Le Rituel, un chic film Netflix qui fait moyen peur

Tous les jours, je prends le train pour aller au boulot, le Rouen-Paris. Les trajets dans le tchou-tchou (si j’avais remis « train » ça faisait une répétition, déso) durent 1h12, soit 1h22 en général en horaires SNCF.

La semaine dernière, il a neigé, et on nous a expliqué que ça avait cassé des trains. De la grosse neige, donc, à en défoncer les vitres de l’Intercité, forçant la SNCF à réduire le nombre de tchoux-tchoux (bijoux, genoux, cailloux, tchoux-tchoux, ndlr) de façon drastique. Les trains restants devenant tous omnibus, c’est à dire qu’ils s’arrêtent partout, comme quand tu transportes un vieux avec une petite vessie.

Le seul avantage que j’ai trouvé à ces 1h48 de trajets, c’est que ça laisse le temps de regarder un film. Pas Titanic, pas de péplum, non, des films de moins de 1h48, quoi, pré-téléchargeables moyennant smartphone (et sachez que j’en ai un. Doucement doucement les filles) sur Netflix.

Alors avant de partir de chez moi, je cherche un p’tit film, pour le consommer de façon complètement détestable, à savoir comme un p’tit passe-temps.

C’est dans cette configuration que je me suis rué sur « Le Rituel », que Netflix me vendait comme un film d’angoisse. J’adore regarder des films d’angoisse sur mon téléphone portable dans le train, parce que c’est beaucoup plus facile de cacher l’écran sans que les mecs d’à côté de toi ne voient que tu caches l’écran lorsque c’est celui d’un téléphone. Tu montes un petit peu ton pouce, l’approches de ton nez comme pour le gratter et bloques, en floutant ton regard pour faire la netteté sur ledit pouce plutôt que sur le restant de l’écran entrant dans ton champ de vision.

Mais je n’ai pas regardé mon pouce, devant Le Rituel. Pour te dire, je n’ai dû adopter cette technique d’ores et déjà brevetée (je me suis déjà fait piquer l’idée de Facebook alors merde) qu’à trois reprises.

C’est l’histoire d’un mec qui vit un traumatisme en voyant son ami se faire assassiner devant lui sans oser intervenir. Lui et la bande de potes duquel le mort faisait partie part en randonnée six mois plus tard en Scandinavie (ça c’est parce que je ne me rappelle plus exactement du pays). Très vite, contraints de prendre un raccourci comme on n’en prend que dans les films d’horreur, ceux-ci vont morfler leur race.

L’intelligence du film résidant sur la façon dont ils vont je cite « morfler leur race », je me garderai bien de plus vous en dire. Toujours est-il qu’on est dans un Blair Witch moins fauché que l’original, où l’on va en (sa)voir un petit peu plus. Le Rituel garde toutefois les grandes qualités de son modèle à peine caché : radin, sans fioritures, il comprend que ça n’est pas en en faisant des caisses qu’il va me faire sortir mon pouce cache-écran en perspective.

Et la courbe de flip générée par le film de ne pas céder à la mode des jumpscares, mais d’aller crescendo tout au long de la randonnée des mecs, pour finir dans un dénouement franchement réussi.

« Je n’ai pas vu le temps passer », pourras-tu écrire sur tes affiches, cher Netflix. Parce que oui, le film a rendu mon trajet de train fluide, rapide. Limite au sortir du Tchou-tchou j’ai été reconnaissant envers la SNCF d’avoir occasionné un retard suffisant pour que je puisse voir le film en entier. Un peu comme là, en fait : tel que tu me lis, je t’écris depuis le trajet retour. On arrive à Vernon. Vernon, sérieux. Et on s’y arrête. Omnibus je te dis. Je n’ai pas vu le temps passer jusqu’ici, mais maintenant je n’ai plus rien à faire.

Alors je vais continuer cet article.

Je n’ai plus trop d’idée.

J’ai supprimé quatre débuts de paragraphes, mais ça m’a fait passer du temps.

Je sèche.

Bonne journée, hein.

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