J’ai regardé Les Ch’tis à Hollywood

C’est samedi soir, je suis seul dans mon canapé et je m’embête tandis que la pluie fouettant le vasistas annihile toute infime possibilité de daigner m’endormir. Il est 20h. Je l’avoue, j’ai regardé Les Ch’tis à Hollywood.

Je pourrais vous dire que c’était dans l’optique de faire un article sur Cinématraque, je pourrais.

Guidé par une force mystérieuse, la même que celle qui vous amène le soir en rentrant du taf à aller chercher un Big Mac à emporter au McDo du coin. Bloquer ensuite dessus, vous rendant compte que c’est de légumes verts dont vous avez envie.

Les 10 premières minutes du show m’ont déjà énormément agacé, puisqu’elles m’ont pris pour un amateur. L’idée était de re-contextualiser l’action en résumant les épisodes précédents. Professionnel comme pas deux, je m’étais pourtant déjà rencardé sur les sites spécialisés et n’arrivais pas vierge devant ce programme, requérant, qui sait peut-être, un petit peu d’attention.

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Je savais donc pertinemment qu’Adixia allait finir par exploser. Car c’est un fait, on ne peut pas garder tant de frustration en soi sans jamais qu’elle n’éclabousse son entourage. Et le résumé, totalement inconscient de mon niveau d’information, continuait de me montrer Adixia en proie aux doutes. Parallèlement, il m’éclairait sur la difficulté des rapports entre deux garçons de la maison. L’un, Vincent, a pour caractéristique de crier énormément lorsqu’il s’exprime au confessionnal, et pour toutes les raisons possibles et imaginables. Exemple :

– ON EST A HOLLYWOOD !!

– CE SOIR C’EST BIG PARTY !!!

– J’AI FAIT DES POMMES AU FOUR !!!!

Le dernier exemple n’étant bien sûr qu’une illustration du fait qu’il est capable de crier pour tout, totalement sortie de mon esprit, Vincent étant complètement, les spécialistes ne me contrediront pas, incapable de cuisiner des pommes au four. Coralie, peut-être. Encore que…

Enfin arrive le générique, sobre, élégant. Il met en scène chaque personnage de l’émission en petite tenue dansant sur une chanson à l’air entêtant et aux paroles somme toute assez simples :

– Ouh ah ah Les ch’tis à Hollywood, ouh ah ah Les ch’tis à Hollywood, ouh ah ah Les ch’tis à Hollywood, ouh ah ah Les ch’tis à Hollywood (x 9)

Sous leur prénom, dans le générique, sont présentés leur métier. Un peu comme un CV. Aussi apprend-on que les filles veulent en majorité devenir danseuses, tandis que les garçons lorgnent énormément sur des jobs de barmen.

On se questionnera sur la pertinence de les parachuter à Hollywood pour leur faciliter leurs recherche de boulot, lorsqu’on connaît par exemple la « grande pénurie des barmen » de Bonsecours, qui leur aurait plus permis, pour sûr, de se trouver un petit gagne-pain…

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Passé une introduction assez cinégénique filmant les lettres d’H.O.L.L.Y.W.O.O.D. et des filles en string en montage clippesque sur du David Guetta, on arrive dans la chambre où Adixia est (enfin) en train de se confier à une meuf qui a des cheveux rouges et des seins en plastique.

« Je doute, tu sais. »

Et la voix-off de reformuler, au cas-où le téléspectateur aurait des problèmes de son sur sa télé.

« Adixia est toujours en proie au doute. »

En bas de l’écran vient un petit bandeau façon BFM-TV :

« 9h34 : Adixia doute. » 

Tandis que la fille aux cheveux rouges répond, lucide, à Adixia :

« Tu doutes ? »

Montage cut, on est directement parachutés au confessionnal, avec Adixia qui nous explique sobrement :

« Et là je lui raconte que je doute quoi. »

Puis avec la fille aux cheveux rouges, qui à son tour livre ses impressions :

« Elle m’explique que elle doute, quoi. »

C’est l’heure de la pub. J’ai bien mérité d’aller me chercher un Pitch chocolat.

Comme une ellipse, à la reprise de l’émission, on a quitté Adixia pour rejoindre une bande de potes qui marche dans la rue. On ne sait pas trop vers où, un peu comme dans un film de Béla Tarr. Heureusement qu’en cut, Vincent est là dans le confessionnal pour nous expliquer la raison de cette balade dans la rue :

– ON VA FAIRE LES VOIX D’UN DESSIN ANIMÉÉÉÉÉÉÉ !!!

Alors, accueillis par un gros black, les Ch’tis arrivent au studio de doublage, c’est un épisode intéressant, quasi-documentaire, donc, pour un mec qui comme moi aime énormément le cinéma.

Qu’il est amusant de voir chacun des protagonistes s’essayer à ce dur exercice ! Charles, beau gosse ténébreux mais un peu con, prend très à coeur l’exercice, espérant être celui qui se démarquera lors du casting. A son passage, il étincelle pas mal, mais tout le monde s’en fout un peu. Les candidats lui succèdent un à un, même Vincent, contre toute attente, pourtant très timide, mais qui veut faire plaisir à sa belle en se prêtant au jeu… SANS SUCCÈS, mais l’important c’est d’essayer je trouve.

Le dernier à passer, Christopher, va amener le climax de l’épisode. Ayant de gros problèmes en langue française, il peine à ne serait-ce que correctement articuler un mot. Je pense qu’il est dyslexique ET Ch’ti, ce qui n’arrange rien au schmilblick. Ses amis rient de lui, et il se vexe. Je trouve que ce sont des salauds, clairement.

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Dans les épisodes de la semaine prochaine, nous dit-on en épilogue, il sera question de soirées dansantes (avec filles en STRING, lol), d’Adixia en proie à des doutes et de FIESTAAAA comme le dit si bien Vincent.

Pour ma part, il s’agit maintenant d’oublier. De faire fi du passé en prenant une bonne douche. Ca ne sera pas chose facile.

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