Ant-Man en a-t-il une petite ? Notre verdict

Et si Ant-Man, la nouvelle superproduction Marvel, une de plus dans un univers qui devient un brin chargé (trop ?), n’était finalement que l’histoire d’un mec qui veut prouver à tout le monde qu’il n’en a pas une petite ? Un homme ordinaire, Scott Lang (Paul Rudd), ancien taulard transformé bien malgré lui en super-héros, qui doit donc montrer qu’il en a dans le pantalon à son ex, à sa nouvelle (Evangeline Lilly), à son mentor Hank Pym (Michael Douglas), au super-vilain un peu caricatural qui veut lui faire la misère, et même à sa fille. Heu… Enfin, vous l’aurez compris, pas lui montrer littéralement parlant. On est chez Disney quand même !

Le petit dernier doit aussi faire ses preuves vis à vis de ses autres collègues « super » (dont certains font des apparitions remarquées mais on vous laisse la surprise) qui ont mis leur paquet sur la table ces dernières années et écrasé le box office. Mais faut pas rêver mon petit gars ! En face, on a quand-même Captain America, Iron Man, Thor et surtout Hulk. On n’ose même pas imaginer ce qui se cache sous le caleçon du géant vert !

On s’égare.

Bref, Ant-Man partait avec un net désavantage, pour ne pas dire un gros handicap. Mais comme souvent dans de pareils cas, c’est grâce à une bonne dose d’humour que l’homme fourmi arrive à redresser la barre.

Car si Ant-Man est un long métrage un peu foutraque dans lequel on retrouve du buddy movie, du drame, de l’action, du film de casse, de la science-fiction (mais pas de cul alors qu’il y avait pourtant là matière à… on s’égare, encore !), il est avant tout une (bonne) comédie. Pas si étonnant quand on sait que le scénario original a été signé par Edgard Wright (« Shaun of the Dead », « Hot Fuzz » entre autres), qui a quitté l’aventure en plein développement. On ne sait pas ce qui reste exactement de son script (co écrit avec Joe Cornish), celui là même que Joss Whedon a déclaré être le meilleur que Marvel ait jamais eu et même le plus Marvel de tous. Mais la copie a ensuite été reprise par le génial Adam McKay, pote de Will Ferrel et réal du barré « Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy », et Paul Rudd lui-même, acteur fétiche de Judd Apatow. Il fallait au moins ça, sans oublier un nouveau réal débarqué aux commandes, Peyton Reed, faiseur honnête qui s’était illustré derrière la caméra avec… « Choupette la coccinelle » ou plus récemment « Yes Man » avec Jim Carrey. Ant-Man le confirme donc une bonne fois pour toutes : à DC Comics le film noir, à Marvel l’humour.

De plus en plus potache l’humour d’ailleurs grâce notamment à Michael Peña, second rôle ultime qui vole presque la vedette au héros.

Selon les rumeurs, Wright voulait un petit film à la hauteur de son personnage principal. Impensable dans la cinématique Marvel qui nous ressert la recette de l’été 2014 avec « Les gardiens de la Galaxie ». Un héros parmi les moins clinquants de son univers, quelques têtes connues à l’affiche (Michael Douglas et Evangeline Lilly donc), et surtout un acteur principal, Paul Rudd, anti star au possible, mais vieil habitué des comédies à succès outre-atlantique. Rudd nous fait tout comme Chris Pratt avec ses kilos en moins, ses joues creusées et son corps sculpté. On passe sur la scène obligée où le fringuant quadragénaire montre ses abdos tous neufs à sa future conquête et aux spectateurs.

Pour viser large, Marvel nous ressert également quelques ingrédients bien connus de son univers : une pincée d’Avengers, du Shield, de l’Hydra, du Stark, de l’agent Carter… Rien de très neuf donc du côté de la maison des idées, dont certaines tombent parfois à plat. A commencer par la relation père-fille, au cœur de l’intrigue (Scott Lang et sa progéniture ou encore Hank Pym et sa fille Hope, future… non, on ne spoilera pas mais aïe ca pique !).

Il y a pourtant du très bon dans ce Ant-Man, produit calibré pour plaire au plus grand nombre et s’assurer des recettes qui seront à n’en pas douter aux antipodes de la taille de son héros. L’humour donc, son principal atout (on vous le garantit, vous rirez plus cet été devant Ant Man que devant le navrant « les Profs 2 »), mais aussi des effets visuels particulièrement réussis.

À commencer par les scènes de rétrécissement mais également d’agrandissement – de Scott, d’une fourmi, du train jouet Thomas et même d’un tank ! – ancrées dans le réalisme, grâce notamment à l’utilisation de la macrophotographie. Le respect de l’échelle et des perspectives est parfois traité inégalement selon les scènes mais au final, le spectacle est assuré.

Immersif et jouissif.

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