la Cinétek, ainsi qu’à Disney+ directement via mon abonnement Canal+.

Julie : On m’a fait bénéficier de Criterion Channel et j’ai créé un compte gratuit sur MUBI (mais leur player est infernal donc je n’y vais pas beaucoup). Concernant les DVD, le célèbre Gaël Martin m’en avait prêté deux que j’ai enfin pu voir, oui. Donc pas de contribution financière à l’économie du cinéma depuis le début du confinement, non.

Lucas : J’ai toujours un stock de films non vus. Certains empruntés à des amis à qui je ne les rendrai jamais d’ailleurs. Je me suis abonné à La Cinetek et ai regardé 3 des films proposés de la sélection du mois, que je n’avais jamais vu : Sylvia Scarlett, Persona, et Chromosome 3.

Mehdi : Je me suis abonné à MUBI (30 films disponibles tout le temps et tous les jours un film change) et j’ai repris un abonnement à la Cinétek (10 films disponibles par mois autour d’une thématique). Les sélections pour ces deux plateformes sont vraiment très intéressantes et permettent les belles découvertes.

5. Ton film préféré découvert pendant le confinement ?

Renaud : All That Jazz de Bob Fosse. Le film était déjà une immense baffe avant les trente dernières minutes… Et après, bah c’est juste chef d’œuvre absolu.

Gaël : L’année 2020 est très décevante du point de vue du cinéma. De loin : Sanctorum, un film mexicain que le Festival Ciné Latino m’a permis de découvrir (j’étais dans le jury pour ce festival qui a dû jouer la carte de la dématérialisation du fait du confinement). La question: trouvera-t-il un distributeur ? Ou finira-t-il sur une plateforme ? En tout cas, on lui a remis le prix du SFCC, pour ce que cela vaut. Sinon j’ai été étonné par Little Women, vraiment pas mal. Pas certains qu’il va rester dans un éventuel top en fin d’année, mais c’est une jolie surprise. Pour un premier film je dirais, aussi Queen & Slim, c’est bourré de défauts, mais c’est un joli portrait des USA d’aujourd’hui. Pour l’instant, mon film préféré « du confinement » devait sortir en avril : les salles ont fermé, c’est malin. Je l’ai vu en projo de presse avant le Grand Basculement. Si le film sort en salle, lorsqu’elles vont rouvrir, il faudra aller voir : Emma de Pablo Larrain.

Jean-Baptiste : Rosemary’s Baby. Je l’avais jamais vu, ET JE ME DISAIS CINÉPHILE.

Julien : La Vérité d’Henri-Georges Clouzot, vu sur Arte, et Baisers Volés de Truffaut, vu sur Netflix. Et j’ai pu voir enfin en entier Paris, Texas de Wenders.

Gabin : Je vais en citer deux (parce que j’aime pô les règles) : L’Extraordinaire Mr. Rogers (ou bien A Beautiful Day in the Neighborhood) de Marielle Heller, relégué en France à une sortie en VOD des mois après sa sortie américaine. Un film certes difficile à vendre, puisque l’histoire de Fred Rogers est un élément culturel typiquement américain, et dont je ne connaissais strictement rien avant de le voir. C’est un film profondément attendrissant, émouvant, une petite bulle de bien-être dont on a bien besoin en ces temps difficiles. Pour le deuxième, c’est un tout autre registre puisqu’on passe à The Thing. Le vrai, celui de John Carpenter, pas le remake avec des effets en CGI tout moisis malgré la présence de Mary Elisabeth Winstead (aka Mew-Mew pour les intimes). Je ne l’avais pas encore découvert, et là aussi, j’ai été renversé. Par cette horreur pure, ce sentiment d’angoisse permanent face à la menace invisible que constitue le monstre, puisqu’on ne sait pas qui est le prochain contaminé, et par la maestria des effets visuels, encore bien plus efficaces que dans les trois quarts des films d’horreur qui sortent aujourd’hui.

Julie : Le Tempestaire ! Il y a beaucoup à redire concernant Henri, la plateforme de la Cinémathèque, mais à défaut d’avoir pu découvrir ne serait-ce qu’un film fait par une réalisatrice, j’ai pu m’atteler à la filmographie d’Epstein et tomber sur ce court magnifique. Je refuse de croire que Robert Eggers ne l’a pas vu avant de réaliser The Lighthouse.

Lucas : Je place au même niveau Persona, Boulevard du crépuscule et L’Etrangleur de Rillington place.

Mehdi : L’Arnaqueur de Robert Rossen et Casque d’Or de Jean Becker

6. Le film que tu as le moins aimé ?

Renaud : Là tristement, y en a trop pour que je puisse m’en souvenir d’un seul. J’ai vu pas mal de daubes. Le confinement est dur psychologiquement et parfois c’est bien de devenir un légume face à un truc probablement mauvais… Mais à la fin, cela reste mauvais.

Gaël : Le grand vainqueur : Vivarium. Y a rien à sauver dans le film.

Jean-Baptiste : American History X, sans aucune once d’hésitation. Je pense que c’est le film le plus mauvais au monde, de tous les temps. Je pense même qu’on devrait l’interdire, et embaucher des gens qui iraient donner des baffes à ceux qui en disent du bien.

Julien : Guns Akimbo, une affreuse croûte avec Daniel Radcliffe. Laid, con, écrit avec le cul, aussi profond qu’un post Myspace que devait écrire son réal quand il avait 14 ans. Très certainement ce que je verrai de pire cette année, en tout cas je l’espère.

Gabin : Je ne sais pas pourquoi je m’attendais à autre chose mais Bloodshot est l’exemple de la parfaite purge de l’année. Pourtant, le Vin Diesel/Baboulinet Cinematic Universe, c’est mon dada : Fast & Furious, xXx, ce sont mes plaisirs coupables. Mais là, rien ne va. C’est moche, c’est con, c’est nul. Et J’ai énormément de sympathie pour les gens qui auront payé au prix fort pour le regarder alors qu’il est désormais disponible sur Amazon Prime Video.

Julie : Le dyptique Carne/Seul contre tous de Gaspar Noé. Tu parles d’un hommage à Philippe Nahon…

Lucas : Bloodshot, de loin

Mehdi : Detective Pikachu. Pourtant j’y allais avec un a priori positif et j’adore la licence. Mais non c’était vraiment trop bête.

7. A ton avis, quel sera le premier film que tu reverras en salle ?

Renaud : Je suis censé revoir Face-Off avec un ami dans un cinéma, secrètement. Mais sinon pour les nouvelles sorties, aucune idée. Si le Nolan ne bouge pas, sûrement lui… Il faut dire que les blockbusters sont les seuls films à pouvoir se permettre de jouer sur le calendrier, les sorties les plus indépendantes n’ont pas forcément le budget marketing pour refaire leurs campagnes publicitaires douze mille fois. Le film que j’attends le plus, c’est évidemment Leos Carax.

Gaël : Avatar 2 ou Les Nouveaux Mutants.

Jean-Baptiste : Confinés, la comédie de Dany Boon avec Michèle Laroque et Daniel Auteuil, en instance de divorce mais encore confinés ensemble… pour plus longtemps qu’ils ne le pensaient ! Ajoutez à cela deux ado à la maison et le voisin ch’ti un peu maladroit (Dany Boon) qui se trouve être l’amant de la femme, la cohabitation ne sera pas de tout repos !

Julien : Au rythme où vont les décalages et les reprogrammations, difficile à dire. Tenet de Nolan, sans doute, vue la stratégie qui semble se dessiner autour de la sortie du film.

Gabin : Au point où on en est, j’imagine seulement le jour où je pourrai voir No Time To Die.

Julie : Sans savoir quand les salles vont rouvrir dans notre chère région vermillion… Difficile à dire. Je garde un oeil sur Tenet et sur le Dune de Villeneuve (hiver prochain, mais bon, qui sait hein)

Lucas : Avatar 2. Avec Mehdi.

Mehdi : Lucas m’a invité à voir Avatar 2 avec lui mais j’ai le temps de trouver une excuse pour ne pas y aller d’ici-là. Allez disons Black Widow pour voir comment Marvel va relancer son univers pour garder son hégémonie.

8. Si tu devais choisir un réalisateur pour faire un film sur cette période, qui serait-ce ?

Renaud : Je n’ai aucune envie de voir un film sur cette période, donc je vais choisir quelqu’un dont je n’irai pas voir le film, genre Roman Polanski.

Gaël : Hong Sang-soo

Jean-Baptiste : J’ai vraiment peur d’avoir raison dans ma réponse précédente, parce qu’en vrai, c’est une période à la con, dont seuls des documentaristes pourraient à mon sens faire quelque chose, à chaud, comme ça. Ou sinon, y aurait guère qu’un Michel Gondry pour se tirer d’un traquenard pareil.

Julien : Personne, cassez-vous avec vos projets opportunistes.

Gabin : Steven Soderbergh. Ah merde, il l’a déjà fait.

Julie : Hong Sang-soo serait une bonne idée, Gaël. Ou un truc illuminé par Mandico. Ou un fragment envoyé par Agnès depuis l’au-delà.

Lucas : Je n’ai aucune idée de qui d’Alain Resnais ou Uwe Boll ferait le meilleur prétendant pour réaliser un film sur cette période qui, je pense, ne fait que commencer.

Mehdi : Béla Tarr.

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