Mon âme par toi guérie…. ou pas

Tout a commencé avec cette note d’intention de François Dupeyron je vous conseille de la lire: http://www.moname-lefilm.com/synopsis.html

 

Ce plaidoyer larmoyant sans aucun argument m’a d’abord attendri puis prodigieusement énervé. Vincent Maraval avait fait mouche en brisant une forme d’omerta et en faisant des propositions. Il avait ainsi lancé un débat sain sur le financement du cinéma français qui a résonné jusque dans nos colonnes. François Dupeyron se plaint de sa situation personnelle, s’attaque à l’ensemble du cinéma français en disant que tous les films se ressemblent et traîte ceux qui n’aiment pas ses projets d’incultes.

Ces 10 dernières années il n’a fait que 3 films et sans ARTE ni France Télévisions. Mais avec l’avance sur recette du CNC, des aides des régions et pour certains avec Canal+. Il y a des réalisateurs qui n’auront jamais l’avance sur recettes du CNC et d’ailleurs avoir à la fois l’avance sur recettes et un diffuseur hertzien n’est pas si courant. Les décideurs n’ont pas du tout le même cahier des charges pour des raisons évidentes… Mais pour François Dupeyron c’est un affront et il a envisagé pour cela de mettre fin à sa carrière. On peut comprendre qu’il regrette que ses films ne soient pas financés par la télévision. Qui serait content d’une telle situation ?

Mais à moins qu’il ne figure sur une liste noire (et dans ce cas qu’il nous explique pourquoi) il fait partie des gens qui peuvent faire des films grâce au CNC, la région, des soficas et son producteur qui lui a « sauvé la vie » sic. Donc pour moi il n’est pas spécialement à plaindre. Et honnêtement ce genre plaidoyer ne me donne pas envie de le défendre. Je me suis exprimé sur le sujet et j’ai été contacté pour intervenir dans l’émission Le Cercle sur Canal+ Cinéma.

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Pour préparer cette intervention je suis allé voir le film ce matin avec Gael Martin que   nos fidèles lecteurs connaissent bien.

Ce film raconte l’histoire d’un guérisseur qui parvient à se guérir lui-même de ses tourments en guérissant les autres. La réalisation est ambitieuse, trop à mon goût et dans ce cas-là, on peut même dire prétention. En utilisant l’effet lens flare, il réussit quelques beaux plans, mais à force on y voit plus un gimmick énervant : on a envie de hurler « non mais HALO quoi ?? »

Capture d’écran 2013-09-25 à 17.50.48

Les acteurs sont très mal dirigés puis prennent miraculeusement possession du film en livrant une belle performance. Comme une équipe de foot qui décide de prendre le jeu à son compte à la mi-temps. Grégory Gadebois et je ne dis pas ça uniquement par solidarité avec les gens barbus, chauves et légèrement ventripotents, incarne magnifiquement le personnage.

Ce n’est pas un film raté, dans le sens où l’on sent bien que l’auteur a fait le film qu’il voulait faire, d’ailleurs à l’écran on n’a absolument pas l’impression que le film a manqué de moyens. En revanche ce n’est pas un film que j’ai aimé. Beaucoup de longueurs, lourdeurs dans la répétition et une façon de filmer les classes populaires peu convaincante. N’est pas Guédiguian qui veut. Le film n’en est pas moins touchant mais loin d’être bouleversifiant.

 Mon âme par toi guérie, François Dupeyron avec Grégory Gadebois, Céline Sallette et Jean-Pierre Darroussin

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