Le Redoutable : ceci n’est pas un film sur Jean-Luc Godard

Dès les premières images apparues sur la Toile, on s’est tous bien plantés. D’abord, on a cru que cette biographie de Godard serait un truc un peu sérieux : il n’en est rien. Ensuite, on a pensé que le film, eu égard à sa sélection cannoise, était un truc voué à s’en prendre plein la gueule, truc d’humour à bobos : que nenni.

Le Redoutable, c’est un tout petit film, mais plutôt sympatique. Louis Garrel y campe Zean-Luc Godard et son seveu sur la langue, et Anne Wiazemsky est interprétée par Stacy Martin. Tous deux sont excellents, et Hazanavicius toujours aussi bon lorsqu’il s’agit de nous faire rire. Car Le Redoutable est un film rigolo, inoffensif : plutôt de l’ordre de la taquinerie que de l’hommage. Godard y est dépeint comme un révolutionnaire maoïste pas mal rustre, élitiste et plein de mauvaise foi. L’on comprend vite qu’il ne s’agit pas d’un biopic du réalisateur d’A Bout de Souffle, mais en fait son portrait fantasmé par un réalisateur intrigué.

Le film fonctionne lorsqu’il joue avec les cartes du biopic : quand Garrel explique face cam qu’un acteur, c’est tellement con que c’est capable de dire que tous les acteurs sont des abrutis, ou quand tout nu il se plaint des films où trop de gens sont nus sans raison, ça fonctionne. Et le rythme de la comédie est plutôt tenu, l’on ne regarde pas sa montre.

Mais lorsque les lumières se rallument, c’est un sentiment de « Tout ça pour ça ? » qui point. Comme l’impression d’avoir en réalité vu un long sketch des César sans Valérie Lemercier. Pas de déception, juste une grande énigme : que diantre fichait cette petite comédie en sélection officielle ?

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