Pride, gay alert chez Thatcher

Mes chers collègues de Cinématraque ayant toujours mes intérêts à cœur, ils m’ont remis au boulot de l’autre côté de l’Atlantique pour éviter que je passe mon temps à m’empiffrer de saletés type poutine et bacon enrobé de sirop d’érable. Cette diversion est vouée à l’échec mais j’ai tout de même vu Pride, présenté en clôture de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes et auréolé de la Queer Palm.

L’histoire est en effet celle de militant(e)s gays et lesbiens de Londres qui, considérant qu’ils sont opprimés de la même manière par le gouvernement, la police et les médias, décident de récolter des fonds pour les mineurs en grève sous l’ère Thatcher. Bien entendu, les mineurs ne seront pas tous ravis de ce soutien inattendu; bien entendu, certain(e)s homosexuel(le)s ne comprendront pas l’intérêt d’aider des hommes qui, dans un autre contexte, seraient plutôt du genre à leur casser la gueule; bien entendu, dans les deux communautés se trouveront des gens prêts à dépasser leurs préjugés et qui finiront par défiler ensemble à la Gay Pride de Londres en 1985.

Basé sur de vrais événements et de vraies personnes, ce film a le grand mérite de mettre cet épisode méconnu en lumière et de redonner un peu foi en l’humanité au spectateur qui en a bien besoin. Cela étant posé, Pride reste dans la veine « classique » du film anglais à velléités socio-historico-dramatico-humoristiques, suivant le chemin déjà bien mieux labouré par Billy Elliott, les Ken Loach, etc.

Pour rester dans la thématique bacon, il aurait gagné à être dégraissé de ses scènes mélodramatiques accompagnées de musique qui clignote « c’est le moment de pleurer » ainsi que des intrigues trop secondaires : la petite histoire (fictionnelle, celle-là) dans l’Histoire qu’on se sent obligé de rajouter pour que le spectateur s’identifie ou l’évocation des débuts du sida expédiée en deux scènes et trois dialogues.

Pas le film de l’année donc, mais si vous êtes ultra-fans d’Andrew Scott (aka Moriarty dans la meilleure série ever, Sherlock) et que voir Dominic West dans une scène de danse d’anthologie vous semblent de bonnes raisons de vous déplacer, allez-y, et de préférence en criant « Fuck you, Thatcher ! »

Pride, de Matthew Warchus. 2h. Avec Bill Nighy, Andrew Scott, Dominic West… Déjà en salles.

 

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