Étrange Festival 2018 : Nos attentes (2/3)

Étrange Festival 2018 Cinématraque

On a un peu délaissé l’Étrange Festival ces dernières années et c’est bien dommage. On a décidé de ne pas louper le coche aujourd’hui en envoyant deux de nos fidèles rédacteurs, Captain Jim et Gaël. La veille du début des festivités, ils nous livrent leurs attentes.

  • Upgrade de Leigh Whannell (Australie)

Typiquement, le genre de film qui est livré clé en main à Jason Blum. Comme souvent il utilise son nom pour soutenir des projets qui lui ressemblent. Upgrade louche vers l’anticipation lo-fi du Sud-Africain Neill Blomkamp. On y entrevoit dans cette alliance d’organisme biologique et de machine la même fascination pour certains thèmes transhumanistes de l’amélioration des êtres par la technologie. Mais avec le label Blum, il serait étonnant que Upgrade soit aussi clément que Chappie concernant une idéologie très suspecte qui s’impose aujourd’hui grâce aux financements d’entreprises comme Google. Si les effets spéciaux ne semblent pas être irréprochable, le tout à tout l’air, pourtant, de bonne facture : c’est la logique Blumhouse : cheap mais chic. Leigh Whannell ne s’est pas illustré, jusqu’à présent, par ses réalisations (Insidious 3), mais on a confiance en Jason Blum.

  • Life Guidance de Ruth Mader (Autriche)

Nous n’avons pas beaucoup d’infos sur ce film, si ce n’est qu’il s’agit du second long métrage d’une réalisatrice autrichienne qui a affronté une traversée du désert de 14 ans. Le pitch est assez bateau : Cadre modèle, mari modèle, le mec se rend compte un jour que quelque chose cloche. Mais alors pourquoi l’attend-on ? C’est autrichien et l’on sait pas trop si l’œuvre rend hommage à Bienvenue à Gattaca, ou bien s’il ne fait que décrire la société autrichienne actuelle. Ah ! c’est aussi une charge violente contre le capitalisme. (Gaël sera, donc, au premier rang)

  • Utoya, 22 juillet de Erik Poppe (Norvège)

On ne va pas se mentir, ce film on l’attend autant qu’il nous effraie. Depuis qu’il est passé à Berlin, on la mit sur la liste des longs métrages à ne pas rater. Le projet est aussi limpide que potentiellement angoissant : reproduire par les moyens de la fiction le massacre des jeunes socialistes par le terroriste fasciste Anders Bhering Breivik. Les images disponibles sur le net ne cachent nullement l’influence de Gus Van Sant et de sa palme d’or Elephant. Utoya va-t-il réussir à se détacher de son imposant aîné ? Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’un sujet important : aux USA, comme en Europe l’extrême droite se sent assez puissante pour mettre en place des assassinats de masse. En France, on a su cet été qu’un groupe de terroristes d’extrême droite était composé en partie de militaires et d’anciens policiers et qu’ils étaient à deux doigts de passer à l’action.

  • Invasion / Fish and cat de Shahram Mokri (Iran)

Cette édition de l’Étrange Festival rend hommage au cinéaste iranien Shahram Mokri. Comme Erik Poppe, les deux œuvres qu’il présente au Forum des Images sont comme qui dirait conceptuelles. Les deux longs métrages reposent sur un seul plan séquence de plus ou moins deux heures à chaque fois. Fish and Cat se base sur un fait divers iranien avec des restaurateurs aux prises avec des étudiants réunis au bord d’un lac. Le film est vendu comme s’il s’agissait d’un slasher. La team de l’étrange met, pourtant, en garde contre une facilité de classement. Invasion (à ne pas confondre avec Invasion de Kyoshi Kurosawa) part d’un assassinat dans un stade et de la course contre la montre des flics pour en empêcher un second qu’une bande de criminels tente de mettre en place. Ces deux longs métrages en plan séquence seraient très influencés par les boucles d’Escher.

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